Les gagnants de la quatrième édition de l’Heritage Short Film Competition ont été récompensés, mercredi, au MCiné à Trianon. Ce concours a été lancé en 2020 par le National Heritage Fund, en collaboration avec la Mauritius Film Development Corporation. La remise des prix a eu lieu après deux ans, dans le cadre de la Journée internationale des monuments et des sites.
Rajeshwar Adarsh Seetohul a enlevé le premier prix doté d’un cash prize de Rs 50 000 pour son court-métrage, Nou Kiltir C Nou Fitir. Les gagnants d’un concours de dessins destiné aux élèves de trois à huit ans et ceux âgés de neuf à quinze ans ont aussi été récompensés.
Lors de cette cérémonie, Avinash Teeluck, ministre des Arts et du Patrimoine culturel, a évoqué l’importance de se reconnecter avec les vestiges du passé. « On se demande souvent quelle est l’importance de restaurer de vieux bâtiments datant de 200 à 300 ans et celle qu’on accorde à ces bâtiments en pierre qui, à un certain moment de l’histoire, ont constitué un patrimoine à forte valeur émotionnelle. Il est fondamental de se reconnecter avec l’histoire pour la revalorisation et la conservation de nos sites historiques », a déclaré Avinash Teeluck.
Selon ce dernier, il est nécessaire de préserver ces sites car l’avenir de toute une nation, d’un pays et des enfants dépend des bases qui ont été jetées dans le passé. « C’est le passé qui détermine le présent et le futur », a-t-il souligné. L’histoire fait revivre les valeurs, les principes que les ancêtres ont véhiculés et partagés, a poursuivi le ministre.
Avinash Teeluck a fait ressortir que le “geet gawai” et le séga typique sont chargés d’histoire. Le séga typique n’est pas seulement un acte où les gens se réunissent autour d’un feu. « Cela nous montre le comportement des gens victimes de souffrances extrêmes qui se réunissent autour du feu pour oublier leurs peines et passer un message d’unité. Les vestiges du passé cachent des valeurs qu’il faut préserver et le gouvernement investit massivement dans la préservation et la conservation des sites. »
Il a invité les Mauriciens à télécharger l’application MauHeritage, qui contient des informations sur les sites et monuments sur le patrimoine tangible et intangible de Maurice. « Cela est important pour les Mauriciens et pour les étrangers. Lorsqu’on se rend en Angleterre, à part la restauration, les gens s’intéressent davantage à visiter le Buckingham Palace. Il faut comprendre la racine d’un pays », a-t-il déclaré tout en affirmant ne pas comprendre la mentalité et l’attitude des Mauriciens qui ont développé un esprit individualiste. Ces gens-là, selon lui, ne travaillent pas en communauté comme le recommandait Nelson Mandela.
Selon le ministre, Tout le monde doit regarder dans la même direction et être solidaire en cette période de crise sanitaire et de guerre. « Nous sommes tous dans le même bateau et si chacun tire de son côté, le bateau ira échouer sur les récifs. Le Premier ministre viendra avec des mesures pour alléger la souffrance de la population et il est très important de préserver les valeurs de patience, d’entraide et de solidarité. Le passé, c’est la vitrine du futur. » Avinash Teeluck a annoncé l’achat des dessins primés par son ministère à Rs 3 000 l’unité.
Pour sa part, Vikram Jootun, président de la MFDC, a été très élogieux envers les enfants qui ont su cerner les contours de l’histoire. Mais il a déploré que certains n’aient pas respecté les critères en déformant l’histoire du pays et souhaite qu’à l’avenir, ils fassent des recherches approfondies.
Vijaye Ramchurn, le président du National Heritage Fund, s’est réjoui du fait que le “geet gawai” et le séga tambour ont été inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco. Plusieurs sites sont actuellement restaurés à travers l’île. Il a aussi annoncé l’ouverture de deux écoles de séga tambour, à Pointe-aux-Sables et à Baie-du-Tombeau.