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Hippisme – Saison 2022 : Vers une Compulsory Acquisition des biens du MTC

– Après l’expulsion du MTC de la piste du Champ-de-Mars par la municipalité de Port-Louis et les Terres, consultations à haut niveau sous l’égide de l’Attorney General’s Office pour la nationalisation des courses hippiques

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– Rien n’a transpiré de l’injonction logée par le MTC, hier après-midi, suite à la résiliation de la Concession de Privilège après 210 ans de cohabitation

– « Enough is Enough », clame Ramapatee (Soon) Gujadhur qui confirme songer à quitter le monde hippique la semaine prochaine si la situation perdure

Si au Mauritius Turf Club, la journée d’hier était relativement calme puisque toute l’attention et les énergies étaient axées sur l’injonction annoncée contre la municipalité de Port-Louis, au niveau de l’État et du gouvernement, on est passé à la vitesse supérieure pour compléter l’éviction complète du MTC du Champ-de-Mars. Ainsi, après son expulsion de la partie où se disputent les courses, mission exécutée par la municipalité de Port-Louis sur les instructions de l’État à travers le ministère sous la tutelle du Deputy Prime Minister, Steven Obeegadoo, le MTC est sous la menace d’une Compulsory Acquisition de tous ses biens aux rues Eugène Laurent et Shakespeare, comprenant tribunes, paddocks et écuries. Littéralement, une nationalisation des courses hippiques à Maurice.

Cette éventualité a fait l’objet de consultations entre plusieurs institutions de l’Etat autour de la Gambling Regulatory Authority (GRA) en présence des officiels de l’Attorney’s General Office et de l’ancien Attorney General, Ravi Yerrigadoo. Le gouvernement envisage de monter une structure organisatrice des courses qui serait dirigée par un récent président du MTC et guitariste émérite devant l’éternel.

D’autre part, l’injonction contre la décision de mercredi soir de la municipalité de Port-Louis a finalement été logée en Cour suprême par la MTC Sports and Leisure Limited, hier après-midi contre le conseil municipal de Port-Louis. À l’heure où cette édition du Mauricien allait sous presse, hier soir, elle n’était pas encore rendue publique.

La priorité du salaire des employés

Parallèlement, la MTCSL multipliait ses démarches sur le front financier afin de pouvoir assurer les salaires de ses employés. Les négociations sont en bonne voie et si tout se passe comme prévu, les employés recevront leur dû dans le courant de la semaine. Le président du MTC, Jean Michel Giraud, a personnellement entrepris ces démarches avec ses partenaires de l’industrie des courses à cet effet.

À ce stade, la majorité des employés de la MTCSL sont restés vigilants pour ne pas tomber dans ce piège de la provocation. Sur les réseaux sociaux, dont les différentes vidéos, on peut clairement voir et entendre ceux qui s’étaient mis en avant pour narguer Jean-Michel Giraud. Ce dernier ne fait grand cas de ces incidents car il dit comprendre la déception de ces employés qui ont tous des responsabilités familiales.

Les indécents repas gratuits de JMLS

Alors que les employés du MTC sont dans l’angoisse, certains en ont profité pour se jeter sous les feux des projecteurs, en quête de publicité gratuite. En effet, des repas gratuits, à savoir curry de poisson et riz blanc, ont été distribués aux palefreniers vers les 14 heures, hier, par le magnat des paris Jean Michel Lee Shim comme pour monter qu’il se souciait, lui du sort, des palefreniers.

Si certains palefreniers ont accepté le repas offert, en revanche d’autres l’ont carrément refusé. Un palefrenier exaspéré par cette action a déclaré à la presse dans un moment de colère : « Donn mwa manze apre tir mo foto met dan so zournal; Ou kapav kwar. Dakor nou pa finn gagn nou lapey. Me nou pa dimann sarite. Avant donn sa manze la, zot pe telefone. Zot pe dimann nou si nou finn gagn repa gratis. Zot mank rol. Zot oule gagn publisite gratis ar nou. Sa non ! Pa nou sa ! Nou ena dinite. Dire misie la, pa tou dimoun ki avann ».

Ramapatee Gujadhur : « Enough is Enough »

Ramapatee Gujadhur a confirmé qu’il a des décisions importantes à prendre la semaine prochaine quant à l’avenir de la plus vieille écurie du turf mauricien, écurie qu’il dirige depuis maintenant plus d’une quinzaine d’années.

En effet, il y a de très fortes chances que Ramapatee Gujadhur mette la clé sous le paillasson tout simplement parce qu’il en a marre de la situation. Pour expliquer sa décision, il a déclaré : « On est arrivé à une impasse et je ne sais pas quand il y aura les courses. Moi, j’ai des décisions importantes à prendre la semaine prochaine. J’ai commencé à prévenir mon staff. Ecoutez, enough is enough. On me dit que hier, la MTCSL est allée payer sa licence, mais la GRA lui a dit cette fois, qu’elle n’a pas d’hippodrome. Je crois que tout cela est un peu prémédité et selon moi, il faut trouver une solution ».

