Les accusations de haute trahison formulées par l’opposition extra-parlementaire aussi bien que parlementaire à l’encontre du Premier ministre et leader du MSM, Pravind Jugnauth, continuent à dominer les débats politiques.
À part les passes d’armes initiales avec l’ancien Chief Executive Officer de Mauritius Telecom, Sherry Singh, accusant Pravind Jugnauth, d’imposer un Third Party Sniffing sur le réseau internet transitant par Maurice, et celui rejetant ces accusations en demandant que la police soit saisie du dossier par voie de déposition de l’accusateur, très peu d’autres détails sont remontés à la surface ces dernières 72 heures.
Toutefois, que ce soit au sein du gouvernement ou dans le camp de l’opposition, c’était la veillée d’armes, chacune des parties affûtant ses armes politiques en prévision de la séance parlementaire du jour. Ce dernier, souffrant en début de semaine, n’a pas été en mesure de participer en présentiel aux consultations des partis d’opposition sur le volet de l’accusation de haute trahison portée à l’encontre du Premier ministre.
Après des échanges au sein de leurs différentes instances, les parlementaires de l’opposition n’ont eu d’autre choix que d’afficher officiellement la décision visant à faire cause commune pour pousser le Leader of the House à se départir de sa zone de confort, lui qui se contente d’enjoindre son ancien Senior Advisor et CEO démissionnaire de MT d’aller consigner une déposition au Central CID du DCP contractuel, Heman Jangi en vue d’initier une enquête au sujet de cet appel téléphonique, dont au moins une copie de l’enregistrement est soigneusement gardée.
D’abord, tôt hier matin, les parlementaires du parti Travailliste se sont réunis autour de leur leader, Navin Ramgoolam, à la rue Sir Seewoosagur Ramgoolam, pour passer en revue la situation et décider de la position au sein de l’hémicycle aujourd’hui. Puis, les députés de l’opposition, notamment ceux du PTr, du MMM, du PMSD et le leader du RM se sont rencontrés hier matin au bureau du leader de l’opposition en dépit de l’absence de Xavier-Luc Duval, qui était souffrant.
En effet, depuis le week-end, il était évident que les partis de l’opposition, représentés au Parlement, allaient constituer une plateforme commune pour acculer Pravind Jugnauth au sujet de l’accusation principale portée contre lui par Sherry Singh, jusqu’à tout récemment un Top Chef de Lakwizinn du Prime Minister’s Office.
Animant un point de presse à la mi-journée hier, le chef de file du PTr au Parlement, Arvin Boolell, a affirmé que l’opposition parlementaire ainsi que l’île Maurice condamnent avec force la réaction du Premier ministre, Pravind Jugnauth, suite aux graves accusations formulées contre lui par Sherry Singh.
« Li pa kapav dir sers ayer ou bien dir al lapolis, li ena enn lobligasion vinn dir les grandes vérités e pa kasiet », s’est-il appesanti, soutenant que l’opposition se présente comme un rempart contre la dictature, qui s’installe de plus en plus à tous les niveaux dans le pays.
« La haute trahison fait partie de notre loi, kan ou get Criminal Code ou pou trouve » , fait-il ressortir. L’ancien leader de l’opposition estime que Pravind Jugnauth n’est « pas digne d’assumer les fonctions de Premier ministre ». Il ajoute que les déclarations faites par Sherry Singh interpellent non seulement le gouvernement mais toutes les institutions du pays. « Kisenn-la nou kapav fer konfians, la polis ? Certainement pas », renchérit-il.
Pour sa part, Paul Bérenger a déclaré que la portée de cette affaire est très grave. « Nous sommes prêts à acculer le Premier ministre », a-t-il mis en exergue. Le leader du MMM insiste pour que le Premier ministre dise toute la vérité sur cette affaire de « haute trahison alléguée ».
Paul Bérenger a affirmé que « nous ferons notre devoir parlementaire pour mettre la pression ». La question a été abordée lors des délibérations du Bureau Politique du MMM d’hier.
