L’ex-valet de l’hôtel Legends et l’ancien vigile Dassen Narayanen accusés d’entente délictueuse pour commettre un vol
Après deux jours passés en détention, Sandip Moneea (52 ans) a retrouvé la liberté conditionnelle jeudi. Il fait l’objet d’une accusation provisoire d’entente délictueuse avec Dassen Narayanen (38 ans) pour voler une clé magnétique à l’ex-hôtel Legends en janvier 2011. « Je suis innocent. Mo pena nanye a fer ek sa zafer-la ! » dit-il au Mauricien. Cet habitant de Petit-Raffray dit avoir vécu « des moments très durs cette semaine ».
Opérant aujourd’hui comme chauffeur, Sandip Moneea se trouvait sur son site à Cité La Cure mardi quand une équipe de la Major Crime Investigation Team (MCIT) a débarqué. « Je me suis senti humilié que la police m’arrête devant mes collègues. Monn touzour dir ki mo pou vini si lapolis pou bizin mwa. Mo pa atann lapolis inn vinn aret mwa dan mo travay. » Il est alors conduit aux Casernes centrales pour un interrogatoire Under Warning et placé en détention en début de soirée le même jour.
Sandip Moneea a eu beaucoup de peine à trouver un emploi, même si la justice l’a innocenté, en 2012, du meurtre de l’Irlandaise Michaela Harte. « Nou fer fas boukou difikilte », avance pour sa part son épouse, Rekha.
Une fois dans sa cellule, au Moka Detention Centre, mardi soir, « les mauvais souvenirs ont refait surface », dit-il, ajoutant « Enn nwit mo pa dormi. Mo panse tou pe retourn parey. Mo mazine kan mo ti torture avan. » Sandip Moneea étant un adepte de Sai Baba, il dit avoir prié toute la nuit. « Mo dir Bondie mo pa finn fer enn zafer koumsa, tir mwa ladan. »
Le lendemain, il est conduit au tribunal de Rivière-du-Rempart, où une accusation provisoire de “Conspiracy to do an unlawful act, to wit larceny” est logée contre lui. Après quoi il est reconduit en détention suite à l’objection de la police. Dans l’enceinte du tribunal, il a eu l’occasion de parler avec ses proches, qui sont venus le soutenir. Ce qui lui a donné un peu de courage pour affronter son deuxième jour de détention. Et jeudi, il a appris que le Directeur des Poursuites publiques (DPP) n’avait finalement aucune objection à sa motion de remise en liberté conditionnelle.
Même s’il est provisoirement libre pour le moment, Sandip Moneea reste amère. « Lavi pa ti normal depi mo premye arestatsion. Monn perdi mo loner ek mo prestiz, mem si lakour inn inosant mwa. Mwa ek mo madam nou rekoumans a zero, nou refer. La, zot redebalans mwa ankor enn kout », regrette-t-il.
Cependant, il dit garder confiance en l’équipe d’avocats qui le défend Pro Bono, soit Me Rama Valayden, Neelkanth Dulloo, Arassen Kallee et Sameer Hossenbacus. « Si ti ena kitchoz, ti pou fini trouve depi ledebi », s’appesantit le quinquagénaire.
De son côté, la MCIT soupçonne Sandip Moneea d’avoir comploté avec Dassen Narayanen pour dérober la clé magnétique de la chambre 1 025, où logeaient John Mac Areavey et Michaela Harte, alors en lune de miel à Maurice. Dans sa déposition, Dassen Narayanen a avoué avoir volé la clé dans la Security Room pour la remettre ensuite à Sandip Moneea sur un terrain de l’hôtel. Il ajoute qu’il a remplacé cette clé par une Dummy Card.
Sandip Moneea nie ces accusations et avance qu’il avait en sa possession une Master Card, qui donne accès à plusieurs chambres qu’il devait nettoyer, et qu’il n’avait par conséquent pas besoin d’autre clé. Par ailleurs, il affirme n’avoir ni discuté, ni même rencontré l’ancien vigile le jour du meurtre.
Le trentenaire a déclaré en Cour lundi dernier qu’il a donné deux Statements en l’absence de ses avocats, Mes Vikash Teeluckdharry et Poonum Sookun-Teeluckdharry. Il a également porté de graves allégations contre l’ASP Ghoorah qui, dit-il, lui aurait proposé Rs 750 000 pour donner sa version, et une somme similaire lorsqu’il l’aura complétée. Des propos réfutés par le haut gradé, qui affirme que Dassen Narayanen a donné sa déposition de son plein gré.
Rekha Moneea : « La MCIT a dénigré mon époux »
Rekha Moneea a dénoncé l’interpellation de son mari sur son lieu de travail mardi. « La MCIT a dénigré mon époux. Il avait dit qu’il viendrait avec son avocat si on avait besoin de lui. » Elle évoque un harcèlement moral.
« En tant qu’épouse, ce n’est pas facile d’assister une nouvelle fois à tout cela. En 2012, j’avais fait une fausse couche à cause de toute cette affaire. Je souhaite une fois pour toutes que le vrai coupable soit arrêté », dit-elle.
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Dassen Narayanen : « Mo kontan monn sorti »
Dassen Narayanen n’a pas souhaité parler de l’affaire, évoquant son problème médical. Il suit en effet des traitements psychiatriques depuis dix ans. Il se contentera donc de dire : « Mo kontan monn sorti. C’est tout ! »