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Dénonciations : Abus de pouvoir à AML et MDFP

l Des employés dénoncent leur supérieur qui userait de passe-droits

Les dénonciations continuent de pleuvoir concernant à la politique de copinage dans les institutions parapubliques. Après la Mauritius Duty Free Paradise Shop (MDFP), où les révélations se multiplient toujours, c’est au tour des employés d’AML de monter au créneau pour dénoncer un abus de pouvoir qui perdure au sein de l’organisme où, disent-ils, « lalwa ti-kopin is prevailing and no meritocracy exists ». Pire, dénoncent les employés d’AML, les passe-droits que s’octroie l’Officer in Charge (OIC) de la compagnie, qui a bénéficié de certaines faveurs, dans la boutique hors-taxes. Outre l’ICAC, le Premier ministre a été alerté sur cette situation frustrante au sein de l’aéroport.

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Dans une lettre envoyée à l’ICAC, les employés d’AML déplorent que « some elected people are being privileged at the expense of deserving employees ». Se sentant lésés, ces employés expliquent qu’en raison de leur proximité avec l’OIC d’AML, certains membres du personnel bénéficient de « several promotions, allegiances and increments ». Plusieurs noms sont cités en exemple, dont celui d’une employée du département de sécurité qui a été promue à deux reprises dans la même année. Son nom est par ailleurs également cité dans le cadre d’un voyage à Rodrigues en compagnie de l’OIC. Voyage qui a fait beaucoup jaser, d’autant que les deux protagonistes étaient entrés dans l’avion qui devait décoller pour Rodrigues bien avant tout le monde, et ce, avant l’équipage, censé être les premiers à bord pour les vérifications d’usage.

Dans une lettre également envoyée au Premier ministre, les employés d’AML dénoncent la situation malsaine et frustrante qui prévaut au sein de l’aéroport depuis que l’actuel OIC a pris ses fonctions. En outre, ils avancent que cet ancien Internal Auditor a réussi à évincer plusieurs hauts cadres qui ont d’ailleurs dû plier bagage, pour se positionner au poste d’Officer in Charge. Cela, alors qu’il n’a “clairement” pas de compétences pour gérer l’aéroport. Qui plus est, disent-ils, il a monté autour de lui une équipe de “chatwas”, dont l’Airfield Operation Manager, un ancien stagiaire, promu en deux ans au post d’Administrative Coordinator, puis Administrative Manager et ensuite au poste d’Airfield Manager.

« Simplement parce qu’il est dans les bons papiers de l’OIC, ce monsieur, qui fait aussi la pluie et le beau temps à AML, a été promu au poste d’Airfield Operation Manager, au détriment d’autres candidats plus méritants et expérimentés et qualifiés pour ce poste qui nécessite une expérience de gestionnaire au moins”, disent les détracteurs, soutenant que la promotion de cet employé qui n’a jamais travaillé ni dirigé une équipe et qui a vu aujourd’hui son salaire augmenter d’environ Rs 50 000 par mois avait été refusé par l’ancien Chairman, Ken Arian.

Rs 50000 d’augmentation salariale

Or, à la venue du nouveau président, Prakash Manthrooah, une réunion du board a été fixée par l’OIC. D’ailleurs, s’étonnent les employés d’AML, alors que l’aéroport a subi les conséquences de la crise sanitaire, avec notamment la fermeture des frontières, la compagnie a mis à disposition du Chairman à temps partiel une BMW neuve. Preuve selon eux que l’OIC fait les yeux doux au chairman pour être dans ses bonnes grâces.

Ce qui fait couler davantage d’encre et qui doit prochainement atterrir à l’ICAC, ce sont aussi les abus de pouvoir de l’OIC et de ses hommes de main. Les dénonciateurs évoquent les voyages de l’OIC, même en période de confinement et plus récemment à la Dubai Expo. Cela, alors que depuis son arrivée à ce poste, aucun projet de développement n’a été enclenché à l’aéroport. D’aucuns se demandent également ce que le dernier voyage de l’OIC à la Dubai Expo rapportera à la compagnie.

