Agaléga – Le MMM exigera une visite des députés de l’opposition dans l’île

Le MMM avait promis de consacrer une conférence de presse à Agaléga, et cela a été chose faite samedi. Paul Bérenger, leader du parti, a donné les raisons qui expliquent les inquiétudes concernant entre autres la piste d’atterrissage longue 3 000 mètres sur l’île. Une fois les travaux d’infrastructures terminés à Agaléga, l’opposition exigera une visite de ses parlementaires sur place.

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« Une fois les travaux terminés, nous allons exiger que des parlementaires de l’opposition visitent Agaléga. Avec le leader de l’opposition, nous demanderons des visites régulières dans l’île », a réclamé Paul Bérenger en rappelant que deux députés de la circonscription N°3 représentent Agaléga.

Le MMM va non seulement insister sur des visites régulières à Agaléga, mais va continuer à réclamer la publication de l’accord entre l’Inde et Maurice sur les gros développements qui ont changé le paysage de l’île.

« Nous devons exercer une vigilance permanente sur ce qui se passe à Agaléga, et ce, avec la collaboration des habitants de l’île. Ces derniers ont aussi le droit de visiter régulièrement l’aéroport, si celui-ci est effectivement un aéroport civil comme on le fait croire », a annoncé Paul Bérenger.

Ce dernier a bien fait comprendre durant son intervention que le MMM ne lâchera pas le dossier Agaléga. Paul Bérenger a d’emblée expliqué que malgré les nombreuses déclarations du gouvernement, voire du Premier ministre, Pravind Jugnauth lui-même, beaucoup d’interrogations sur les vraies raisons de la présence indienne et les infrastructures d’envergure sur Agaléga demeurent. Que les navires ou bateaux militaires, a-t-il dit, veuillent utiliser les infrastructures disponibles à Agaléga ne pose pas problème. Cependant, ils auront à formuler une requête officielle auprès des autorités concernées à Maurice.

« Continuous surveyance »

Il y a, selon Paul Bérenger, quatre raisons qui expliquent pourquoi Agaléga suscite des inquiétudes. « Premièrement, il y a le refus du gouvernement mauricien de rendre public l’accord Inde-Maurice sur Agaléga. Deuxièmement, il y a la longueur de la piste. Au Parlement, on nous avait dit que celle-ci serait d’une longueur de 4000 pieds et ne pourra accueillir que des ATR. Depuis, cela a changé. On parle d’une piste de 3 000 mètres pour l’accueil d’avion de type Boeing 737 et Airbus 321. Troisièmement, les articles répétés dans la presse indienne et internationale, y compris des photos satellitaires, insistent à démontrer que l’Inde construit une base à Agaléga. Et enfin, le 16 juin 2017, Pravind Jugnauth avait en sa capacité de Premier ministre déclaré au Parlement que Maurice est tombé d’accord avec l’Inde pour une continuous surveyance de notre zone économique exclusive à partir d’Agaléga sans donner des détails. Ses propos figurent dans le Hansard en date », a expliqué le leader du MMM.

Ce dernier a relevé que « plus de 50 ans après l’indépendance de notre pays, le conseiller en sécurité de Maurice et chef des garde-côtes viennent de l’Inde. » Et que c’est le conseiller en sécurité de nationalité indienne qui a représenté Maurice, pays souverain, au Colombo Security Conclave aux Maldives les 9 et 10 mars dernier. Paul Bérenger a fait remarquer que l’opposition des Maldives « a déclenché une violente India out campaign pour réclamer la fin de toute présence militaire indienne » dans l’archipel, entraînant même des arrestations. « Le ministre des Affaires étrangères de l’Inde, Jay Shankar, s’est rendu sur l’atoll d’Addu des Maldives, laquelle se situe au sud et au plus près de la base de Diego Garcia. Cet atoll a été une base militaire britannique jusqu’à 1976 », a souligné le leader du MMM.

France-Inde

Paul Bérenger a par la même occasion fait ressortir l’étroite collaboration entre la France et l’Inde dans la région de l’océan Indien dans le but premier de faire face à la Chine, dont la base militaire se trouve à Djibouti. « Des avions militaires indiens ont été déployés à La Réunion en 2020 et en mai dernier […] Il y a un va-et-vient des avions militaires anti sous-marins à La Réunion », a noté Paul Bérenger. Ce dernier a expliqué qu’il a fait des recherches et s’est documenté pour informer la population. « Kan pena linformasion, lerla mem ena tou kalite rimer ek inkietid », a observé le leader des mauves. Il a laissé entendre qu’à ce stade, l’intention du MMM n’est pas de « faire un procès d’intention » sur la présence indienne à Agaléga. L’Inde, a-t-il rappelé, est un pays ami qui a toujours fait preuve de solidarité envers Maurice.

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