Comme cela a été le cas lors de précédentes années, le budget 2022-23 comportera un certain nombre d’amendements à la GRA Act à travers le Finance Bill, où les pouvoirs exorbitants de la Gambling Regulatory Authority (GRA) seront renforcés pour accroître les abus de cette « autorité » dans le droit fil de sa mission démentielle d’avoir un contrôle absolu et non-partagé sur l’industrie hippique et favoriser davantage les desseins de Jean Michel Lee Shim (JMLS), l’un des bailleurs de fonds, désormais autoproclamé publiquement, du parti au pouvoir, le MSM.
Dans sa quête de « go public » pour tenter de renforcer son image angélique de bienfaiteur au service des pauvres et inverser celle bien entachée de par les avantages, cadeaux et génuflexions que le gouvernement et sa GRA lui ont donnés sous cape des années durant pour étendre sa masse financière, JMLS va désormais être confronté à ses multiples casquettes incompatibles avec la morale publique et son intégrité personnelle. Depuis le coup d’État perpétré en direct au vu et au su de la population mauricienne sur le monde hippique par le gouvernement et sa scélérate GRA, qui n’est en vérité qu’une officine ou un prolongement de la Coromandel Tower, le paysage hippique mauricien s’est obscurci d’un nuage opaque et malsain.
Si le Mauritius Turf Club a encore un rôle à jouer, il le doit surtout à l’opinion publique qui lui a été favorable sur la base de son histoire et des souvenirs nostalgiques qu’il suscite chez les turfistes en lien avec les grands moments hippiques vécus. Il faut être réaliste, s’il a montré samedi dernier qu’il n’a rien perdu de son savoir-faire organisationnel, un cran au-dessus de son concurrent, qui ne peut que s’améliorer avec l’expérience et surtout avec l’argent à sa disposition, son avenir n’en demeure pas moins compté. Le piège de l’étranglement financier mis en place par les autorités va se poursuivre jusqu’à ce que le MTC, qui n’a pas les ressources humaines nécessaires pour faire de la résistance, soit contraint de mettre la clé sous le paillasson.
Le fait que les dirigeants de SMS Pariaz soient capables de dire unilatéralement au MTC, dans son propre bureau, qu’ils ne paieront pas la taxe sur les enjeux pour la journée de courses organisée par le MTC, samedi dernier, sur la base qu’ils auraient fait des over payments volontaires la saison passée, montre à quel point l’arrogance d’être proche du pouvoir permet d’imposer SA loi sur LA loi. Que fera la GRA ? Contraindre SMS Pariaz de respecter la loi ou d’imposer sa propre loi ? Imaginez un tax payer exigeant à la MRA de ne pas faire un prélèvement à la source parce qu’il aurait effectué de son propre chef des dons à la MRA auparavant ?
Qu’on se le dise, on est désormais entré dans l’ère « new normal » des courses qui sera définie par People’s Turf, SMS Pariaz et la Horse Racing Division en sus de la GRA, en
tant que chef d’orchestre et marionnettiste, qui vont tenter d’imposer leur manière de faire et de voir au monde hippique mauricien et non respecter les normes existantes qui sont pourtant les mêmes à l’étranger et unanimement respectées par les professionnels et turfistes mauriciens. Et qui ont fait leurs preuves !
Un petit communiqué anodin émis hier par People’s Turf vient asseoir une autorité abusive autoproclamée sur l’espace de Champ de Mars qu’il réquisitionne par la voix de son CEO, qui avance « qu’il faut avoir la permission de People’s Turf pour avoir accès au Champ de Mars ». Pour preuve, Top FM, dont les journalistes sont accrédités, ont été interdits du Champ de Mars, hier, par des gros bras, caractéristiques de toute organisation suspecte, qui veut imposer la force pour faire taire la vérité et l’information.
Jusqu’à preuve du contraire, le Champ de Mars, hors journée de courses et aux heures d’entraînement, est un lieu public accessible aux Mauriciens et aux Port-Louisiens, qui viennent jusqu’ici se détendre en famille, faire leur jogging ou apprendre à conduire. Devront-ils aussi avoir la permission de People’s Turf pour aller chez eux, dans leur jardin public, alors que sous l’autorité du MTC, tel n’était pas le cas. Il est un secret de Polichinelle que depuis l’instauration du casino dans le bâtiment loué à Jean Michel Lee Shim, l’ambiance s’est nettement dégradée dans la plaine aux petites heures de la nuit.
