Wakashio – Deux ans après : La partie japonaise relève des négligences fatales dans les manœuvres

Bientôt deux ans était survenu le naufrage du vraquier japonais MV Wakashio au large de la côte Sud-Est, plus précisément sur les récifs de Pointe-d’Esny, près de Mahébourg, provoquant une marée noire désastreuse. Le Bureau japonais de la sécurité des transports a publié, la semaine dernière, un rapport préliminaire fondé sur son enquête, souligne la publication spécialisée, The Maritime Executive.

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Le Bureau japonais de la sécurité a pris le problème dans une perspective plus large en examinant le voyage depuis son départ, l’équipage et l’interaction entre le navire et le propriétaire et l’affréteur au Japon. Durant leurs procès à Maurice, le capitaine et le copilote se sont concentrés sur l’échouement et les événements qui ont conduit à l’accident. Ils ont finalement plaidé coupables et ont été libérés à la fin de 2021.

Ils ont admis avoir participé à une fête d’anniversaire au cours de laquelle de l’alcool a été consommé, que le personnel inapproprié avait été posté sur le pont et qu’ils ne disposaient pas de cartographie. Ils ont aussi admis que le Wakashio s’était approché de Maurice le 25 juillet 2020, cherchant à obtenir des signaux cellulaires de la côte afin que les membres d’équipage puissent communiquer avec leurs familles et leurs amis chez eux en Asie.
Les enquêteurs japonais ont, de leur côté, exploré des questions plus larges, en examinant la préparation du voyage, la formation de l’équipage et les mouvements du navire. Le résumé de leurs conclusions préliminaires ajoute de nouveaux détails et fournit des recommandations pour prévenir des accidents similaires à l’avenir.

Se penchant sur les données du voyage, ils ont constaté que l’écart par rapport au parcours prévu n’était pas un événement isolé. Le Wakashio a quitté Singapour le 14 juillet, et le 15 juillet et à nouveau le 16 juillet le navire a quitté son itinéraire prévu. Le navire s’est approché de l’île de Sumatra en Indonésie et, au cours d’entretiens avec l’équipage, ils ont constaté que lors de voyages précédents, le navire avait également navigué près du rivage pour obtenir des signaux de téléphone portable.

Le capitaine du Wakashio a approuvé la décision de changer de cap pour s’approcher de Maurice le 23 juillet, deux jours avant qu’ils ne s’approchent de l’île. Le plan initial était de rester à environ cinq milles marins au large, mais le capitaine a approuvé le changement de cap, sachant que le Wakashio n’avait pas de cartes de navigation pour Maurice, ce qui signifie que l’équipage faisait de la navigation visuelle et cherchait d’éventuels obstacles.

Le manuel de sécurité et d’exploitation de la compagnie pour le navire exige qu’une personne supplémentaire soit en service sur le pont avec le navigateur lorsqu’un changement de cap était effectué, mais le 25 juillet, le navigateur était seul en raison de la fête d’anniversaire. Le manuel n’a pas non plus été respecté avec l’exigence de rester à au moins deux milles marins au large. En retraçant les données du voyage, ils ont en outre constaté que le Wakashio n’était pas sur la piste assignée au moment de l’échouement.

Le rapport préliminaire aborde la cause profonde, c’est-à-dire la recherche des signaux de téléphone portable pour passer des appels à la maison, en disant que la communication de données à haute vitesse est possible à partir d’un navire avec un système forfaitaire. Ils ont constaté qu’aucun système de ce type n’était prévu sur le Wakashio, mais que, compte tenu des pressions exercées par le travail à bord des navires, un tel système devrait être mis à disposition.

La formation de l’équipage est critiquée. Le rapport appelle à une meilleure éducation sur les procédures d’exploitation et le manuel de sécurité, en particulier pour le nouvel équipage avant qu’il ne rejoigne le navire. La sensibilisation à la sécurité et l’enquête auprès des équipages devraient être effectuées.

Les équipages doivent également se familiariser avec l’ECDIS (Electronic Chart Display and Information System) avec une formation et une sensibilisation accrues aux systèmes à sécurité intégrée. L’équipage doit également être éduqué à ne pas prendre de mesures dangereuses telles que s’approcher du rivage pour des raisons personnelles.

Cependant, ils trouvent également à redire sur la gestion du navire. Ils soulignent qu’il n’y avait pas de système qui avertissait les compagnies que le navire s’écartait de la trajectoire prévue et, bien sûr, que le navire n’avait pas de cartes appropriées. Le rapport appelle à des mesures, notamment le renforcement du système de soutien à partir de la terre et le concours du centre d’opérations de sécurité à terre. Ils citent également la nécessité d’une meilleure communication entre le propriétaire du navire, qui en l’espèce était Nagashiki Shipping Co., et l’affrètement, Mitsui O.S.K. Lines.

The Maritime Executive observe que deux ans après l’échouement, Maurice continue de subir les séquelles de la pollution. Il observe que les restrictions sanitaires ont été allégées dans l’île et que le public a pu reprendre les activités en mer telles que la natation, le surf, la plongée et les excursions en bateau à Pointe-d’Esny et Pointe-Jérôme.

Cependant, les restrictions sont maintenues dans un rayon restreint de 300 mètres au large de la lagune à Pointe-d’Esny où le Wakashio s’est séparé. Les restes de l’épave ont été nettoyés plus tôt cette année, mais des individus continuent de signaler avoir trouvé des traces de pétrole le long du rivage, souligne la publication.

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