L’ACCA, en collaboration avec le Financial Services Institute (Mtius) et le Mauritius Institute of Directors, a organisé un atelier sur le Corporate Governance Scorecard, outil lancé récemment permettant à différentes entités d’évaluer leur niveau en matière de gouvernance. L’atelier était destiné aux administrateurs d’entreprises et Company Secretaries, entre autres.
Matthew Lamport et Vidusha Ramlugun, tous deux Senior Lecturers à l’Université de Maurice, ont expliqué que le Scorecard s’inspire notamment des principes de l’OCDE. « Nous n’avons pas réinventé la roue. Toutefois, le Scorecard développé à Maurice est unique, car il prend en considération notre contexte local et les meilleures pratiques internationales. La gouvernance n’est pas statique, c’est pourquoi notre Scorecard est avant-gardiste »,font-ils comprendre.
Vidusha Ramlugun a situé l’importance du Scorecard, car le code de bonne gouvernance n’a pas force de loi. « Our code uses the apply and explain methodology and this apply and explain principle provides elements of elasticity »,indique-t-on. Et donc, il n’y avait pas d’uniformisation dans la manière dont les entreprises faisaient le Disclosure. Certaines en faisaient trop, et d’autres pas suffisamment. « Or, il ne faut pas de subjectivité en matière de disclosure, car la subjectivité est associée à un élément de partialité. » Le Scorecard aide justement à comprendre comment les entités doivent divulguer des informations.
Matthew Lamport abonde dans le même sens : « Elasticity is like a double edged-knife », dit-il, car cela entraîne la subjectivité. Il souligne qu’il est important d’aider les entreprises à divulguer correctement des informations « in a meaningful manner ».
Vidusha Ramlugun fait ressortir que quand le pays était sur la liste grise du GAFI, cela nous a donné une leçon. « Nous ne pouvons pas dormir sur nos lauriers et nous devons rester Alert en permanence dans le domaine de la bonne gouvernance, car nous devons pérenniser l’attractivité de notre juridiction. Le Scorecard est un outil qui nous aidera justement en ce sens. »
Le Scorecard évalue les pratiques de gouvernance autour de 66 indicateurs et donne les clés pour mieux divulguer et évaluer les informations. Il permet de voir dans quels domaines une entreprise divulgue mieux et dans quels domaines elle ne divulgue pas suffisamment.
Pour effectuer la première évaluation, le National Committee on Corporate Governance (NCCG) compile toutes les informations publiées par les entités, incluant les rapports annuels. Lorsque l’on lit un rapport annuel, il faut comprendre le Business Model de l’entreprise, sa stratégie, sa gestion de risques, sa performance financière, et divers autres aspects de gouvernance.
Les deux intervenants ont évoqué notamment la bonne gouvernance au niveau des conseils d’administration, leur structure et des Independent Minds s’y trouvant. Le Board Effectiveness est l’un des trois grands axes du Scorecard. Les qualifications et l’expérience des administrateurs sont importantes, de même que les éléments d’indépendance et la rémunération des administrateurs.
À noter que 27 indicateurs sur 66 au total concernent la bonne gouvernance sur les boards. Le NCCG compte organiser une Awareness Session prochainement afin de présenter les résultats de la première évaluation du Scorecard.