Torture de la police – Affirmative Action : « Comment une telle violence volontaire peut-elle encore exister à Maurice ? »

La circulation d’enregistrements vidéo montrant des suspects torturés par des agents de police en civil continue de susciter des réactions des plus vives. Ainsi, le groupe Affirmative Action se demande: « comment ne pas manifester son effroi et son indignation à la suite de la publication des vidéos démontrant la violence insoutenable infligée à des hommes placés en détention policière par des représentants de force de l’ordre ? »
De fait, se demande cette formation : « Comment rester insensible devant une telle cruauté ? Comment ne pas la condamner ? Comment ne pas s’indigner par le fait qu’une telle violence – volontaire et invraisemblable – puisse encore subsister dans notre pays ? Comment ne pas compatir à l’humiliation, la douleur et la souffrance des victimes et de leurs familles ? »

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Pour Affirmative Action, « effectivement, la mise en lumière de ces actes humiliants et dégradants a suscité une véritable fougue médiatique et un emballement sur les réseaux sociaux : révoltes, interrogations, revendications et une certaine libération de la parole des victimes. »

Beaucoup ont dénoncé publiquement les dérives des autorités et les abus dont ils ont été victimes par le passé. « Il est concevable que la véracité de ces actes puisse être mise en cause et il faut prendre des sanctions contre ceux qui font usage de fausses allégations et qui en profitent pour encourager la haine et la division. Mais il faut impérativement veiller à ne pas banaliser la parole des victimes et la violence gratuite et inouïe commise à leur encontre », fait-on comprendre.

De même, poursuit Affirmative Action, certains diront qu’avoir recours au tribunal médiatique n’est pas l’unique marche à suivre en rappelant que « mais il nous faut essayer de comprendre les réticences des présumées victimes – leurs peurs de représailles, de faire face à leurs agresseurs, de revivre ses moments terribles, de ne pas être pris au sérieux, de s’exposer et d’exposer leurs proches au grand public, d’endurer le procès. »

Toutefois, soutient l’organisation, il faut les encourager à rapporter ces abus à la police. « Il faut aussi y voir le ras-le-bol des citoyens qui n’y voient qu’un énième scandale, mensonge, tromperie et dissimulation, ainsi que l’exaspération de leur désir de justice, de transparence, d’être écouté et d’avoir un procès équitable et le besoin de l’assouvir. »
Affirmative Action soutient ainsi : « nous ne découvrons pas l’existence de ces pratiques indignes par le biais des témoignages qui se multiplient depuis quelques jours. Mais ils révèlent, toutefois, l’ampleur du phénomène et stimulent une certaine sensibilité à ce sérieux problème. La gravité de la situation requiert de l’État la reconnaissance des violations des droits fondamentaux des victimes et la condamnation en justice de toute forme de brutalité et de torture devient donc une obligation et urgence vitale, estime l’organisation ».

Pour ces Mauriciens, le pays ne peut pas tolérer plus d’impunité et ne se contenter que de la crucifixion médiatique des responsables présumés. « Il est indispensable que l’on revendique des paroles fortes de la part des décideurs politiques et qu’elles soient suivies par une vraie décision de justice, une volonté et un engagement sincères d’instaurer des mesures et un plan d’action concrète pour prévenir, combattre et condamner toutes formes de torture ou tout autre traitement cruel, inhumain et dégradant. »

Affirmative Action conclut qu’« il faut à tout prix être vigilant et veiller à ne pas exacerber les tensions et les frustrations », plaçant en opposition la population et la police dans son ensemble. « Que ces plateformes ne deviennent pas des arènes, des champs de bataille, mais des fondations d’un éveil de conscience et le catalyseur pour restaurer la foi des citoyens à travers la réalisation d’un système de justice efficace ayant pour fondement le respect de la personne, de ses droits et de sa dignité. »

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