Quand on ajoute à ce diktat de ce qui ressemble de plus en plus à une occupation du Champ de Mars digne de l’ère nazie en France dans les années 1945, le développement tous azimuts d’infrastructures pour qui le nouvel organisateur obtient des permis avant même de les avoir soumis, il y a de quoi s’inquiéter gravement des dérives des institutions qui pratiquent le « baisse caleçon » dès que les favoris du gouvernement et de la GRA exigent. D’un trait de la plume, selon les désirs du Führer, à qui personne ne résiste à cause de sa malsaine poigne financière, favorisée par un état complice et à sa botte, on efface l’existence d’un terrain de football dédié à la jeunesse de la région pour élaborer des boxes afin de garder les chevaux. Pourtant, il y avait moyen de faire autrement en louant les boxes et le paddock du MTC le jour des courses.
Là-bas, on préfère jeter des millions par la fenêtre plutôt que de donner au MTC ce qui lui permettrait de survivre financièrement. Pour cela, on obtient gratuitement l’usage des terrains de la COIREC et on bétonne sans prendre en compte les effets que ce bétonnage va engendrer sur l’environnement. Évidemment, il n’y a pas eu d’étude d’impact environnemental et personne ne sait à ce stade ce que peuvent en être les conséquences. Nous en citerons deux, d’abord chacun sait que le Champ de Mars est vulnérable aux pluies et le champ de courses peut rapidement devenir une zone inondable. Avec les dernières constructions, les effets de la moindre pluie vont se décupler à vitesse grand V et rendre les pistes d’entraînement et de courses impraticables surtout dans le dernier virage. L’autre conséquence concerne les odeurs
et le devenir des excréments des chevaux qui vont s’accroître et incommoder de plus en plus le voisinage immédiat des pistes qui rechignent déjà. Pas besoin de faire un dessin de ce que ce surplus de soixante/quatre-vingts chevaux va causer aux riverains.
Par ailleurs, la COIREC a montré sa totale méconnaissance de l’entretien d’une piste de courses et d’entraînement en confiant aux deux organisateurs des courses de le faire sur une base alternative hebdomadaire. Une piste aussi sensible que le Champ de Mars ne peut être entretenue par deux programmes différents. Une seule est indispensable, d’abord pour assurer la continuité dans les traitements effectués, et l’autre pour qu’on puisse clairement établir les responsabilités s’il y a un pépin. Dans ce contexte où la relation de confiance MTC-PT est sujette à interrogation, il faut que la COIREC désigne un seul et unique prestataire, que ce soit l’un des organisateurs ou une compagnie externe. Un point, c’est tout !
Enfin, et nous y reviendrons, celle qui est en train d’imposer son new normal, c’est aussi la HRD. Après l’abus d’autorité et même de pouvoir du directeur de la Horse Racing Division qui ne resteront pas impunis, il y a plus grave encore. Ce sont les compléments d’enquête des commissaires qui se passent hors la vue des journalistes. Tel est apparemment le cas pour la monte d’Aucharuz lors de la dernière course de la première journée. Nous ne savons sous quelles normes travaillent les nouveaux Stipes qui exercent chez nous, mais comme à Hong Kong, en Australie, à Maurice, les enquêtes doivent être publiques et faites en présence des journalistes qui sont les seuls garants de l’intégrité de l’exercice pour le public. Nous maintenons que la monte d’Aucharuz dans cette course est scandaleuse et méritait une lourde sanction. Cette course avait une forte odeur alambiquée, d’autant que la victoire est revenue à un cheval appartenant à JMLS et lui a permis de faire son tour d’honneur. Nous espérons que la mansuétude des Stipes n’a pas de lien avec une quelconque relation familiale entre le jockey et les connexions du cheval gagnant… Nous y veillerons, mais nous mettons en garde les Stipes de ne pas prendre les turfistes mauriciens pour des imbéciles, ils pourraient le ressentir plus rapidement qu’ils ne le pensent.
Nous ne pouvons terminer cet éditorial sans rendre un hommage appuyé à l’entraîneur Gilbert Rousset, qui a été le plus grand par son palmarès, mais aussi par l’homme humble qu’il a été. Tout le monde vous dira que l’on a perdu un véritable Gentleman avec un grand G… une denrée de plus en plus rare dans un milieu hippique mauricien où trône désormais avec une prédominance de mafieux, parrains… la racaille ! N’est-ce pas là les ébauches du new normal ?