Changement climatique – APEC: « Des mesures qui risquent de n’être que des effets d’annonce »

Commentant la soixantaine de mesures prises dans le dernier exercice budgétaire pour lutter contre le changement climatique, le président de l’Association pour la protection de l’environnement et des consommateurs (APEC), Suttyhudeo Tengur, met en garde contre le risque d’effet d’annonce « si rien n’est fait ». Il importe, estime-t-il, « d’élaborer une stratégie soutenue par un plan d’action dans les court et moyen termes pour éviter au pays les pires des conséquences ».

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Il lance ainsi un appel au ministre de l’Environnement pour que celui-ci « saisisse la balle au bond et vienne avec un livre blanc soutenu par un plan d’action réaliste et “time framed” pour traduire concrètement les objectifs de ce gouvernement ». Ainsi, si la lutte contre le changement climatique et la volonté de faire du pays une île verte et propre est un « gros défi que doit relever le pays », le président de l’APEC note que les mesures ne manquent pas dans le Budget pour « atteindre cet objectif ambitieux ».

Toutefois, ce qui l’inquiète, c’est que « c’est une lutte marathonienne » qui s’annonce. « De l’énergie fossile à l’énergie renouvelable en passant par le “zéro carbone”… Aurons-nous les capacités et la technologie pour atteindre l’objectif ? » se demande-t-il.

Il soutient ses dires en rappelant que quand Maurice était devenue, parmi 194 pays, signataire de l’Accord de Paris (COP 21, décembre 2015), « il n’y a jamais eu un plan d’action, et encore moins un livre blanc pour définir la stratégie du pays dans cette lutte contre le changement climatique ».

Or, souligne-t-il, « les mesures annoncées dans le présent budget demandent une sérieuse réflexion pour mettre en place les moyens logistiques et les institutions appropriés, avec les compétences requises, pour faire de l’île Maurice un exemple pour le monde ».

« Dans cette optique, il est important d’élaborer une stratégie soutenue par un plan d’action dans les court et moyen termes pour éviter au pays les pires des conséquences. Déjà, on note un rétrécissement de nos plages avec la montée des eaux. Certaines régions de l’île, notamment dans l’est, sont littéralement menacées. » Ce qui l’amène à dire que toutes ces mesures risquent de n’être que « des effets d’annonce, sans suite, rien que pour plaire à la galerie si rien n’est fait ».

Il exhorte ainsi le ministre de l’Environnement à « saisir la balle au bond et à venir avec un livre blanc soutenu par un plan d’action réaliste et “time framed” pour traduire concrètement les objectifs de ce gouvernement ». Depuis la COP 21, fait-il voir, Maurice « n’a jamais eu une approche globale avec le soutien de la population pour mitiger les effets du changement climatique, à part quelques actions sporadiques ».

Et de conclure : « Maurice mérite mieux. Chaque action aura son pesant d’or par rapport aux verbiages çà et là. Que le ministre de l’Environnement se montre à la hauteur de ses responsabilités ! »

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