Saga de la licence d’organiser les courses – Pravind Jugnauth entre en piste et affiche ses préférences

– L’insoutenable attente des 320 employés du MTC, dont les palefreniers toujours sans salaires

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– Aucune indication quant à la date où l’organisateur des courses sera sélectionné et surtout quand et si la saison 2022 aura lieu

Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, est entré de plain-pied dans le débat de l’organisation des courses et de la saga de l’octroi de la licence pour le Champ-de-Mars lors de deux sorties publiques en fin de semaine dernière. S’il a clairement et fortement exprimé son sentiment négatif à l’encontre du Mauritius Turf Club, le président Jean-Michel Giraud, éconduit sur sa demande, et son lien supposé avec les années 1800, il semble avoir clairement affiché ses préférences. Dans cette perspective, les malheurs des 320 employés du MTC semblent se préciser.

Ainsi, en deux occasions en fin de semaine dernière, Pravind Jugnauth est entré en piste de l’interminable saga pour l’octroi de la licence d’organiser les courses. D’abord, à Chamarel, vendredi, après avoir refusé de commenter « Nou pou koze an tanzelieu », avait déclaré Pravind Jugnauth. Invectivé par une question à l’encontre de la gestion de l’affaire par les services de son gouvernement, le PM a fini par maladroitement lâcher « Sa bann la ki ti pe rod touy lekours! Nou nou pe fer le neseser… ».

« Ankor dan lane 1800 »

Ensuite à Plaine-des-Roches, le lendemain samedi, où le Premier ministre a voulu contre-attaquer pour donner suite aux conséquences de ses déclarations de la veille. Il a choisi une fonction du Vaish Divas, à l’initiative du Vaish Common Front, et la présence exhaustive de la MBC pour remettre une couche et clairement afficher ses préférences, en voguant à la limite de la décence, voire divisive, concernant une partie de la population, contrairement à son rôle de rassembleur de la nation. Pravind Jugnauth a violemment pointé du doigt Jean-Michel Giraud, l’ancien président du Mauritius Turf Club (MTC), qui serait, selon le PM, de connivence avec le leader du MMM, Paul Bérenger, pour bloquer le démarrage de la saison hippique 2022.

Non seulement le Premier ministre associe clairement les courses hippiques à la mafia de la drogue — qui paradoxalement ont plus d’affinités avec qui on sait —mais il a aussi attaqué frontalement l’ex-président du MTC, Jean Michel Giraud, qu’il a pourtant forcé à la démission avec l’appui d’autres dirigeants du MTC avec en échange— ce qui semble être un mirage — de l’octroi de la licence pour l’organisation des courses pour la présente saison, en martelant un bien revanchard  « sertin dimounn panse, nou ankor dan lane 1800 ».

À la lumière de ce qui a été déclaré lors de cette cérémonie organisée par le Vaish Common Front à Plaine-des-Roches et à la fonction de Chamarel, Pravind Jugnauth a affiché clairement ses préférences et dans ce contexte le MTC et la MTCSL sont d’ores et déjà condamnés à faire une croix sur son avenir en tant qu’organisateur des courses hippiques à Maurice. La voie semble désormais ouverte comme un boulevard à la People’s Turf PLC de Jean-Michel Lee Shim et son acolyte Ubheeram et leurs proximités douteuses et leurs conflits d’intérêts compte tenu de l’actionnariat des compagnies de paris auxquels ils sont associés.

Au Champ-de-Mars, le discours du Premier ministre est décodé, comme un autre coup de massue pour les 320 employés du MTC/MTCSL, déjà privés de salaires en cette fin de mois de mai, dans le contexte particulièrement émotionnel de la fête des mères.

Sentiment d’abandon

Mais ces employés se sentent aussi abandonnés par leurs employeurs, incapables cette fois, contrairement au mois dernier, de trouver une solution pour assurer leur paie, d’autant que le tout nouveau président du MTC, Paul France Tennant, a pris l’avion pour des vacances— prévues de longue date en Europe— alors qu’eux, malgré la conjoncture, continuent à s’occuper de leurs chevaux, chaque jour, dès les petites heures chaque matin…

L’attente de la décision finale de la Côte D’Or International Racecourse and Entertainment Complex Ltd (COIREC)— qui, comme la Gambling Regulatory Authority (GRA), est désormais sous la houlette du bureau du Premier ministre— pour l’octroi du fameux sésame de l’organisation des courses cette année, est de plus en plus insoutenable et affecte tous les acteurs liés à la tenue des réunions hippiques. Une donne qui ne semble pas perturber outre mesure le gouvernement, davantage préoccupé par le discours du budget du grand Argentier du 7 juin dans un contexte où la population est à bout de nerfs avec la flambée des prix et la perte du pouvoir d’achat.

Comme déjà annoncé par Le Mauricien, aucune indication qu’une décision de la COIREC et de la GRA sera prise avant l’annonce du budget à moins que le Premier ministre ait vraiment mesuré la portée de la colère des Mauriciens concernant la saga de l’organisation des courses. Pour l’instant, il n’y a aucune information quand débutera la saison hippique 2022 mais les déclarations du PM pourraient être une indication de développements imminents…

Précision 

En guise de clarification à l’un de nos interlocuteurs qui nous a déclaré dans un article paru dans Le Mauricien du vendredi 27 mai que Jean Hugues Olivier « aurait pu se mettre à l’ouvrage pour nous tenir au courant de ce qui se passe au niveau des autorités », ce dernier tient à préciser qu’il agit, en fonction de son contrat de travail, uniquement en tant que Communications Manager de la Horse Racing Division (HRD) et que de ce fait il ne peut évidemment pas s’exprimer pour aucune autre institution et les autorités.

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