Arvin Boolell : « Un budget des opportunités perdues »

Le chef de file du groupe parlementaire travailliste, Arvin Boolell, qui intervenait dans le cadre du budget vendredi, a qualifié cet exercice d’opportunités perdues. « Où est la résilience, la reprise et la soutenabilité ? » s’est-il demandé, en ajoutant que le gouvernement a finalement opté pour le secteur privé qui, en fin de compte, est le grand bénéficiaire de ce budget, et a tourné le dos par rapport à ceux qui considèrent que tout est permis. À ce propos, il a souhaité que la vice-Première ministre et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun, ait pris note de ce qui s’est passé autour de la fuite des papiers d’examens au Mauritius Examinations Syndicate (MES). Et a déclaré qu’il s’attendait à ce que cette dernière fasse une déclaration à ce sujet pour rassurer les parents et les élèves avant de prendre des mesures.

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Arvin Boolell estime que la croissance économique dont parle le gouvernement est fictive. En vérité, dit-il, « nous assistons à une érosion de confiance dans le gouvernement », qu’il a comparé à « un avion où tous les indicateurs sont au rouge, se dirigeant droit vers un crash ». Il a par ailleurs fait mention de l’inflation, qui ne cesse de monter, accentuant la pauvreté. « La dette publique n’est pas gérée de manière transparente », a-t-il dit.
Pour lui, ce budget a été présenté par le gouvernement « le plus faible que le pays ait connu depuis l’indépendance ». Il a en outre observé que le service de la dette accroît le déficit budgétaire et la balance des paiements et que les mesures budgétaires « donneront lieu à des spéculations foncières ». Après avoir parlé de festival de la terre, il s’est interrogé sur l’achat des terres d’Omnicane par la Mauritius Investment Corporation, une filiale de la Banque de Maurice, et sur son évaluation.

Arvin Boolell a ensuite déploré le refus du gouvernement de baisser les prix du carburant, avec tous les effets que cela a sur les autres secteurs d’activité. Tout en soulignant que la hausse des tarifs d’électricité est imminente. Après quoi il n’a pas manqué d’évoquer les détails du Master Plan sur les zones inondables, qui a fait l’objet d’une PNQ du leader de l’opposition cette semaine. Il a demandé au ministre des Infrastructures nationales, Bobby Hurreeram, de rendre publics tous ces détails.
Arvin Boolell a par ailleurs évoqué les sévices perpétrés par la police, et qui ont mis à mal, selon lui, l’image du pays à l’étranger, ainsi que la réputation de Maurice, et ce, alors que le Premier ministre, Pravind Jugnauth, aurait été « keep in the dark ». Il s’est d’ailleurs dit étonné que le conseiller du gouvernement en matière de sécurité n’ait pas été au courant, avant de dire son souhait que le Premier ministre fasse une déclaration formelle à ce sujet.

L’intervenant a également plaidé une faveur d’une politique de sécurité alimentaire et a demandé qu’on cesse d’utiliser les Prime Agricultural Lands pour les projets immobiliers. Il a ensuite évoqué le potentiel qui existe sur les bancs de Saya de Malha. À noter qu’une tranche importante de son discours a été consacrée à l’industrie sucrière et au marketing des sucres produits à Maurice à l’étranger. Puis il a passé en revue les mesures prises au niveau du secteur financier.

Arvin Boolell a finalement affirmé que ce que la population recherche, « c’est une croissance positive ». Il conclut en affirmant que l’opposition est « to live up to the expectation » et se présentera comme une opposition unie pour les prochaines élections.

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