66% des sondés considèrent que Maurice est engagée dans une mauvaise direction
Deux Mauriciens sur trois estiment que la situation économique a empiré ces douze derniers mois
À Jour J – 13 de la présentation du budget, un sondage d’Afrobarometer réalisé par Straconsult indique qu’une majorité de la population considère que le principal problème auquel le pays est confronté demeure la gestion de l’économie. Les résultats du sondage ont été rendus publics hier après-midi par le directeur de Straconsult, Amédée Darga, et la Research Consultant Suhaylah Peeraullee à Réduit. « Si l’économie est en train de se détériorer évidemment quelqu’un est responsable de la gestion du pays. Cela coule de source », indique Amédée Darga. Il ressort également que le pays s’est engagé dans la mauvaise direction et que la situation aujourd’hui est pire qu’il y a douze mois.
Suhaylah Peeraullee rappelle que le sondage a été réalisé entre les 9 et 30 mars de cette année avec pour principal objectif de tâter les pouls de la population sur les conditions de l’économie locale et d’identifier les principaux problèmes auxquels le pays est confronté. Un échantillon de 1 200 adultes répartis équitablement entre les hommes et les femmes résidant aussi bien dans les régions urbaines que rurales ont été interrogés.
En effet, 58 % des personnes interrogées viennent des régions rurales et 42%, des régions urbaines. Afrobarometer, qui demande à chaque répondant de révéler leur origine ethnique, indique que les groupes ethniques interrogés sont répartis comme suit : population générale (24%), hindou (49%), musulman (18%), sino-mauricien (0,9%), marathi (1%), tamoul (1,5%) et Mauricien (1,7%)
À la question de savoir si le pays allait dans la mauvaise direction ou dans la bonne, 66% affirment que le pays s’est engagé dans la mauvaise voie. Ce taux est le plus élevé enregistré depuis 2017 lorsqu’il montait à 50%. La même question avait été posée en 2020 et avait enregistré un taux de 54%.
Ce sentiment est exprimé en large partie dans les agglomérations urbaines où un taux de 70% est enregistré contre 63% dans les régions rurales. Le taux est supérieur à 60% dans toutes les tranches d’âge avec une pointe de 73% chez ceux dans la tranche d’âge de 45 à 54 ans. Chez ceux âgés de plus de 65 ans, le sondage a enregistré le taux le plus faible, avec 47%.
Concernant la situation économique aujourd’hui par rapport à douze mois de cela, deux sur trois (63%) considèrent que la situation a connu une détérioration. Ce qui représente une hausse de 26 points eu égard à 2017. De plus, une majorité de 63% se dit pessimiste au sujet de la situation économique durant les 12 prochains mois.
Quant aux conditions de vie, seulement 42% affirment que celles-ci sont bonnes alors que 35% considèrent qu’elles sont très mauvaises. À ce sujet, les opinions divergent dans les régions urbaines et dans les régions rurales. Dans le premier cas, seulement 31% considèrent que leur condition de vie est bonne contre 50% dans les régions rurales.
Au chapitre des problèmes auxquels le pays est confronté, 45% des répondants considèrent que c’est la gestion de l’économie. Le chômage arrive en deuxième position avec 44% , la criminalité et la sécurité en troisième position (41%).
Les autres problèmes sont le Covid-19 (25%), la corruption (18%), la pauvreté (15%) , les revenus et les salaires (14%) et l’eau (12%). L’inquiétude concernant la situation économique est ressentie aussi bien dans les régions urbaines que rurales où le taux est invariablement de 45% dans les deux régions.
Le chômage inquiète davantage les régions rurales (45%) contre 42% dans les régions urbaines. Par contre, les habitants des régions urbaines sont plus préoccupés par la criminalité et la sécurité. Un taux de 45% est enregistré dans les villes contre 39% dans les régions rurales.
Si les inquiétudes sur la gestion économique sont les plus fortes dans les tranches d’âge de 25 à 34 (51%) et 55 à 64 ans (56%), elles sont très faibles chez les jeunes de 18 à 24 ans (26%). Cependant, la question du chômage inquiète 62 % des jeunes. C’est la première fois depuis 2014 que la gestion économique émerge comme le problème le plus préoccupant pour le pays. Elle est passée de 13% en 2014, à 21% en 2017, 15% en 2020 avant d’atteindre 45% cette année. Auparavant, c’était le chômage qui inquiétait le plus la population.