Révision des subsides : Le pouvoir d’achat des Mauriciens restauré ?

Face à l’appel de détresse de la population, le gouvernement a annoncé le déblocage d’une somme de Rs 150 millions pour subventionner sept denrées alimentaires de base, après une subvention de Rs 1,2 milliard l’an dernier.

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Quelque 300 marques de produits sont ainsi concernées. Le pouvoir d’achat des Mauriciens est-il restauré pour autant ? Pour Suttyhudeo Tengur, président de l’Association pour la Protection de l’Environnement et des Consommateurs (APEC), si cette mesure « allégera le fardeau du petit consommateur », ces produits ne constituent pas une liste exhaustive et au fur et à mesure, « l’État pourrait ajouter d’autres produits à cette liste ». S’agissant du comité ministériel annoncé par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, pour se pencher sur des mesures additionnelles, le président de l’APEC souhaite que celui-ci tienne compte des « réalités dans lesquelles vivent les Mauriciens et vienne de l’avant avec des propositions pragmatiques pouvant les soulager ». Le syndicaliste n’est pas non plus en faveur de l’ajournement du Budget, considérant que « le ministre a tout son temps pour venir avec un budget acceptable pour le peuple ».

Dany Marie, de Rezistans ek Alternativ (R&A), trouve pour sa part que les subsides annoncés sont loin de suffire pour restaurer le pouvoir d’achat. « Le gouvernement doit venir tout de suite avec des mesures concrètes pour soulager le peuple », dit-elle. Elle souhaite par ailleurs une Open Traceability Policy « pour que le peuple sache combien ont coûté les denrées au départ et combien de profits sont réalisés sur sa tête ». Il faut « permettre l’importation parallèle et assurer une collaboration entre le Marketing Board et la STC ». Elle rappelle qu’en 2021, le coût du panier de la ménagère était de Rs 31 700. Ce qui l’amène à dire qu’il « ne suffit pas d’augmenter le salaire minimum tout de suite, mais d’offrir un salaire décent national ». Elle poursuit : « le salaire minimum ne peut être en dessous de la moitié de la valeur du panier de la ménagère. Le reste des salariés doit obtenir un Cash Payment de Rs 1 000, car tout le monde souffre de l’augmentation des prix. »

Mosadeq Sahebdin, président de la Consumer Advocacy Platform (CAP), fait ressortir pour sa part que « contrairement à ce qu’a avancé le ministre du Commerce, ces mesures ne visent pas à faire baisser les prix, mais de maintenir le prix des produits concernés ». Or, dit-il, « la population est au bord de l’asphyxie et attend que des mesures urgentes soient prises avant le Budget, comme la baisse du prix du carburant avec l’élimination des taxes et autres contributions, ou celui du gaz ménager, avec un contrôle sur l’abus dont font certains opérateurs avec les subsides sur le gaz ». Pour lui, mettre sur pied un comité ministériel « est une autre façon de gagner du temps » en attendant le budget. « Afin de démontrer sa détermination à trouver des solutions, je demande au comité ministériel d’annoncer immédiatement une baisse des salaires des ministres. »

SUTTYHUDEO TENGUR (APEC) : « L’État peut ajouter d’autres produits à la liste »

Que pensez-vous des subventions annoncées par le gouvernement sur les denrées alimentaires ? Cette annonce répond-elle à la détresse de la population ? Est-ce suffisant pour la soulager ?
Le gouvernement a pris la bonne décision d’augmenter les subsides sur sept denrées alimentaires de première nécessité. Et si on va plus loin, on notera que l’État a élargi la base des produits et touche bien plus de 371 produits de consommation courante. Cela allégera le fardeau du petit consommateur, mais je pense que ce n’est pas une liste exhaustive de produits. Au fur et à mesure, l’État pourrait en ajouter d’autres à cette liste.

Y a-t-il des choses importantes que ces mesures ne couvrent pas à votre sens ?
Dans la conjoncture actuelle, avec le Covid-19 qui pèse encore sur notre tête et le conflit russo-ukrainien, qui selon les prévisions de l’OTAN, va durer des années, le monde sera encore une fois pris en otage. Il ne faut pas oublier que l’Ukraine est un gros producteur de blé et de produits céréaliers, dont le maïs, et se trouve parmi les premiers producteurs mondiaux. Avec ce conflit, sa production n’atteindra que 20% de la production normale. Maurice, comme tous les pays du monde, sera donc tributaire de la situation mondiale et de ses conséquences.

Que pensez-vous de l’idée émise par le gouvernement d’un comité ministériel pour identifier des mesures additionnelles afin de soutenir la population ?
La mise sur pied d’un comité ministériel pour assurer un suivi sur le coût de la vie et préconiser des mesures pour alléger le fardeau de la population vient à point nommé. Il incombera à ce comité d’apporter des propositions valables.

Ce comité devra être proactif, et non pas se perdre dans des analyses futiles. Je souhaite que ce fameux comité tienne compte des réalités dans lesquelles vivent les familles mauriciennes et vienne de l’avant avec des propositions pragmatiques qui puissent les soulager. Je pense aussi que ce comité devra se pencher sur des mesures de relance de l’agriculture dans son ensemble, et avec une particularité : l’autosuffisance alimentaire, avec pour objectif principal de réduire notre dépendance sur les importations. Sinon, ce comité ne sera qu’une mascarade.

S’agissant de l’essence, le Premier ministre a expliqué que ce carburant aurait dû augmenter de 20,6% mais que les Consumer Protection Regulations de 2011 ne permettent pas une hausse de plus de 10%.

Déjà, avec la dernière augmentation, la population est descendue dans la rue. Imaginez ce qui aurait pu se passer avec une augmentation de plus de 20%. Le carburant a Maurice est surtaxé. Il suffit de voir le communiqué de la STC qui annonce les augmentations pour se rendre compte à quel point ce sont les Mauriciens qui en font les frais.

Pour avoir une idée, au débarquement à Port-Louis (coût, assurance, fret), le litre d’essence est à Rs 25,66 et celui de diesel à Rs 24,99. S’y ajoutent ensuite, toujours au litre, les droits d’accises : essence (Rs 12,20), diesel (Rs 4,70). Puis les différentes taxes soigneusement appelées Contributions. Ainsi la Road Development Authority (RDA), organisme censé assurer le maintien des routes en particulier, bénéficie d’une Contribution de Rs 1,85 pour l’essence et de Rs 1,75 pour le diesel. Trois autres Contributions sont relativement pertinentes car elles visent à assurer l’accès de certains produits et denrées de base au petit peuple, dont les subsides pour le riz et la farine.

Depuis des mois, deux autres Contributions sont imposées. Il s’agit d’une taxe directe versée au Covid-19 Solidarity Fund et une deuxième, « to finance the cost of Covid-19 vaccines ». Dans le premier cas, la taxe est de Re 1 pour l’essence et le diesel et, dans le deuxième, de Rs 2, toujours au litre, pour ces deux produits.
Et sur cette somme vient se greffer la TVA…Voilà où nous en sommes !

Faudrait-il repousser le budget pour mieux le préparer ?
Certainement pas. On est encore au début du mois de mai. Le ministre a tout son temps pour venir avec un budget acceptable pour le peuple. C’est le seul exercice annuel de n’importe quel ministre des Finances.

Êtes-vous pour des « chèques alimentaires » aux familles vulnérables ? N’y-a-t-il pas de risques de mauvaise utilisation de ces chèques ou que certains rusent pour répondre aux critères afin d’en bénéficier ?
Justement, certains petits malins profiteront de l’aubaine pour monnayer ces chèques et utiliseront l’argent ainsi mal gagné à d’autres fins, dont l’achat de drogues, aux dépens du bonheur de leur famille. Si l’État décide d’accorder ces chèques, qu’on appelle bons d’achats, il est impératif que ces bouts de papier ne soient en aucune manière monnayable et soient exclusivement utilisés pour l’achat de denrées alimentaires.
Toutefois, plutôt que des chèques alimentaires, je suggère – avec l’inflation, qui a déjà atteint plus de 10%, et les prix qui continuent de monter en flèche, ce taux atteindra plus de 15% d’ici décembre prochain – que le gouvernement accorde une augmentation de 15% selon un barème, en fonction des salaires se situant dans la fourchette de Rs 11 000 à Rs 34 990 mensuellement. Et lors des prochaines tripartites de 2023 pour discuter de la compensation salariale, l’État pourrait alors faire les ajustements nécessaires.

DANY MARIE (Rezistans ek Alternativ) :
« Le panier de la ménagère à Rs 31 700 en 2021 »

Que pensez-vous des subventions annoncées par le gouvernement sur les denrées alimentaires ? Cette annonce répond-elle à la détresse de la population ? Est-ce suffisant pour la soulager ?

Il est dommage qu’il faille que le peuple crie sa colère pour que le gouvernement réagisse. Et, même avec l’annonce de ces subventions, cela ne suffit pas du tout. Le gouvernement doit venir tout de suite avec des mesures concrètes pour soulager le peuple. Pourquoi les capitalistes doivent-ils continuer de s’engraisser dans ce pays ? Après, on vient parler de solidarité.

Où est la solidarité lorsque, d’un côté, on invite le peuple à se serrer la ceinture, alors que de l’autre, les capitalistes continuent de s’engraisser à travers les Smart Cities, le Property Development Scheme et les Smart Villas appartenant aux multimilliardaires ? Le système capitaliste doit cesser de voir la classe des travailleurs comme un objet, mais comme des êtres humains.

Cela fait deux ans que le Kolektif Konversasion Solider a émis des propositions et des demandes, car nous savions qu’il est important de concevoir des projets sur le long terme pour que le peuple ne meure pas à cause d’une pénurie d’aliments. Le Premier ministre avait dit que rien ne pouvait être fait. Aujourd’hui, dimounn pe sirviv. Nous demandons une Open Traceability Policy pour que le peuple sache combien ont coûté les denrées au départ et combien de profits sont réalisés sur sa tête.

Pourquoi a-t-on dépensé Rs 1,2 milliard pour contrôler les prix ? A-t-on payé les importateurs pour subventionner les produits pour ensuite parler de solidarité ? Où est la solidarité ? 300 items sont contrôlés alors qu’il y a au moins 40 000 produits. Il faudrait allonger la liste de ces items à 900. Par exemple, il y a des médicaments dont ont besoin certains patients pour leur santé. Il ne faut pas arnaquer le peuple en citant de faux prix. Il faut cesser d’être à la merci du secteur privé et des importateurs. Le contrôle des prix ne suffit pas. Il faut de la transparence. Il faut des explications quant à la manière dont les subsides sont alloués.

Quels sont les aspects importants que ces mesures ne couvrent pas à votre sens ?
Il faut permettre l’importation parallèle et assurer une collaboration entre le Marketing Board et la STC. La population doit avoir accès à leurs produits dans les foires. À l’époque, le Marketing Board et la STC avaient été institués comme des chiens de garde, mais au fil du temps, nous avons vu un pourrissement.

Que pensez-vous de l’idée d’un comité ministériel pour identifier des mesures additionnelles pour soutenir la population ?
Nous n’avons pas besoin d’un comité ministériel pour agir quand le peuple crie qu’il a faim. Il faut agir tout de suite. Si le gouvernement avait été à l’écoute du peuple, il aurait vu quels sont ses besoins immédiats.

S’agissant de l’essence, le PM a expliqué que ce carburant aurait dû augmenter de 20,60%, mais que grâce aux Consumer Protection Regulations de 2011, qui ne permettent pas une hausse de plus de 10%, il n’y a pas eu une telle hausse.
Dans ce cas, d’autres questions se posent. Il faut de la transparence sur les autres taxes qui sont payées sur l’essence. Où va tout cet argent recueilli sous forme de taxes. L’utilise-t-on à bon escient ? Il ne faut pas oublier qu’à travers ces taxes, le peuple contribue aux subsides, au Covid Solidarity Fund…

Faudrait-il repousser le budget pour mieux le préparer ?
On peut effectivement repousser l’exercice budgétaire à condition toutefois que des mesures concrètes soient implémentées immédiatement.

Êtes-vous pour des « chèques alimentaires » aux familles vulnérables ?
Lors d’une conférence de presse le 9 avril, Rezistans ek Alternativ avait proposé des Food Vouchers pour toutes les familles dont les revenus ne leur permettent pas d’avoir un panier de la ménagère déterminant le coût de la vie. En 2021, le coût du panier de la ménagère était de Rs 31 700. Cela ne concerne donc pas que les personnes qui sont inscrites sur le registre social. Il ne suffit pas d’augmenter le salaire minimum tout de suite, mais il faut un salaire décent national défini par le Bureau international du travail, c’est-à-dire un employé qui dispose d’un pouvoir d’achat.

Il s’agit d’une politique où le salaire minimum ne peut être en dessous de la moitié de la valeur du panier de la ménagère. Et le reste des salariés doit obtenir un Cash Payment de Rs 1 000, car tout le monde souffre de l’augmentation des prix. Le paiement peut se faire à travers la MRA pour top up les salaires à Rs 13 500. Une partie de l’augmentation peut se faire par la MRA et l’autre, par l’employeur. Toutes les entreprises brassant un chiffre d’affaires de moins de Rs 25 millions doivent être couvertes par l’État.

Le mot de la fin…
Il faut une nouvelle politique de justice fiscale, où une taxe additionnelle serait appliquée immédiatement sur le secteur bancaire. Il faut une Land Tax sur ceux qui font du business avec les bungalows de luxe, les Property Development Schemes, les Smart Cities, un secteur qui dilapide les terres. Il faut une taxe sur leurs dividendes, une taxe sur la fortune.
Et sur le moyen et long terme, il faut utiliser les terres abandonnées pour cultiver des produits alimentaires. Il faut accorder des subsides aux petits planteurs et préserver les aliments en surplus dans des pots. Il faut accorder des subsides également aux éleveurs rodriguais et s’assurer qu’il n’y ait pas de sécheresse pour qu’ils puissent bien pratiquer l’élevage. Enfin, donner aux pêcheurs l’accès aux bateaux de pêche semi-industriels pour qu’ils puissent pêcher en dehors du lagon et nourrir le peuple.

MOSADEQ SAHEBDIN (CAP) : « Les subventions ne visent qu’à maintenir les prix »

Que pensez-vous des subventions annoncées par le gouvernement sur  les denrées alimentaires ? Cette annonce répond-elle à la détresse de la population ? Est-ce suffisant pour la soulager ?

Il s’agit d’une mesure palliative qui contribue à résoudre partiellement le problème de l’inaccessibilité de certains produits de base aux consommateurs. Les subventions ne visent qu’à maintenir les prix au moment de l’importation. Les prix sont tellement volatils en cette période que les importateurs ne pourront, malgré les subventions, maintenir leur prix au niveau initial.

La méthode de subventionner des produits n’est pas loin du contrôle des prix. Il faut savoir que le contrôle des prix est aussi accompagné de subventions aux importateurs, car ceux-ci ne voudront pas vendre à perte. Les consommateurs s’attendent à des mesures urgentes pour soulager les ménages à faibles revenus, pour leur permettre de manger à leur faim et faire barrière à la tendance de la classe moyenne à s’appauvrir.

Ces mesures vous semblent-elles suffisantes dans un premier temps pour soulager le peuple ou manque-t-il des choses ?

Contrairement à ce qu’a avancé le ministre du Commerce, ces mesures ne visent pas à faire baisser les prix. Elles permettent de maintenir le prix des produits concernés. La population est au bord de l’asphyxie et attend que des mesures urgentes soient prises avant le budget, comme la baisse du prix du carburant avec l’élimination des taxes et autres contributions, ou celui du gaz ménager, avec un contrôle sur l’abus des subsides sur le gaz par certains opérateurs économiques, comme les restaurateurs.

Que pensez-vous de l’idée d’un comité ministériel pour identifier des mesures additionnelles pour soutenir la population ?
Nous avons l’expérience des comités ministériels, qui ne font que renvoyer à plus tard et hésitent à prendre le taureau par les cornes. C’est une autre façon de gagner du temps en attendant le Budget. Mettre un comité ministériel est une façon de permettre à chacun de pass boul, et ainsi se protéger des récriminations du peuple.
Il y a 12 ans, ce même gouvernement nous avait promis qu’un comité ministériel se pencherait sur une nouvelle loi pour la protection des consommateurs. Depuis, c’est Anne, ma sœur Anne… Afin de démontrer sa détermination à trouver des solutions, je demande au comité ministériel d’annoncer immédiatement une baisse des salaires des ministres. Qu’ils annoncent un gel des voyages ministériels, qui puisent de l’argent dans les poches des contribuables. Qu’ils acceptent leur responsabilité dans les gaspillages relevés par le PAC. A ce moment-là, on saura qu’ils mean business.

S’agissant de l’essence, le PM a expliqué que ce carburant aurait dû augmenter de 20,60%, mais que les Consumer Protection Regulations de 2011 ne permettent pas une hausse de plus de 10%.

Le PM oublie de préciser que le prix élevé de l’essence est dû au taux élevé des taxes qui sont imposées, en plus des contributions, et dont l’utilisation manque de transparence.

Faudrait-il repousser le budget pour mieux le préparer ?
Nous estimons qu’il faut des mesures draconiennes urgentes, telle que l’augmentation du salaire minimum, en attendant le budget. Les ménages à faibles revenus sont affamés, alors que la classe moyenne s’appauvrit. Il incombe aux décideurs de démontrer qu’ils sont conscients des difficultés qu’ont les consommateurs à joindre les deux bouts. Il leur incombe de démontrer de l’empathie face à la souffrance du peuple.

Êtes-vous pour des « chèques alimentaires » aux familles vulnérables ? N’y a-t-il pas des risques que certains rusent pour répondre aux critères et bénéficier des « chèques alimentaires » ?

Il ne faut pas créer une catégorie de consommateurs assistés. Il sera difficile de gérer les chèques alimentaires. Il convient d’améliorer le pouvoir d’achat des consommateurs sur le long terme et d’assurer une meilleure protection des droits des consommateurs.
Cette proposition venant de la communauté des affaires cacherait-elle son intention de tirer d’autres avantages du gouvernement, après avoir bénéficié du Wage Assistance Scheme ? Venant de ceux qui ont tendance à récolter tous les avantages, cela peut susciter des interrogations. Rien n’est gratuit dans ce monde.

L’octroi de chèques alimentaires comporte certainement des risques de surutilisation ou d’abus. C’est pour cela qu’il faudra un ciblage concernant les subventions et autres subsides. Par exemple, il faut trouver un moyen pour que ce soient ceux qui en ont besoin qui bénéficient des subsides sur le gaz. Actuellement, tous les ménages en bénéficient indistinctement, alors que ceux à hauts revenus peuvent s’acheter du gaz à un prix plus important, sans oublier l’abus de ces mêmes subsides par certains opérateurs économiques, comme les restaurateurs.

Concernant les médicaments, le leader de l’opposition fait valoir que l’OMS et la Competition Commission ont proposé des mesures pour contenir une hausse drastique, mais que le gouvernement a choisi un contrôle sur 15 produits sur les quelque 4 800 que l’on trouve en pharmacie. Que pensez-vous de ce contrôle sur 15 médicaments ?
Il s’agit d’une autre mesure palliative pour ne pas prendre une action énergique qui froisserait les importateurs. Il faut rappeler que la Competition Commission s’était prononcée en faveur de l’importation parallèle et du Regressive Mark Up, soit d’imposer une marge de profit inversement proportionnelle aux prix des médicaments.

Nous avons appris lors de la session du Parlement que ce n’est que la semaine dernière que le ministère a recherché l’avis du WIPO concernant le régime d’importation, alors qu’il est en présence des recommandations d’une consultante, la Dr Pacon, qui avait recommandé le régime d’exemption internationale, favorisant l’importation parallèle. C’est comme si le ministère des Affaires étrangères opérait indépendamment de celui du Commerce.

Le mot de la fin…
Nous recommandons vivement aux consommateurs de délaisser la fidélité aux marques et de préférer les produits les moins chers. Munissez-vous d’une calculette ! Un calcul du prix à l’unité de poids ou de volume permet d’identifier les produits les plus économiques.

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