La réunion du Bar Council, convoquée d’urgence hier pour se pencher sur les atteintes à la profession et la violation d’un ordre d’un juge siégeant en référé, a débouché sur une première action. En effet, les membres du Barreau présents à la réunion ont entériné la décision d’une marche de protestation pacifique sur le trajet entre la Cour suprême et les Casernes centrales.
Les hommes de loi se disent « extrêmement remontés » contre l’absence de réaction de la part d’institutions compétentes « face à ces excès de la police ». Une grève n’est pas à écarter alors que les instances internationales, dont les Nations unies, seront alertées à cet effet.
Des recoupements d’informations effectués par Le Mauricien auprès de sources concordantes indiquent que les différents intervenants, dont le président, Me Yatin Varma, victime d’une agression de la police, Mes Shakeel Mohamed, Sanjay Bhuckory, Senior Counsel, ou encore Ivan Collendavelloo, Senior Counsel, n’ont pas ménagé leurs propos sur cette affaire.
D’ailleurs, ceux présents auront noté que lors de son intervention, Me Collendavelloo, leader du Muvman Liberater, aura été des plus incisifs contre cet état de choses, affirmant que « l’heure est à l’action contre ces dérives à la liberté et au droit ». Le trajet de la marche de protestation de vendredi est des plus symboliques, soit de la Cour suprême aux Casernes centrales.
La Cour suprême est choisie pour manifester le mécontentement des membres du Barreau contre le mutisme adopté par cette institution. D’ailleurs, lors de son intervention, Me Bhuckory a soutenu que « the Chief Justice can not turn a blind eye ». Et les Casernes centrales pour rappeler à la force policière qu’il y a une limite à ne pas dépasser.
À l’issue de leur rencontre hier après-midi, la secrétaire du Bar Council, Mayuri Bunwaree-Ramlackan, a expliqué que les membres du Barreau condamnent vivement l’attitude des policiers et qu’un tel comportement ne peut être toléré envers les membres du Barreau.
Elle a, une fois de plus, condamné l’attitude des policiers. « Nous n’allons pas laisser la situation telle quelle. L’intimidation des autorités est une chose très sérieuse. La profession d’avocat est noble et nous devons avoir tout le respect dans l’exercice de nos fonctions. Nos devoirs ne s’arrêtent pas à nos clients », dit-elle.
Les modalités de cette première action seront communiquées aux membres du Barreau en début de semaine.