Chers fidèles lecteurs,
Comme nombre de secteurs d’activités, la presse est touchée de plein fouet par la pandémie de Covid-19 et ses conséquences. Tout comme vous, notre entreprise n’est pas épargnée au plus haut point. Nous avons bien évidemment fait tout ce qui était possible en interne pour retarder l’échéance d’une majoration du prix de nos produits mais, aujourd’hui, la situation est devenue intenable. Aussi surprenant que cela puisse paraître, notre dernière augmentation remonte à 2011.
L’environnement économique morose qui perdure nous contraint aujourd’hui de vous annoncer que votre hebdomadaire préféré passera, dès la semaine prochaine, à Rs 25 après que nous l’ayons, contre vents et marées, maintenu pendant plus de 11 ans au même prix.
En effet, nous avons à faire face conjointement :
- à une inflation galopante (+ de 70% depuis notre dernier changement de prix)
- au prix du papier journal qui ne cesse d’augmenter (+60% depuis le début de la pandémie à chaque nouvelle commande), doublé d’une flambée du fret incontrôlable
- à la dépréciation de la roupie face au dollar qui était à Rs 37 avant la pandémie et qui, ces jours-ci, est autour de Rs 43 après avoir culminé à plus de Rs 45
- Et bien d’autres facteurs qui pèsent aussi lourdement…
De surcroît, la reprise économique est bien plus lente que nous l’avions anticipée, d’autant que la guerre Russie-Ukraine la plombe davantage. Tout cela affecte grandement nos coûts de production qui ont pris l’ascenseur et, sans le soutien de nos directeurs et de notre personnel en ces temps difficiles, nous n’aurions pu limiter une partie, certes infime, de la baisse du volume publicitaire (-50%) qui n’est pas la résultante d’un problème de lectorat. Elle est causée par des difficultés économiques dont souffrent aussi nos partenaires commerciaux et nos clients dans le sillage de la pandémie et de la guerre.
En vérité, nos fidèles lecteurs sont globalement plus nombreux. En complément du journal payant lui-même, ils prennent avantage de sa version digitalisée (PDF, +30% ) qu’ils lisent et partagent malheureusement gratuitement aussi bien que ses articles sur notre site Internet et les réseaux sociaux qui sont, eux, victimes de la concurrence inégale, sur le plan publicitaire, de Google et Facebook notamment.
Des études sérieuses d’associations internationales de la presse affirment que le journal papier demeure toujours un atout majeur en démocratie pour le lectorat et le marketing. Par exemple, le feuilletage ou le piochage des pages permettent de découvrir une multitude de sujets différents là où Internet, qui a bien des atouts, ne vous donne que ce que vous avez demandé. Le journal papier physique dans un contexte local a plus d’impact sur les décideurs économiques et politiques. Selon ces études, l’imprimé, sa réalité physique en main, et les mots écrits sur du papier ont plus de portée, de visée et de véracité dans l’imaginaire du lecteur. Le journal induit une longévité plus conséquente de l’information dans la mémoire.
Enfin, nous le disons modestement, que serait « un week-end sans Week-End ?», comme le disait notre directeur-mentor Jacques Rivet, récemment disparu. Que se passerait-il, surtout ces jours-ci, si notre pays était privé de journaux libres ? Là où les médias favorables aux princes du jour couvrent plus de deux tiers du spectre de l’information diffusée sur notre île, où de surcroît, l’arsenal légal contre cette liberté de dire, d’écrire et de critiquer honnêtement a pris des proportions alarmantes ces derniers temps, comme le soulignent des organisations internationales réputées.
Nous avons plus que jamais besoin de VOUS pour mieux VOUS servir et VOUS défendre. Et pour également assurer VOS et NOS libertés fondamentales. Continuez donc à nous lire et à nous acheter. Nous savons pouvoir compter sur vous et votre soutien. Nous vous en remercions d’avance.
La Direction