Hippisme : l’avenir du MTC suspendu au verdict de la Cour

Des licenciements à prévoir en cas de nouveau report de la saison hippique 2022

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Après avoir écouté les plaidoiries des deux parties, à savoir des conseils légaux de la Gambling Regulatory Authority et du Mauritius Turf Club, la juge Aruna Devi Narain a réservé son jugement, lequel pourrait être rendu en début de semaine. À la sortie de l’enceinte de la Cour Suprême hier après-midi, ni Me Raouf Gulbul, qui représente les autorités étatiques, dont la GRA, ni Me Yahia Nazroo, avocat du MTC, n’ont voulu faire des commentaires sur l’issue possible de cette joute judiciaire capitale, d’autant que les plaidoiries ont duré longtemps.

Le suspense est à son comble alors que la saison hippique aurait dû être lancée. Les turfistes et les professionnels des courses, qui espéraient une reprise de la saison rapide, et les acteurs de ce litige qui s’attendaient à un dénouement dans les meilleurs délais, tant chacun paraissait avoir le meilleur argument, devront faire preuve de patience et de retenue. En clair, le début de la saison n’est pas pour demain, ce qui est dommage dans la mesure où tout est prêt au Champ-de-Mars. En effet, l’entraînement des chevaux se poursuit à un rythme satisfaisant même si personne ne sait quand débutera la saison 2022.

Pas de garantie de salaire

Ce retard continue à peser lourdement sur les finances du MTC. Si les salaires de ses employés ont été difficilement honorés pour le mois d’avril, en revanche, il n’y a aucune garantie que ceux du mois mai le soient. N’ayant aucune visibilité quant à la suite des événements, le MTC aura effectivement du mal à obtenir les facilités nécessaires auprès de ses banquiers. Il se chuchote que les directeurs n’écartent pas de devoir envisager le licenciement des employés et un Redundancy Program sera alors mis en place.
Des sources autorisées du MTC ont déclaré au Mauricien : « Nous n’avons pas le choix. Nous avons tout fait pour que les employés soient payés pour le mois d’avril. Certes, nous l’avons fait avec quelques jours de retard, mais, tous nos employés ont été payés. C’est une très grosse satisfaction car c’était notre plus gros souci. Nous devons une fière chandelle à un ancien président qui a remué ciel et terre pour nous aider à trouver les finances nécessaires. Toutefois, nous ne pourrons rééditer cet exploit pour le mois de mai et nous craignons bien que nous soyons obligés de procéder à des licenciements. Ce n’est pas de gaîté de cœur que nous le disons mais croyez-nous, nous n’aurons aucune autre possibilité si l’activité hippique ne démarre pas au plus vite.»

En attendant le verdict

Au total, c’est 330 personnes qui risquent de se retrouver sur le pavé. Une rencontre avec les employés dans les jours à venir est très probable suivi d’une séance de travail avec les officiels du ministère du Travail. Le MTC et la MTCSL se réuniront cet après-midi pour passer en revue la situation mais tout laisse croire qu’aucune décision ne pourra être prise tant que la Cour n’aura tranché sur le délicat dossier du bail du Champ-de-Mars.
Dépendant de la tournure des événements en Cour suprême, la MTCSL pourra alors envisager de payer sa licence d’organisatrice des courses — qu’elle tente de faire depuis maintenant trois semaines — et la saison 2022 pourra alors enfin débuter à moins que la GRA ne trouve une autre excuse pour refuser le paiement.

Au cas contraire, les directeurs de la MTCSL n’auront d’autres choix que de mettre la clé sous le paillasson. Toutefois, sur le Turf plus que bicentenaire et le plus vieux club hippique de l’hémisphère sud, l’on est d’avis qu’une solution aurait pu et aurait dû être trouvée pour décanter la situation dans l’intérêt des courses hippiques.

Alors que les employés de la MTCSL vivent dans l’incertitude et l’angoisse, ceux de la GRA et de la Horse Racing Division (HRD) n’ont aucun problème, à l’image de ses étrangers Wayne Wood, Deanthan Moodley, T.S. Mahender, Riyaz Khan et Sanjeev Thakan qui sont tous payés des fonds publics alors qu’ils sont au repos forcé, initié par leur maison-mère la GRA.

Dans la conjoncture, ou c’est le départ ou c’est le dernier virage…

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