Des compagnies qui n’ont pu survivre depuis la crise due au Covid-19, on en connaît plusieurs. Que dire donc de toutes ces personnes souhaitant entreprendre en cette période de crise ? Pure aberration ou au contraire exemple de résilience ?
Amédée Darga, Managing Director de Straconsult et ancien président d’Enterprise Mauritius, soutient que « dans toute crise, même en période de guerre, des opportunités émergent » et que « c’est le moment d’entreprendre pour ceux qui ont la volonté de faire autrement ». Il souligne qu’il y a pas mal d’opportunités sur le marché domestique, régional et même international. « Il n’y a pas lieu d’être une grosse entreprise pour exporter. Ce qui importe, c’est de trouver des produits pour un marché niche. »
L’ex-président d’Enterprise Mauritius rappelle en passant que Maurice a négocié des accords de commerce préférentiels, ouvrant des marchés de plus d’un milliard de consommateurs. Pour lui, « il faut un plan intégral pour inciter de nouveaux entrepreneurs agricoles ». S’il reconnaît qu’il existe plusieurs soutiens financiers, il pointe du doigt le fait que ceux-ci ne sont pas forcément adaptés aux besoins des aspirants entrepreneurs. « C’est un vrai parcours du combattant que d’y accéder. La plupart des officiers ont une approche bureaucratique et il y a aussi du favoritisme. » Autre manque décrié : « le capital-risque pour les nouveaux entrepreneurs ».
Rabin Rampersad, Chief Executive Officer (CEO) de SME Mauritius, note que depuis la crise découlant de la pandémie, le service d’enregistrement des PME a enregistré une hausse. « En dépit des problèmes de viabilité d’entreprise en cette période, il y a eu aussi une certaine prise de conscience qu’il y a pas mal de choses qu’on peut faire localement. » Il importe, dit-il, de « faire des choses que vous, en tant qu’entrepreneur, estimez que vous allez faire différemment et qui sera apprécié par le consommateur ». Et que : « Si on fait ce que font les autres, même en temps normal, on ne réussira pas. »
Se prononçant sur le difficile accès aux soutiens financiers, tel que fréquemment déploré par des aspirants entrepreneurs et entrepreneurs, Rabin Rampersad estime que le problème se situe davantage « au niveau des dossiers individuels » et que concernant « l’aspect purement financier, il n’y a jamais eu plus de facilités qu’aujourd’hui ». SME Mauritius, indique-t-il, a déboursé Rs 40 millions depuis le 1er juillet 2020 et depuis la même date, 1 411 dossiers ont été approuvés.
De son côté, Jean-Luc Rancier, entrepreneur et président de la Commission nationale de suivi et de soutien pour l’entrepreneuriat jeunesse, est d’avis que cette crise peut être « une opportunité pour les uns de se réinventer et pour les autres de venir s’établir sur le marché avec de nouvelles opportunités ». Et la résilience « ne concerne pas que les gros secteurs d’activité ». Il invite les entrepreneurs à tirer avantage de la crise. « Aujourd’hui, avec les difficultés qu’on a pour importer, il faut que ces entrepreneurs soient conscients de l’opportunité qui s’offre à eux. »
Encore faut-il, toutefois, « que le gouvernement puisse offrir plus d’aide, pas uniquement en termes d’argent mais surtout au niveau des services de conseils ». Il faut un service d’écoute qui est très important, insiste-t-il. S’il existe beaucoup d’aides proposées aux PME, Jean-Luc Rancier décrie la lourdeur au niveau du traitement des dossiers. Il faudrait, selon lui, une démocratisation de l’accès aux fonds d’aide. « S’il y a plusieurs Schemes qui existent, l’accès au financement est tout de même restreint. » Il plaide pour une institution qui soit plus à l’écoute des start-up et des PME.
AMÉDÉE DARGA (STRACONSULT) : « Dans toute crise émergent des opportunités »
Alors que depuis la pandémie, plusieurs entreprises ayant fait faillite n’ont eu d’autre choix que de fermer boutique et qu’il n’y a pas de perspectives plus incertaines qu’actuellement, est-il insensé de songer à entreprendre en temps de crise ou cette période peut-elle, au contraire, présenter des opportunités ?
