“Un budget qui réconforte la grande majorité des Mauriciens. Les mesures sociales annoncées pour rétablir le pouvoir d’achat sont fort louables » : Propos de Suttyadeo Tengur de l’Association Pour la Protection de l’Environnement et des Consommateurs (APEC). « Regressive Mark-up » sur les marges de profits des pharmacies ; maintien du prix du pain ; Rs 1000 additionnelles aux salariés touchant jusqu’à Rs 50,000 ; taux d’imposition régressifs pour l’Income Tax ; détaxe sur la vente des véhicules électriques ; hausse de la pension de vieillesse : M. Tengur dit s’en réjouir.
Suttyadeo Tengur explique que ce troisième budget du ministre des Finances, Renganaden Padayachy, présenté dans un contexte de mécontentement généralisé propose une vingtaine de mesures susceptibles de soulager 8 Mauriciens sur 10. En effet, selon l’animateur de l’APEC, que ce sait les économiquement faibles vivant dans des poches de pauvreté, les personnes du troisième âge, celles de la classe moyenne ou encore la grande majorité des salariés, ce budget vient réconforter la grande majorité des Mauriciens.
Il note que, non seulement, les subventions pour la stabilisation des prix d’une quarantaine de produits de consommation courante sont maintenues pour, au moins, les douze prochains mois, et cette subvention est aussi étendue à d’autres produits dont les pâtes alimentaires, la nourriture pour bébés ainsi que pour les couches pour bébés et adultes. M. Tengur reconnaît toutefois que le succès de cette mesure dépendra de sa bonne mise en œuvre.
Il se réjouit, de même, de la confirmation de l’imposition imminente d’une « Regressive Mark-up » à la place de l’actuelle « Fixed Maximum Mark-up » pour le calcul des marges de profits des pharmacies sur la vente des médicaments. L’animateur de l’APEC explique que ce nouveau mode de calcul des profits des pharmacies viendra rétablir l’équité dans la fixation des prix des produits pharmaceutiques.
Suttyadeo Tengur soutient aussi fermement la mesure visant à subventionner le prix d’achat de la farine vendue aux boulangers dans le but de maintenir à son actuel niveau de Rs 2.60 le prix de vente du « pain maison ». Les boulangers n’ont, selon lui, absolument aucune raison de se plaindre et d’insister pour une hausse des prix. En se faisant, l’animateur de l’APEC accuse ces derniers de recourir à du mercantilisme.
Par ailleurs, pour M. Tengur, dans le présent contexte d’inflation des prix des produits pétroliers, la détaxe décidée sur la vente des véhicules hybrides et électriques est une mesure de bon sens. Il rappelle qu’en Europe, par exemple, sur fonds de la guerre en Ukraine qui a fait flamber les prix des produits pétroliers, il y a eu une prise de conscience sur l’urgence de passer des véhicules carburant à l’essence et au gasoil vers des véhicules hybrides ou électriques.
Avec la guerre en Ukraine, alors que les indications donnent à penser que les prix des produits pétroliers pourraient bien se maintenir à des niveaux supérieurs, l’animateur de l’APEC pense qu’il n’est plus possible de réclamer, hystériquement, des baisses des prix des carburants à la pompe. D’autant que, rappelle-t-il, avec une enveloppe de plus de Rs 35 milliards annuellement, la facture pétrolière pèse très lourd dans les dépenses de l’Etat mauricien. Dans ce contexte, Suttyadeo Tengur accueille favorablement l’idée d’une détaxe sur les véhicules hybrides et électriques, qui, explique-t-il, va dans le sens d’une plus grande sobriété énergétique. « L’expérience, dit-il, prouve qu’un tel véhicule est susceptible de permettre au moins 50% d’économies par rapport à ce qu’un automobiliste dépense, généralement, dans l’achat du carburant pétrolier.
L’adoption de taux d’imposition régressifs pour l’Income Tax est aussi une mesure allant dans le bon sens, selon M. Tengur. Avec les Rs 1000 additionnelles que vont percevoir les salariés touchant jusqu’à Rs 50,000 ou les Rs 1000 ou Rs 2000 en plus que recevront des personnes âgées sous forme de pension de vieillesse, il reconnaît que certains pourraient être pris dans le nouveau filet des taux d’imposition de 10 ou 12,5%. Mais, dit-il, la taxe mensuelle que ceux-là auront, éventuellement, à payer sera, quand bien même, bien moindre que l’augmentation qu’ils auront reçue.
« Il faut l’avouer : à travers ses mesures budgétaires, le ministre des Finances est parvenu à atténuer l’exaspération populaire. Ses mesures sociales pour rétablir le pouvoir d’achat de la population sont fort louables. Nous sommes globalement satisfait du budget », conclut Suttyafeo Tengur.