Transport en commun : Tollé autour de la suppression l’allocation ad-hoc de Rs 1000 !

Ashok Subron (UBIW) : « Si le ministre  Ganoo cherche la bagarre, il l’aura »

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Compagnies d’autobus : « Nous n’avons pas la capacité de continuer à payer l’allocation »

Gessika Frivet (Association des Travailleurs du Transport d’Autobus) recherche une rencontre avec le ministre du Transport

La déclaration faite par le ministre du Transport, Alan Ganoo, au sujet de  l’allocation ad hoc de Rs 1000 – qui devait être intégrée aux salaires de base des travailleurs de l’industrie du transport – soulève un tollé. D’une part, les propriétaires des compagnies d’autobus affirment qu’ils sont dans l’incapacité de continuer à payer cette allocation de Rs 1000 que ce soit dans sa forme actuelle ou son l’intégration au salaire de base  et d’autre part, les travailleurs sont en rogne, car cette allocation – qui est payée depuis 2019 – a été supprimée à compter de ce mois-ci au sein des principales compagnies d’autobus du pays.

Des employés du transport affirment qu’au moment où le ministre faisait cette déclaration au Parlement vendredi soir, plusieurs compagnies d’autobus avaient déjà pris la décision de supprimer cette allocation de Rs 1000 sur les fiches de paie. Celle-ci a été supprimée à compter de ce mois-ci chez United Bus Service, Rose-Hill Transport, Mauritian Bus Transport et Triolet Bus Service (TBS).

« Cette allocation a l’habitude d’être payée aux travailleurs entre 13 et 14 de chaque mois. J’ai obtenu confirmation auprès des travailleurs de UBS, de RHT, de MBT et de TBS que cette allocation n’a pas été payée pour le mois de juin », déclare au Mauricien, Ashok Subron, conseiller technique et porte-parole de l’Union of Bus Industry Workers (UBIW).

« Je me demande qui est réellement le ministre du Transport en ce moment. Est-ce le ministre des Finances ou Alan Ganoo ? En tout cas, il est devenu le dindon de la farce en faisant accroire aux travailleurs que l’allocation de Rs 1000 sera intégrée rapidement aux salaires de base des travailleurs de l’industrie du transport. Si le ministre Alan Ganoo cherche la bagarre avec les travailleurs de l’industrie du transport, il l’aura » prévient Ashok Subron.

Le négociateur devait rappeler que le ministre du Transport avait promis une rencontre entre le syndicat et plusieurs opérateurs d’autobus pour démarrer les négociations collectives. L’UBIW veut que ce soit le ministre qui chapeaute ces négociations. Jusqu’ici, aucune réunion n’a eu lieu à ce sujet. Le syndicat continue à maintenir que les travailleurs concernés devraient avoir droit à une augmentation salariale de l’ordre de 25%.

Gessika Frivet, porte-parole de l’Association des Travailleurs du Transport d’Autobus, abonde dans le même sens : « Je ne sais s’il faut jubiler lorsque le ministre Alan Ganoo est venu annoncer au Parlement  que cette allocation de Rs 1000 sera intégrée au salaire de base des travailleurs comme réclamée par les syndicats. Une grande confusion s’est installée en tout cas dans la tête des travailleurs car cette allocation a été supprimée à partir de ce mois-ci », souligne la syndicaliste.

Le syndicat, fait ressortir Gessika Frivet, est à la recherche d’une rencontre avec le ministre Ganoo en vue d’éclaircir les zones d’ombre autour de cette déclaration. « La déclaration du ministre est vague car il ne dit pas quand exactement cette allocation fera partie intégrante de notre salaire. Voilà pourquoi les travailleurs du transport sont inquiets », souligne-t-elle.

Lors de son intervention sur le budget vendredi dernier, le ministre Ganoo avait déclaré que les travailleurs du transport bénéficient déjà d’une indemnité mensuelle ad hoc de Rs 1000 payée par le gouvernement sous le Bus Company Recovery Account depuis 2019.

Cette mesure, qui avait été appliquée en faveur des travailleurs de la Corporation Nationale de Transport en janvier 2020, a par la suite été étendue à tous les travailleurs du transport sous la tutelle du National Remuneration Board. Les représentants des travailleurs du transport ont fait une demande pour que cette indemnité soit incluse dans le salaire de base des employés.

, suite à la récente révision des tarifs du ticket d’autobus, le « gouvernement soucieux du bien-être des employés a décidé que cette allocation de Rs 1000 soit incluse dans les salaires de base et devra être payée par les opérateurs d’autobus quand ils vont générer des recettes additionnelles », affirme Alan Ganoo.

Ainsi, grâce à cette allocation, les travailleurs du secteur devaient avoir droit  à un salaire plus élevé.  Ces employés bénéficieront également de l’allocation de revenu mensuel de Rs 1 000 comme annoncé dans le budget, à condition que le montant de revenus bruts soit inférieur à Rs 50 000. Il avait annoncé également l’introduction d’un Fleet Management System pour s’assurer que les autobus respectent les horaires de ramassage des passagers.

L’incapacité annoncée des compagnies à payer

Les propriétaires des compagnies d’autobus ont écrit une lettre au ministre du Transport, Alan Ganoo, pour réclamer, eux aussi, une rencontre. Ils affirment qu’ils sont dans l’incapacité de continuer à s’acquitter de cette allocation de Rs 1000 et encore moins à l’intégrer aux salaires de base car le gouvernement a décidé de supprimer leurs subsides sur le Consumer Price Index (CPI) et a cessé de payer cette allocation depuis la dernière augmentation du ticket d’autobus. La hausse de 30% sur le ticket d’autobus « nous réduit finalement à une situation qui est beaucoup plus pire qu’auparavant. Cette augmentation de 30% ne vaut finalement que 20%… Nous ne sommes pas en train de refuser de payer cette allocation de Rs 1000. Mais nous n’avons pas les moyens de continuer à payer tout simplement. En sus de cela, on nous demande de démarrer les négociations collectives avec les syndicats pour une hausse salariale. Comment peut-on inclure Rs 1000 sur le salaire de base des travailleurs avant même que démarrent les négociations collectives » ? s’interroge un responsable d’une compagnie d’autobus.

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