Ramapatee Gujadhur croit que la seule personne à pouvoir faire avancer les choses dans la bonne direction, c’est le Premier ministre, Pravind Jugnauth.« Il peut intervenir dans tout ce qui se passe actuellement et on essaye de prendre contact avec lui pour lui dire que le sport hippique est une passion pour la grande majorité des Mauriciens ».
Mais tout n’est pas sombre car hier, les chevaux ont repris le chemin du travail et Ramapatee Gujadhur déclare : « heureusement que les chevaux ont pu se dégourdir les jambes. Avec la qualité de la nourriture donnée aux chevaux pour qu’ils débutent la saison, ils peuvent blesser les palefreniers s’ils restent enfermés dans leur box. C’est bon que la Horse Racing Division, en collaboration avec le MTC, a pu s’arranger pour tenir une séance d’entraînement ».

L’entraînement a repris, hier, pour dégourdir les jambes des chevaux et non pour la compétition

Malgré la situation tendue, le MTC a ouvert son paddock et d’autres facilités du club à la HRD de Wayne Wood, entouré de deux cadres des MTC/MTCSL, Jean Marc Halbwachs et Stéphane de Chalain.

Le bon sens a prévalu pour la santé et le bien-être des chevaux restés enfermés. La Horse Racing Division (HRD) — est-ce légal ?— et les entraîneurs ont pris l’initiative d’organiser une séance d’entraînement pour compenser le surplus d’énergie des coursiers qui sont nourris depuis plusieurs semaines en sus de l’alimentation de base, de produits énergisants, nécessaires pour la compétition. Le but étant de les calmer et protéger les palefreniers. Cette alternative a été rendue nécessaire du fait que la municipalité de Port-Louis avait résilié avec effet immédiat, mercredi dernier à 18h10, le bail du MTC pour le Champ-de-Mars à la demande du ministère des Terres et que les chevaux n’avaient pas été en mesure de travailler le lendemain, par manque de piste.

Dans ce contexte, il fallait que les chevaux puissent s’entraîner sur la piste en sable, et cela a été le cas de 6h à 8h hier matin pour un bon nombre d’entre eux, car il faut signaler que tous les entraîneurs n’étaient pas présents au Champ-de-Mars pour cet exercice. La Mauritius Turf Club Sports and Leisure (MTCSL), dont certains employés n’ont pas participé à l’organisation, a tout de même offert son paddock et d’autres facilités à la Horse Racing Division (HRD), à la demande des entraîneurs. Ainsi, il a fallu l’aide de certains entraîneurs et des palefreniers bénévoles pour assurer la sécurité et le bon déroulement de cet exercice matinal, même si bon nombre de chevaux sont restés à l’écurie.
Accompagné de quelques employés de la Horse Racing Division, dont le Stipe indien Subramaniyam Mahender, le directeur Wayne Wood était présent sur l’hippodrome, très tôt, hier matin, pour superviser les opérations. L’Australien a même eu le privilège d’être accompagné de deux cadres du MTC, Jean-Marc Halbwachs et Stéphane de Chalain, sur les gradins du Champ de Mars.

Mais force est de constater que même si le nécessaire a été fait pour s’assurer une ambulance de la City Clinic, en cas d’accident sur la piste et dans les écuries, il a manqué d’engagement pour rendre le processus du Training plus fluide et mettre totalement à l’abri de tout incident les jockeys qui étaient heureux de retrouver les chevaux et la piste.
À titre d’exemple, il n’y avait pas suffisamment de sécurité pour le trafic des chevaux à l’entrée du paddock avec la circulation, et cela aurait pu se révéler dangereux pour tout un chacun. Heureusement pour eux que certains employés de la MTCSL ont joué le jeu et les ont aidés. Comme quoi la solidarité est actuellement le maître-mot au Champ-de-Mars, siège du MTC, où le terme GRA fait aujourd’hui l’objet d’un rejet massif et collectif.

Pour en revenir à l’entraînement des chevaux, plusieurs établissements se sont contentés du minimum. Les chevaux de Ramapatee Gujadhur confirment ce que l’on répète depuis quelques semaines : ils sont à un stade avancé. Les Roman Dancer, Marrakech, Wave, Al Bragga, Moon Jumper, Ehsaan, Shah Akbar, Sockeroo, entre autres, tapent dans l’œil. Les autres chevaux qui ont fait bonne impression sont : Crazy Charlie, Ottoman Empire, Alyaasaat, Spry, Jack Tarr, Battle Of Alesia, Var’s Elusion et Poinciana.

L’écurie Ramanah voit le jour

Après Vicky Ruhee, c’est au tour de Vishal Ramanah, qui avait obtenu avec brio sa licence d’entraîneur le mois dernier, d’avoir l’approbation de la HRD pour être à la tête de son établissement lors de la campagne 2022.

L’entraîneur, qui évoluait en tant qu’assistant l’an dernier au sein du yard de Shirish Narang, aura à sa disposition une quinzaine de compétiteurs, à savoir The Dazzler, El Patron, Perfect Pursuit, des chevaux qui lui appartenait déjà, ainsi que Captains Fort, Supreme Elevation, Kingsman, Almost Winter, Ladder Man, Masterofallisurvey, The Time Is Now, Trackbuster, Sergeant York, Domino Ruler et Puget Sound.

Vishal Ramanah a dû reste été vu au four et au moulin hier matin au Champ-de-Mars pour peaufiner la préparation de ses chevaux.

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