Par ailleurs, à hier soir, il n’a pas encore été confirmé si le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, allait être présent à l’Assemblée nationale aujourd’hui avec une éventuelle PNQ sur l’accusation de haute trahison contre le PM.
Mais que ce soit du côté du MMM ou du parti Travailliste, l’on se dit prêt pour faire face à toute éventualité, même en l’absence du leader de l’opposition « pour faire comprendre au Premier qu’il n’est plus digne d’assumer de telles fonctions constitutionnelles » à la lumière des accusations de Sherry Singh contre lui.
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Le PM : « Prêt à affronter n’importe qui »
Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, aurait rassuré sa troupe hier lors de la réunion du groupe parlementaire de la majorité. Il se dit prêt à affronter n’importe qui dans la conjoncture politique.
« Pa gagn traka Sherry », aurait-il avancé hier aux élus du gouvernement présents au Bâtiment du Trésor. Le leader du Mouvement Socialiste Militant aurait fait état de machination politique qu’orchestre l’ancien CEO de Mauritius Telecom avec le soutien de certains au sein de l’opposition.
Pravind Jugnauth aurait indiqué que les allégations de son ancien collaborateur contre sa personne comporteraient plusieurs incohérences, notamment quant à cet appel téléphonique pour l’installation d’équipements en vue de permettre le « Sniffing » du réseau internet.
« Zame mo pa pou fer enn zafer koumsa », aurait déclaré en substance le Premier ministre aux membres du gouvernement en marge de la séance parlementaire du jour.
Selon des membres de majorité, le PM serait serein mais quelque peu déçu par la manière de faire de Sherry Singh. Le leader du MSM aurait fait comprendre également qu’il est prêt à répondre au leader de l’opposition, si ce dernier devait lui adresser une Private Notice Question sur ces allégations.
Le PM aurait déclaré qu’il a ses renseignements sur ce que mijote l’opposition contre lui pour la séance du jour de l’Assemblée nationale. N’empêche qu’à l’issue de la rencontre des parlementaires de la majorité, bon nombre d’entre eux étaient peu loquaces sur le fond du contentieux entre le PM et Sherry Singh.
« Nou pa kapav rant ladan ou dir kiksoz. Li paret ki bann zafer finn gate ant le de », disait hier après-midi l’un de ceux présents à la réunion du groupe parlementaire.
« Ou pann dakor ar Premie minis, ou demisione ou al trankil. Aster pe vinn fer marsandaz politik. Be lintansion la pa bon », confiait un ministre du gouvernement, qui concédait néanmoins n’avoir pas anticipé que les choses allaient prendre cette tournure hostile, sachant que le Premier ministre et Sherry Singh ont été très proches pendant plusieurs années.
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LNP : « La demande de déposition formulée par le PM est un joke »
« Le peu que SS (Sherry Singh) a dévoilé vendredi dernier est troublant, et Linion Pep Morisien (LPM) a posté sur Facebook sur le cas de haute trahison le même jour. Pravind Jugnauth en tant que Premier ministre et ministre de l’Intérieur, grand commandeur du commissaire de police, sait très bien que la police n’enquêtera pas sur lui, demande à SS de faire une déposition à la police est un joke.
« Qui fait confiance à la police mauricienne de nos jours? Et notre système de justice qui roule à quelle vitesse ?
« SS a eu le courage de dénoncer certaines demandes anti-patriotiques du Premier ministre, d’où la qualification de haute trahison à son encontre. J’ai l’impression que SS voulait en dire plus durant son entretien avec Nawaz Noorbux.
« La population mérite d’en savoir plus et surtout savoir toute la vérité sur toute cette affaire et se faire une idée combien le Premier ministre est Fit and Proper et combien est-il Faithful.
La section 57 du Code civil dit ceci: « Quiconque aura pratiqué des machinations ou entretenu des intelligences avec les puissances étrangères ou leurs agents, avec les puissances étrangères ou leurs agents, pour les engager à commettre des hostilités ou à entreprendre la guerre contre l’État, ou pour leur en procurer les moyens ».
« Nous y reviendrons concernant Agalega.
« Attendons voir la démarche du DPP ou de la police, s’il y en a! »