Absolument pas insensé du tout, au contraire ! Dans toute crise, même en période de guerre, des opportunités émergent et c’est le moment d’entreprendre pour ceux qui ont la volonté de faire autrement. Les besoins des humains ne se tarissent jamais. Il y a pas mal d’opportunités à prendre sur le marché domestique, mais aussi du côté du marché régional. Et pourquoi ne pas lorgner également le marché international ?
Il n’y a pas lieu d’être une grosse entreprise pour exporter. Ce qui importe, c’est de trouver des produits pour un marché niche. Il y a déjà un certain nombre de jeunes qui sont en train d’entamer l’aventure entrepreneuriale. Il faut les soutenir.
Quels sont les secteurs porteurs en ces temps de crise ? Comment tirer avantage de la crise ?
Un des secteurs porteurs en ce moment est la production agricole. Il y a, par ailleurs, les services à domicile et les services à l’individu. Ce ne sont là que quelques exemples. Maurice a négocié des accords de commerce préférentiels, nous ouvrant des marchés de plus d’un milliard de consommateurs (Chine, Inde, Turquie, Afrique). La Banque mondiale a identifié plus d’une quarantaine de produits que nous pouvons produire et exporter sur ces marchés.
Je note que le ministère de l’Industrie et des PME souhaite développer un secteur de production de produits d’aromathérapie et une filière de maroquinerie. C’est bien. Il y a là du potentiel sur le marché domestique de même que pour l’exportation, à condition que le soutien à la pénétration des marchés soit réel. Les opportunités de l’économie circulaire doivent être davantage creusées.
Une femme au foyer qui décide, pour faire survivre sa famille en cette difficile période, de proposer des plats à emporter chez elle, est-ce un exemple de résilience par exemple ?
C’est un exemple d’un entrepreneur qui saisit un besoin évident. Les personnes âgées, les couples qui travaillent ont besoin de services comme des repas pas trop chers livrés à domicile. Mais ce n’est pas qu’une question de résilience. Deux autres exemples qui montrent qu’on peut se faire une bonne place au soleil : une dame qui produit des hameçons et des appâts pour la pêche et qui entreprend même d’exporter vers les États-Unis. Une autre dame, aujourd’hui décédée, produisait des cravates avec une douzaine de femmes travaillant de chez elles pour ensuite les exporter vers la France. Des Rodriguaises qui exportent des produits en crochet et des produits de vannerie en France. Ce sont autant d’exemples.
Augmenter le nombre d’entrepreneurs solides aiderait-il à favoriser notre production locale et dépendre, par conséquent, moins de l’importation ?
Oui, mais ce n’est pas que dans cette perspective. L’heure est à la création de la richesse pour le pays et pour soi-même en tant qu’entrepreneur. Nous avons des milliers d’arpents de terrains agricoles qui sont à l’abandon. Quels produits envisager ?
Il faut un plan intégral pour inciter de nouveaux entrepreneurs agricoles. Un plan qui aide à résoudre le problème de la main-d’œuvre, le vol dans les plantations, la conservation des produits, la transformation et même l’exportation.
Ils sont nombreux les aspirants entrepreneurs à décrier des lacunes au niveau des soutiens financiers à leur intention ou alors les procédures labyrinthiques les poussent parfois à abandonner leur projet. Y a-t-il suffisamment d’aide authentique pour les entrepreneurs aujourd’hui ?
Il y a pas mal de soutiens financiers mais qui ne sont pas forcément adaptés aux besoins de ces aspirants entrepreneurs. Il y a aussi beaucoup de problèmes pour y accéder. À Maurice, on demeure toujours focalisé sur les prêts pour financer les entreprises. Le modèle d’emprunt sur base de garantie immobilière ne sied pas aux nouveaux entrepreneurs et aux start-up. Les jeunes et les nouveaux entrepreneurs ont besoin de capital-risque et il n’y en a presque pas.
Il y a le SME Equity Fund du gouvernement mais qui n’apporte du capital qu’à des PME existantes, pas aux start-up. Les soutiens et facilités financières sont très éparpillés dans diverses institutions. C’est effectivement un vrai parcours du combattant dans des labyrinthes. La plupart des officiers ont une approche bureaucratique et il y a aussi du favoritisme.
Qu’aimeriez-vous voir comme mesures pour dynamiser l’entrepreneuriat dans le prochain budget ?
