Depuis une semaine : Une sévère pénurie de produits de base bat son plein à Rodrigues

Les boutiquiers pointent du doigt des grossistes alors que des consommateurs recherchent désespérément de l’huile de table

Depuis plus d’une semaine à Rodrigues, de nombreux consommateurs sont privés de certains produits de base, dont principalement de l’huile, du lait, des boîtes de conserve et du beurre. Des consommateurs sillonnent l’île à la recherche d’huile comestible, introuvable dans de nombreux commerces.

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Un boutiquier de Baie-aux-Huîtres souligne que « ena dimoun pe panse nou bann ti boutikie, nou pa le vann delwil avek zot, me kan bann grosis vinn livre marsandiz zot dir nou pena delwil. Depi vandredi dernie ena plis ki 200 dimoun finn vinn rod delwil kot mwa. Bann dimoun sorti dan lezot rezion Rodrig.» Il fait ressortir que des grossistes méritent tout aussi bien d’être interrogés dans le cadre de cette préoccupante pénurie.

À ce lundi, Rodrigues n’a pas encore reçu la liste de nouveaux prix des denrées de base alors qu’à Maurice les prix sont désormais connus. Certains avancent même que Rodrigues a fait l’objet d’un mépris et qu’il aurait été souhaitable que les prix au détail à Maurice et à Rodrigues soient affichés en même temps.

De nombreuses familles sont en proie à une situation précaire. Au vu de la flambée des prix de l’alcool et de la cigarette, certains foyers vont s’appauvrir davantage et les familles se nourriront moins, la conséquence immédiate étant que les enfants en pâtiront. Face à toutes ces situations dramatiques, une association des consommateurs est prise à partie, taxée d’avoir fait la sourde oreille à cette situation. Des critiques sont également dirigées contre des forces vives, qui ne prennent aucune mesure afin de faire entendre leurs voix. Et ce, pour défendre l’intérêt des Rodriguais.

Par ailleurs, au coût grandissant de la vie vient s’ajouter le problème d’eau potable qui commence à se faire sentir alors que la pluie n’est pas au rendez-vous. Plusieurs familles parviennent à peine à joindre les deux bouts. Les plus chanceux disposant d’un moyen de transport, vont chercher de l’eau à Malabar, Bigarades et Marechal où le gouvernement a installé un réservoir en fibre de verre pour le public. On se rend compte que beaucoup de monde y vient puiser de l’eau chaque nuit.

Face à la pénurie des denrées de base sur le marché à Rodrigues, la grogne parmi la population se fait de plus en plus virulente, condamnant l’attitude de l’autorité régionale. De plus, les Rodriguais dénoncent l’absence de solidarité de la part des boutiquiers, qui auraient pu se regrouper en association.

Un boutiquier soutient que : « finn ariv ler pou ki bann gro komersan morisien aret vinn explwat nou; le problem se bann boutikie Rodrig mank solidarite. Bizin bann boutikie regroup zot ek zot al pran zot marsandiz ki zot vander a Maurice. Ena enn gro komersan dan Rodrig, li mem vann an gro ek li mem vann an detay. Li al livre dan bann laboutik ek apre li fer konpetision avek bann boutikie la. »

Qui plus est, le monitoring des prix revient sur la table. « An plis dernierman la grosis pe vann marsandiz, ek zot vann pri detay avek bann boutikie. Kot bann kontrol pri la et? Ki fer bann lotorite pa al sertifie dan stor bann grosis? Bann kontrol pri pas dan tou bann ti laboutik zot pran kontravansion, me bann grosis pe blok marsandiz pa pe vande ek zot pa fer narnie », dénonce-t-on avec véhémence.
On déplore à Rodrigues un manque de contrôle de la part des autorités locales, tout en s’attristant que le sort des Rodriguais ne s’améliore guère.

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