Actes de torture : non, la police n’a pas le droit d’utiliser de tasers

La loi est claire : le taser est une arme prohibée sur le sol mauricien. Pourtant, des membres de la force policière – qui a pour objectif de faire respecter les lois – ont fait fi de cette règle lors d’actes de tortures perpétrés sur des suspects, récemment révélés par des vidéos diffusées en ligne.

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Contactée, la cellule de communication de la police (PPO) a confirmé que l’utilisation du taser par la police est interdite. De plus, l’inspecteur Shiva Coothen, responsable du PPO, a indiqué que le taser n’est pas inscrit dans les Standing Orders de la police.

Selon la Firearms Act de 2006, être en possession d’un taser constitue un délit et est passible d’une forte amende et d’une peine d’emprisonnement, souligne le PPO.

Après la diffusion de trois vidéos d’actes de tortures perpétrés par des membres de forces de l’ordre sur des suspects, les Casernes centrales, son Commissaire de police, Anil Kumar Dip, et le Premier ministre et ministre de la Défense, Pravind Jugnauth, en ont pris pour leurs grades.

Approché quant à l’utilisation du taser, un membre de la force policière affirme que toutes les armes dont dispose la police sont gazetted. Et le taser n’en fait pas partie. Il s’agit, de fait, d’une offensive weapon dont l’utilisation pour un policier comme pour un civil est proscrite.

Alors, comment se fait-il que les officiers arrêtés dans le sillage de l’enquête pour torture sur des suspects avaient en leur possession des tasers ? Notre interlocuteur informe qu’une enquête est en cours et que des réponses devraient bientôt être obtenues.

Quid des tasers saisis sur des suspects? Trois officiers confirmeront que les exhibits recueillis sur des suspects ou lors de descentes sont gardés « en lieu sûr » au poste de police. Et ce, jusqu’à ce qu’ils soient présentés en cour comme pièce à conviction. Exception faite pour la drogue saisie ou les tests sanguins ou ADN, qui sont transféré respectivement à l’ADSU et au FSl.

Des questions sont également posées quant à l’utilisation présumée de tasers saisis par la police depuis des années. A ce sujet, l’inspecteur Shiva Coothen répondra lui qu’il n’est pas responsable des enquêtes et en aucun cas des exhibits.


Saisies policières de tasers

Alors que des victimes de torture policière accusent des officiers de la CID de Terre-Rouge, une importante saisie de tasers avait été effectuée par cette unité il y a quelques années.

Dans le nord, en 2018, 138 tasers avaient été saisis à bord d’une voiture et trois suspects avaient été épinglés par la CID de Terre-Rouge.

Par ailleurs, en 2014, l’escouade de la Metropolitan Division de l’ADSU avait procédé au démantèlement d’un réseau de vente de tasers, aussi connu comme des Stun Guns. Ce réseau opérait à la gare Victoria au vu et au su des autorités.

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