Quatre mesures. La première, c’est la mise en place rapidement d’un fonds de capital-risque. Deuxièmement, des mesures incitatives fiscales pour inciter l’émergence de fonds de capital-risque privé. Troisièmement, un Grant de Rs 300 000 pour un an de salaire d’un diplômé technique pour aider l’entrepreneur à démarrer. Et quatrièmement, assurer l’encadrement par les institutions compétentes, notamment dans le domaine agricole, agro-industriel et le secteur industriel.
RABIN RAMPERSAD (CEO DE SME MAURITIUS) : « Il n’y a jamais eu plus de facilités qu’aujourd’hui »
Alors que depuis la pandémie, plusieurs entreprises ayant fait faillite n’ont eu d’autre choix que de fermer boutique et qu’il n’y a pas de perspectives plus incertaines qu’actuellement, est-il insensé de songer à entreprendre en temps de crise ou cette période peut-elle, au contraire, présenter des opportunités ?
C’est vrai que le Covid-19 a été très dur pour l’entrepreneuriat et que plusieurs entreprises se sont retrouvées en difficulté. C’est vrai aussi que le service d’enregistrement des PME a connu une hausse paradoxalement. Plusieurs raisons peuvent expliquer cela. Peut-être beaucoup se sont-ils retrouvés dans la nécessité de se recycler, de se réinventer après avoir perdu leur emploi et de remettre en valeur leurs compétences.
Prenons le cas d’un chef qui perd son emploi dans l’hôtellerie. Il n’avait peut-être jamais songé à se mettre à son compte. Et voilà que soudainement, la situation le pousse à mettre en valeur ses compétences. Très souvent, cela a rapporté. On connaît beaucoup de cas où on a dû intervenir pour aider de telles personnes à se lancer. Et, aujourd’hui, ils disent qu’ils auraient dû prendre cette décision depuis bien longtemps.
Depuis le Covid-19 donc, SME Mauritius a reçu bien plus de demandes qu’en temps ordinaire ? Dans quels secteurs précisément ?
Oui. L’agriculture et le Catering sont les deux secteurs où j’ai personnellement vu des demandes. Peut-être la perturbation dans l’approvisionnement des produits a-t-elle créé des opportunités. Avec les perturbations au niveau de la chaîne d’approvisionnement à l’international qui ont occasionné une pénurie de produits et qui ont fait monter les prix en flèche, certains ont trouvé une alternative en faisant localement ce que normalement on aurait importé à un prix compétitif. Donc, tout cela explique qu’en dépit de problèmes de viabilité d’entreprises en cette période, paradoxalement et parallèlement, il y a eu aussi une certaine prise de conscience qu’il y a pas mal de choses qu’on peut faire localement.
Avec le confinement et la fermeture des frontières, est venu le phénomène de vente en direct. On est allé voir le marchand le plus proche de nous. Celui-ci a réalisé, pour sa part, qu’il y avait d’abord la possibilité de vendre directement au client sans passer par des intermédiaires. Et, ensuite, qu’il pouvait avoir plus de marges en vendant directement au client qui réalise, à son tour, qu’il peut acheter directement auprès de ce marchand à moins cher. Ce petit changement d’approche donc dans notre chaîne d’approvisionnement a fait qu’il y a eu des effets positifs malgré qu’autour de nous, certaines activités étaient à l’arrêt.
SME Mauritius a-t-elle eu l’occasion de faire le suivi des personnes ayant fait des demandes d’enregistrement pour voir si leurs projets tiennent bon et éventuellement prennent leur envol ?
Sur notre page web, il y a une liste des Support Executives en charge de diverses régions. L’entrepreneur peut contacter la personne responsable de sa région sur son téléphone portable ou par email. Tout cela nous permet de répondre à n’importe quel entrepreneur qui a besoin d’une aide quelconque. Ce faisant, nous avons pu, non seulement, enregistrer la personne – ce qui n’est pas tant notre rôle que celui du ministère – mais mettre à sa disposition les différents Schemes.
Ces entrepreneurs qui se sont jetés à l’eau dans le sillage de la pandémie réussissent-ils ?
