Au QG de l’ICAC – Navin Beekarry: « La population ne veut plus qu’on gaspille son argent »

Sunil Romooah (Audit) : "Les citoyens du pays s'attendent à juste titre à ce que les gardiens de leurs impôts se comportent avec un haut niveau d'intégrité »

«Dans ce contexte économique difficile, il va falloir évaluer les risques de corruption qui existent dans certains secteurs d’activité.» Propos tenus par le directeur général de l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) mardi lors du lancement de l’International Certificate In Corruption Risk Management. « La population ne veut plus qu’on gaspille son argent », a-t-il laissé entendre.

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Le No 1 de la commission estime qu’il est grand temps de « look at Procurement in a more serious manner », surtout après ce qu’on a vécu lors de la vague de la pandémie de Covid-19, dit-il. « Tout le monde sait ce qui s’est passé pendant le Covid. Maintenant, nous avons la guerre en Ukraine et la chaîne d’approvisionnement mondiale s’est effondrée. L’inflation a atteint son paroxysme. Nous traversons une période difficile. C’est le moment où nous devons revoir nos stratégies et nos outils. Nous n’avons pas d’argent à gaspiller ni de temps à perdre, et le gouvernement n’a pas des ressources illimitées », a-t-il fait comprendre.

Navin Beekarry s’est aussi dit d’avis que le vrai changement dans le temps se fera avec le travail qui se fait au niveau de l’éducation et de la prévention, « car c’est là que va s’opérer le changement de mentalité, de culture, de normes ». Il souligne que dans la conjoncture économique, la préparation des budgets nationaux devient « un problème » pour les gouvernements.

« Il y a des contraintes budgétaires. Vous devez donc savoir où placer votre argent. Si vous avez une stratégie d’évaluation des risques, elle vous aide à prioriser où allouer votre budget », a-t-il avancé. Il devait alors indiquer que ce programme de certification vise à combler l’écart entre l’élaboration de politiques stratégiques et la mise en œuvre efficace, en sus de fournir des compétences et des connaissances approfondies pour créer « an entity-wide corruption risk management framework ».

S’exprimant sur l’engagement de l’ICAC dans la lutte contre la corruption, il rappelle que la commission a travaillé avec 140 organismes publics dans la réalisation d’une évaluation des risques de corruption, ainsi qu’avec le secteur privé et les entreprises publiques. « L’ICAC s’est engagée dans l’identification des risques dans l’environnement des Procurements », dit-il. Il a également évoqué l’importance du travail de prévention pour renforcer la stratégie de lutte contre la criminalité, tout en ajoutant que « l’enquête est un outil crucial, qui doit être complété par un travail de prévention et d’éducation ».

Intervenant à son tour, Sunil Romooah, directeur du Bureau de l’Audit, est d’opinion qu’il est d’une « importance vitale pour les entités du secteur public de mettre en œuvre des mesures visant à améliorer la gouvernance et le contrôle de l’utilisation des fonds publics ». Avant de souligner que les programmes de formation et d’éducation, ainsi que le renforcement des capacités et la collaboration entre des entités telles que l’ICAC et le National Audit Office, «sont des outils essentiels ».

« La lutte contre les malversations financières nécessite des institutions solides pour relever les défis du développement professionnel continu », a-t-il déclaré, ajoutant que ce programme de formation à la certification aidera les organisations publiques à adopter une approche préventive pour lutter contre le risque de corruption et accroître la transparence et la responsabilité. « Absence of proper management information systems very often leads to wrong decisions. Ignorance of rules, regulations and procedures. Lack of adequate oversight by those charge in governance. Weak internal controls…. Ethics negligence… » Autant de lacunes identifiées dans les divers rapports de l’Audit, a-t-il fait ressortir. « Les citoyens du pays s’attendent à juste titre que les gardiens de leurs impôts se comportent avec un haut niveau d’intégrité », a conclu le patron du National Audit Office.

Le Secretary for Public Service, Bojrazsingh Boyramboli, a réaffirmé que la lutte contre la corruption reste une priorité du gouvernement. Il a en outre rappelé que l’ICAC s’est associée au ministère de la Fonction publique et des Réformes administratives et institutionnelles sur plusieurs initiatives visant à élaborer des lignes directrices pour maintenir l’intégrité, la transparence et la responsabilité dans le secteur public. Il a ainsi lancé un appel aux efforts collectifs des organismes publics pour lutter contre la corruption.

Le président du Chartered Institute of Public Finance and Accountancy (CIPFA), Mike Driver, a affirmé que la lutte contre la corruption est importante pour améliorer le système de gouvernance. Aussi, ce programme de certification, a-t-il dit, « contribuera à améliorer les compétences et les capacités dans la lutte contre la corruption, tout en permettant aux officiers d’établir des réseaux pour partager leurs pratiques ».

En conclusion, l’International Director du CIPFA, Khalid Hamida, a parlé du certificat comme d’un outil de premier plan pour la prévention des pratiques de corruption.

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