Arvin Boolell : « Inacceptable qu’il y ait une forte incidence de famine en Afrique »

« Africa has to come together as a Nation »

En tant qu’ancien ministre des Affaires étrangères, Arvin Boolell était invité par l’International Centre for Protocol and Diplomacy (ICPD) à intervenir lors d’une conférence sur le thème Unlocking opportunities in Africa. Il a parlé des opportunités transfrontalières en Afrique et fait un véritable plaidoyer en faveur de la coopération pour assurer la sécurité alimentaire du continent.

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Dans un premier temps, il a souligné que : « as Professor David Luke has stated the blueprint for ACFTA has been prepared but there is a clarion call to move the process ». Et que « we have to make time to address the trade protocol of goods and services ». Il a rappelé que 70% de la population du continent se trouve en Afrique subsaharienne, et est âgée de moins de 30 ans. Il a plaidé pour que cet atout soit exploité. Le G7 s’est engagé à investir USD 600 milliards dans les infrastructures « pour contrer la Chine », a-t-il dit, ajoutant sur le plan du commerce, « on se bouscule pour commercer avec l’Afrique ».

Diplomatie économique

Parlant de Maurice, petit État insulaire, il a expliqué que c’est un «modèle de démocratie et d’État de droit ». En tant que membre de diverses organisations régionales et continentales comme les ACFTA, CECPA, TICAD, AGOA, SADC, COMESA, IOR, le pays est parvenu à diversifier sa base économique et consolider les secteurs où il propose des avantages compétitifs et comparatifs.
Concernant l’Afrique comme une Land of Opportunity, Arvind Boolell a fait un plaidoyer pour que le continent se réveille : « Where is connectivity and supply side to meet the demand side ? Arise, awake and stop not till the goals are reached. Economic diplomacy is the answer to our clarion call. » L’ancien ministre a poursuivi : « Protocol and civility yes but we must not allow too much protocol to clog the process and cause unnecessary delay. Time is of an essence to dignify Africa. No talk shop but walk the talk even if we have to walk brisker than J. Walker without the cane… »
Dans le contexte de la pandémie et de la nécessité d’assurer la sécurité alimentaire, Arvin Boolell a insisté qu’il est temps pour l’Afrique de prendre un nouveau départ, et d’envisager de « be a bread basket and not a basket case ». Il est inacceptable qu’il y ait une forte incidence de famine, a-t-il poursuivi, en particulier dans certaines régions d’Afrique australe, simplement parce que 30% du blé sont produits en Russie et en Ukraine. « Notre peuple ne peut pas être constamment à la merci et au bout de la chaîne ! »

« A call for policy reversal »

Se référant à l’exemple de Maurice, il a argué : « As a net food, feed, fuel and fertilizer country, a call for policy reversal is inevitable and Mauritius has to adapt to new normal. Africa, especially the sub-Saharan region, has felt the impact of the war as both Ukraine and Russia are breadbaskets of the EU and many African Countries. Macky Sall, the African Union Chairman, went to Russia and pleaded for a Ceasefire and peace talks. Africa has to hope for the best and prepare for the worse. The peace talks are not due and the Ukrainian President addressed the AU summit on 20/6 to enlist support from the AU. »

L’Afrique reste un vaste continent avec différents types de sols et climats, mais se trouve malgré tout au bord de la famine en raison des dommages collatéraux de la guerre, a-t-il dit. Parallèlement, l’initiative transfrontalière est essentielle pour Maurice, car elle peut se positionner comme « powerhouse for transfer of know-how and act as springboard for countries keen to invest on the continent ».

En tant qu’exemple de démocratie, de juridiction à faible taux d’imposition conforme aux règles de l’OCDE sur “Base erosion and profit shifting”, Maurice se positionne d’ailleurs comme une plateforme pour les investissements dans tous les secteurs productifs de l’économie africaine – biens et services, industrie, agro-industrie, mines et énergie.
Arvin Boolell a affirmé que « as battle for Asia’s financial centres is heating up, Mauritius is positioning itself as a city for global finance and business, a centre for asset management and a springboard for investment in Africa ». Et que : « It is an opportunity for reputed African firms to establish headquarters in Mauritius for onward investment. » Les entreprises indiennes tirent déjà le meilleur parti de cette opportunité et Maurice « is an attractive long term bet », a-t-il souligné.

La “smart agriculture” à l’agenda

« Venture capitalists can use our jurisdiction to level up on Food security on the African continent. Smart Agriculture be it open fields, hydroponics or intensive shade house create new opportunities. There is a thick silver lining for Africa and Food security will be high on the Agenda of AU summit » a poursuivi le député. Des pays comme Maurice peuvent servir d’exemple à l’Afrique, selon lui, notamment sur le plan de la production de la canne à sucre, une culture aux dimensions multiples et un grand nettoyeur de dioxyde de carbone.
« C’est une biomasse fantastique qui peut être utilisée pendant la saison des cultures pour produire de l’électricité. Cela se traduit par des investissements tangibles dans le secteur de la canne à sucre au Kenya, en Tanzanie et au Mozambique », a déclaré Arvin Boolell, rappelant que le Premier ministre a récemment inauguré conjointement avec le Premier ministre du Rwanda une centrale hydroélectrique, pour un investissement de USD 800 millions, soit 25% des investissements étrangers au Rwanda.

Il a évoqué également les relations d’affaires étroites entre Maurice et Madagascar, notamment dans le secteur du textile et de l’habillement. Et de conclure ainsi : « Adapt or perish and Africa has to come together as a Nation, not only on cross cutting issues but on political values like democracy, Governance, transparency, Accountability and confidence building. »

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