25% de discount sur une Tissot

Certains avancent même que c’est uniquement à son avantage que l’OIC voyage au nom de la compagnie, notamment pour bénéficier de certains privilèges. Ils ne s’étonnent d’ailleurs pas que l’OIC ait bénéficié de plusieurs rabais au sein de la MDFP. Cela, en utilisant sa position, disent-ils. Pour appuyer leurs propos, les employés révèlent que l’OIC a bénéficié en décembre 2020, lors d’un voyage à Rodrigues, de 16% de discount.

Cela, alors que les employés de l’aéroport ne bénéficient que de 5% en général. Qui plus est, ce discount a été effectif sur des boissons alcoolisées achetées par l’OIC. Or, à la boutique hors-taxes, outre les promotions, selon les procédures, il n’y a jamais de rabais sur les boissons alcoolisées.

Ce qui est plus étonnant encore, ce sont les 25% de discount octroyés à l’OIC d’AML, par la MDFP à la boutique hors-taxes hors du terminal (Defferred Duty & Taxe Scheme) pour l’achat d’une montre Tissot. L’achat équivalant à 290 euros a été réglé à 217 euros. En outre, c’est sur intervention de l’OIC de la MDFP que ce discount a été obtenu alors que les employés ne bénéficient que de 5%.

Les employés frustrés dénoncent avec force les maldonnes au sein d’AML et craignent que sous une telle direction, la compagnie ne se dirige droit vers le crash. Ils rappellent que la compagnie a fait l’acquisition de l’hôtel Cotton Bay à Rodrigues pour Rs 400M et a établi un projet de rénovation valant Rs 800M. Dans quel but ? demandent-ils, se réjouissant que jusqu’ici, ce projet de rénovation est on hold.

Affaire à suivre…

À la MDFP — Mécontentement de Lakwzinn :  Des recrutements “frozen” jusqu’à nouvel ordre

Le dernier exercice de recrutement à la boutique hors-taxes est on hold. Ce, après non seulement les différentes dénonciations dans les colonnes de Week-End et à l’ICAC, mais aussi devant le Tribunal of Appeal de certains employés frustrés et se sentant lésés lors d’un récent exercice de promotion pour le poste de superviseur. Mais aussi parce que ce dernier exercice de recrutement n’était pas au goût de Lakwzinn.

Selon les informations qui circulent, la liste de ceux qui devaient intégrer la MDFP ne comportait que les noms de “koler lafis” du MSM lors des dernières élections. Parmi, pas moins de cinq proches d’un très haut gradé de la MDFP, avec d’ailleurs le même patronyme et également les “chatwas” du groupe WhatsApp des “koler lafis” ayant travaillé avec l’ancien CEO de la MDFP lors des dernières élections générales.

“koler lafis”

Alors que ces proches du MSM devaient prendre leurs fonctions très prochainement à la boutique hors-taxes, les instructions sont venues de très haut pour frozen cet exercice de recrutement, Lakwzinn s’insurgeant que “pena nou dimounn lor sa lalist-la.” Ce qui n’étonne pas au sein de la MDFP, car lors de la dernière nomination pour le poste de superviseur, ce sont uniquement les personnes, sans qualifications ou sans expérience, recommandées par Lakwzinn qui avaient été promues, au détriment de ceux, avec expérience et qualifications, et même si proches du MSM pour certains. Les pressions ministérielles ont aussi beaucoup joué.

“Pena nou dimounn lor sa lalist-la”

À la boutique hors-taxes, la frustration est grandissante. D’aucuns dénonçant par ailleurs la nomination de l’Executive Secretary de l’actuel Officer in Charge au poste de Category Officer. Or, outre l’expérience, cette employée, qui a d’ailleurs été vue lors des rassemblements du MSM, et plus particulièrement pour les sorties du Premier ministre, ne disposerait pas de qualifications nécessaires pour ce poste, qui la place à 5 grades supérieurs au sien. Une frustration encore plus palpable, d’autant que d’autres Category Technicians n’ont pas été retenus pour ce poste de Category Officer. Parmi, une Category Technician qui a agi, en remplacement, depuis plus de trois ans, en tant que Category Officer et disposant de tous les diplômes nécessaires, n’a pourtant pas été nommée. Pour les employés de la MDFP, la situation malsaine qui prévaut au sein de la compagnie risque de mener la MDFP au précipice, comme cela a été le cas avec Air Mauritius, disent-ils.

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