Collectif des artistes : « Ase ar bann bel bel promes ki zis fer zorey gayn bon ! »

Présence de Gérard Louis, président de la MASA : « Nou tou pe soufer »

C’est sous le nom de Collectif des Artistes qu’ils se sont tous réunis pour une même cause. « Nounn fatige tann bel bel promes ki zis fer zorey gayn bon la ! L’heure est grave. Les artistes souffrent énormément. Durant deux ans qu’a duré la crise du Covid-19, nous sommes restés tranquilles. Nous pensions sincèrement que le budget allait nous donner un peu de soulagement. Mais rien de tout cela ! Aucune forme d’aide, aucun projet pour relancer l’industrie des arts. Au lieu de cela, ce budget propose de nouvelles infrastructures, comme ce studio à Petit-Raffray. C’est du gaspillage d’argent à notre sens.

- Publicité -

À la place, pourquoi ne pas augmenter les Grants octroyés aux artistes, ou donner des enveloppes d’aide financière ? Ce serait davantage plus utile ! » affirme-t-on avec force.
Le collectif préfère attendre jusqu’au 30 juin, quand le Premier ministre, Pravind Jugnauth, viendra évoquer l’éventuelle levée des restrictions  sanitaires.

« Si entre-temps nos doléances n’ont pas reçu l’écoute des ministres, nous considérerons des actions fortes. Nous, artistes, n’aimons pas la violence. Nous propageons la paix et l’amour. Mais notre vie et celle de nos proches en dépendent », poursuit-on.

Joëlle Coret, Jasmine Toulouse, Bruno Raya, Alain Ramanisum, Boyzini, Sky To Be, Bigg Frankii, Tian Corentin et Ras Natty Baby, pour ne citer qu’eux, étaient entourés de quasiment toute la communauté des artistes chanteurs, auteurs-compositeurs/interprètes, et même des producteurs, propriétaires de salles et tourneurs, hier, au Centre social Marie Reine de la Paix, à Port-Louis. Présence notable : celle de Gérard Louis, actuel président de la MASA, nommé par le gouvernement.

Joëlle Coret a fait état de sa rencontre avec le ministre Avinash Teeluck deux jours après le discours du budget. « Je lui ai soumis toutes les doléances et les propositions que nous faisons ici », dit-elle. Elle a également mis en avant le tant attendu Artists Bill, octroyant aux artistes le statut, qui leur revient dans la société. Elle a déploré l’absence de tout projet de relance et d’investissement à long terme pour les artistes.

Jasmine Toulouse devait rebondir sur l’importance de la reconnaissance des artistes. « C’est un métier à part entière que nous pratiquons. Alors qu’on arrête de nous critiquer et de nous dire d’aller chercher un travail. Ce que nous faisons engendre d’autres emplois : les musiciens, les danseurs, les chorégraphes, les techniciens, les Cleaners, les couturières, les chauffeurs… », s’indigne-t-elle.

Elle préconise l’imposition d’un quota de diffusion d’œuvres artistiques locales pour pouvoir toucher des droits satisfaisants .

Boyzini fait remarquer : « lepep pann desann dan lari ek pankart pou dimann ogmantasyon pansion ou allowance ! Alor kifer Padayachy ek Pravind Jugnauth pe fer lekontrer seki lepep pe demande ? »

Pour sa part, l’un des doyens de la communauté, en l’occurrence Ran Natty Baby, souligne : « 68 an mo ena… ek mo ankor pe s… ! Pena rekonesans pou metye artis dan Moris. C’est triste ! »

Yusuf Ali, engagé dans le secteur depuis plus de 27 ans, a soulevé une zone d’ombre. « Il y a un concert prévu le 22 juillet à Côte-d’Or. Or, cet événement a bénéficié d’un énorme coup de pouce question marketing depuis bien avant la tenue du budget, où on a appris que le Côte d’Or Multipurpose Complex allait être mis à la disposition des artistes locaux et internationaux. Que nous cache-t-on ? » se demande-t-il.

Le Collectif des Artistes réclame la levée des restrictions. Bryan Rushdie, opérateur en contact avec des artistes étrangers, entre autres, déclare : « nous avons tous besoin de souffler ! Le peuple veut se relaxer. Nous espérons que les restrictions seront levées à 100%, et pas à 50% ou à 30%. » Il a ainsi fait état de la tenue, il y a quelques jours, du festival Sakifo à La Réunion.

Joëlle Coret et Bruno Raya ont rappelé les énormes difficultés que les artistes rencontrent lorsqu’ils enregistrent un album. « Si on n’a pas Rs 400 000 minimum, bliye album ! Le gouvernement ne nous donne qu’une aide de Rs 40 000. C’est trois fois rien. », font-ils ressortir. Le Collectif des Artistes propose ainsi au gouvernement d’augmenter ces subventions et ces aides, plutôt que de bâtir un nouveau studio.

« C’est une bonne idée. Mais Maurice dispose désormais de meilleurs studios que l’île sœur ! Aidez-nous davantage ! Nous aussi nous avons des familles à nourrir et des factures à payer. N’est-ce pas plus important que d’investir dans des infrastructures ? », se demandent-ils.

 

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -