Le ton devrait monter d’un cran au sein de l’hémicycle entre le gouvernement et l’opposition dès la prochaine séance de l’Assemblée nationale de mardi prochain. En cette fin de semaine, les indications sont que très probablement, le conseil des ministres de demain sous la présidence du Premier ministre, Pravind Jugnauth, devra avaliser la décision d’inclure la motion de censure du leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, contre le gouvernement à l’ordre du jour de la séance de ce mardi. De ce fait, les débats sur cette motion de blâme devra intervenir presque un mois jour pour jour avant la présentation du budget 2022/23 par le ministre des Finances, Renganaden Padayachy. À ce stade, tout semble indiquer que le Budget Speech sera prononcé le vendredi 10 juin avec les débats budgétaires entamés à partir de la séance du mardi 14 juin.
Ainsi, dès hier après-midi, l’opposition parlementaire est en mode motion de censure – le Whip, Patrice Armance, multipliant les contacts pour établir la liste des orateurs et l’ordonnancement des intervenants venant des quatre composantes, soit le PMSD, le parti Travailliste, le MMM et Nando Bodha (Rassemblement mauricien). Du côté du gouvernement, une première étape devra être engagée au niveau du conseil des ministres de demain et la liste fignolée lors de la réunion du groupe de la majorité parlementaire du lundi après-midi.
La question qui reste d’actualité demeure le Timing de la présentation de la motion par le leader de l’opposition pour la séance de mardi avec les tranches traditionnelles de Private Notice Question (PNQ), de Prime Minister’s Question Time et du Question Time. Il y a encore du Government Business à compléter avec l’adoption du Beach Authority Bill.
Arrestations
intempestives
De ce fait, il n’est pas à écarter que le coup d’envoi de ces débats marathon en vue d’une Night Sitting soit donné en fin de journée. Ou encore est-ce que le Premier ministre et Leader of the House, Pravind Jugnauth, interviendra sur la motion de blâme aux petites heures du matin? Ou si les débats seront ajournés à ce point précis avec également le Summing-Up de Xavier-Luc Duval. Autant d’aspects tactiques entourant l’organisation des débats sur la motion de censure analysés par les Top Chefs de Lakwizinn du Prime Minister’s Office avec la guillotine du Speaker, Sooroojdev Phokeer, également prête à être actionnée.
Pour ce qui est des préoccupations de l’opposition, la motion de censure devra constituer une plate-forme pour mettre en exergue les difficultés prenantes des ménages avec la perte inéluctable du pouvoir… d’achat, les dérives sur le plan de la démocratie que ce soit le renvoi des élections municipales avec pour prétexte peu convaincant du Covid-19 et les arrestations intempestives de citoyens et opposants osant faire entendre leur voix sans compter la fraude et la corruption et l’inaction des institutions à agir comme dans l’enquête sur le scandale de Molnupiravir, qui fait du surplace à l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) avec le nom d’un proche d’un Top Chef de Lakwizinn et avouée attitrée de Pravind Jugnauth cité dans cette affaire.
Dans les rangs de l’opposition, l’on fait comprendre que « des dossiers pour soutenir que ce soit l’incompétence et la mauvaise gestion des affaires du gouvernement de Pravind Jugnauth ou encore la fraude et la corruption ne font pas défaut ». On ajoute également que deux derniers volets sont venus s’ajouter à cette longue liste, notamment l’impasse dans laquelle se trouve le Central Electricity Board avec le retrait de Terragen du réseau national et la main-mise de l’Hôtel du Gouvernement sur le Champ-de-Mars ET égaleent les éléphants blancs avec des fonds publics par milliards engloutis.
Toutefois, le volet économique retiendra l’attention et devra émerger lors de ces débats sur la motion de censure. La question de la dette publique inquiète plus d’un avec un montant additionnel de Rs 13 milliards pour la porter à Rs 426,2 milliards à la fin de mars dernier. À l’Hôtel du Gouvernement, l’on se targue du fait que le ratio dette publique/PIB a été ramené de 94,2% à la fin de septembre à 88,6% à la fin de mars, renversant la tendance à la hausse. Par contre, la dette par tête d’habitant ne fait que progresser.
Mais ce que craignent davantage les Top Chefs de Lakwizinn porte sur les Mission Concluding Remarks du Fonds monétaire international. La délégation de cette institution boucle ces jours-ci les dernières consultations sous les Article IV Consultations avec le communiqué de départ annoncé dans les prochains jours. Tout commentaire négatif du FMI sur la dette publique ou encore les relations incestueuses entre la Banque de Maurice et la Mauritius Investment Corporation se présentent sous la forme d’eau au moulin de l’opposition lors des débats sur la motion de censure annoncés pour mardi.