Instagram a annoncé mardi l’ajout de nouvelles fonctionnalités à son outil de contrôle parental pour permettre à des parents ou des représentants légaux de superviser plus directement les activités de leurs enfants mineurs.
Les parents et les tuteurs auront désormais la possibilité d’envoyer des invitations aux jeunes adolescents pour leur proposer de surveiller leur compte. Ces derniers devront accepter la demande pour activer l’outil.
Seuls les enfants avaient jusqu’à présent la possibilité d’initier le contrôle parental, cette option étant disponible depuis mars aux Etats-Unis.
« C’est crucial pour nous de développer des outils qui respectent le droit à la vie privée et l’autonomie des jeunes tout en faisant participer les parents à l’expérience », a indiqué à des journalistes Clotilde Briend, la responsable des Programmes d’Affaires publiques de Meta (la maison mère de Facebook et Instagram) en France.
Avec le nouveau dispositif, les parents pourront limiter le temps d’écran en fixant des limites quotidiennes d’utilisation de l’application (de 15 minutes à 2 heures) ou en programmant des pauses.
Les jeunes auront aussi la possibilité d’effectuer des signalements auprès de leurs parents ou représentants légaux s’ils rencontrent des contenus ne respectant pas le règlement d’Instagram (incitation à la haine ou à la violence, nudité, etc).
Les parents et tuteurs auront enfin accès à la liste des contacts Instagram de leurs enfants, qu’il s’agisse de leurs abonnés ou des personnes qu’ils suivent.
Ces fonctionnalités seront disponibles d’ici à fin juin en France, en Allemagne, au Royaume-Uni, en Irlande, au Japon, au Canada et en Australie ainsi qu’aux Etats-Unis avant leur déploiement dans le reste du monde d’ici à la fin de l’année.
Un centre familial d’information avec des conseils de spécialistes et des ressources de supervision sera par ailleurs accessible depuis Instagram. Une première version de cette plateforme avait été lancée dès mars pour les utilisateurs américains.
Des outils de contrôle parental vont également être déployés pour les casques de réalité virtuelle Oculus Quest développés par Meta.
Instagram est fréquemment accusé par des élus américains et des associations de protection de l’enfance d’avoir des effets néfastes sur ses plus jeunes utilisateurs.
A l’automne 2021, Frances Haugen, une ex-employée de Facebook, a fait fuiter des documents internes montrant que les dirigeants de la plateforme avaient conscience de certains risques pour les mineurs, notamment pour la santé mentale de certaines jeunes filles confrontées au mythe du corps féminin idéal.
Instagram a depuis tâché de donner des gages sur la protection des adolescents, tout comme d’autres plateformes populaires auprès du jeune public.
TikTok a ainsi annoncé la semaine dernière de nouvelles fonctionnalités visant à limiter le temps d’écran de ses utilisateurs mineurs.