Si on fait ce que font les autres, même en temps normal, on ne réussira pas. Il faut faire des choses que les autres ne font pas et que vous, en tant qu’entrepreneur, estimez faire différemment et qui sera apprécié par le consommateur. Il s’agit du concept de différenciation qui joue… C’est vrai qu’il y a eu beaucoup de fermetures mais les premiers qui vont fermer, ce sont ceux qui n’ont rien à offrir de différent.
Ils sont nombreux les aspirants entrepreneurs à décrier des lacunes au niveau des soutiens financiers à leur intention ou alors les procédures labyrinthiques les poussent parfois à abandonner leur projet. Du côté de SME Mauritius, de quelles manières se déploient les aides ?
SME Mauritius n’est pas une banque. On a des Schemes qui sont là comme des apports financiers pour aider l’entrepreneur soit à améliorer ses compétences, soit à améliorer sa chaîne de valeurs internes, soit pour l’adoption de technologies. En d’autres mots, des dotations qui sont là pour rendre plus résilient.
En ce qui concerne l’aspect purement financier, ce que je peux vous assurer, c’est qu’il n’y a jamais eu plus de facilités qu’aujourd’hui. Il y a suffisamment de facilités qui ont été mises en place dans le sillage du Covid-19. Je ne peux répondre pour les banques mais par exemple, la DBM a plusieurs plans d’aide pour l’entrepreneuriat. Beaucoup de PME se sont tournées vers la DBM pour ces facilités.
Certes, il y aura toujours des cas individuels où les dossiers présentent des lacunes qui ne peuvent être acceptées par n’importe quelle banque. Je ne dirais pas qu’il y a des lacunes au niveau des soutiens financiers mais je pense que c’est davantage au niveau des dossiers individuels. Il y a des gens qui auront toujours des lacunes dans leurs dossiers.
Avez-vous des chiffres en termes de soutien financier déboursé par la SME Mauritius ?
Du 1er juillet 2020 au 30 juin 2021, nous avons approuvé 1 411 dossiers. Le chiffre d’affaires cumulatif de ces 1 411 dossiers s’élève à Rs 5 milliards et 6 735 emplois sont concernés. Nos dotations qui varient de Rs 50 000 à Rs 200 000 ne sont pas remboursables. La somme qu’on donne représente 80% de l’investissement de l’entrepreneur. Ce qui détermine la valeur de la dotation, c’est le chiffre d’affaires, le nombre d’employés et le nombre d’employés pour lesquels l’entreprise paie la CSG.
Quel est le montant de l’aide financière déboursée par SME Mauritius ?
Rs 40 millions depuis le 1er juillet 2020.
Qu’en est-il de ceux qui veulent démarrer une entreprise ?
Vu qu’elle n’a pas de chiffre d’affaires encore, elle se retrouve dans le seuil inférieur.
Les entrepreneurs regrettent un manque de soutien en termes de conseils. Qu’en est-il à SME Mauritius ?
Cela ne concerne certainement pas SME Mauritius. C’est notre raison d’être.
JEAN-LUC RANCIER (CNSS) : « Il faut démocratiser l’accès aux fonds d’aide »
Alors que depuis la pandémie, plusieurs entreprises ayant fait faillite n’ont eu d’autre choix que de fermer boutique et qu’il n’y a pas de perspectives plus incertaines qu’actuellement, est-il insensé de songer à entreprendre en temps de crise ou cette période peut-elle, au contraire, présenter des opportunités ?
Comme tout le monde le sait, la pandémie a mis le monde à genoux. Beaucoup de PME et de secteurs ont été durement touchés. Il faut voir les choses en deux volets : entreprendre quoi exactement, dans quel secteur d’activité… Mais, je pense que cette crise peut être une opportunité pour les uns de se réinventer et pour les autres de venir s’établir sur le marché avec de nouvelles opportunités. Il faut pouvoir juger quel secteur est prometteur.
Quels sont les secteurs porteurs en ces temps de crise ? Comment tirer avantage de la crise ?
Il y a, par exemple, le secteur des services (service de nettoyage, de livraison de légumes à domicile, etc.), le secteur de l’alimentation (service traiteur, repas précuits), le secteur pharmaceutique et médical qui connaît un essor en ce moment ainsi que le secteur de la fidélisation de la clientèle.
Certaines PME se sont lancées déjà dans ce dernier secteur. Il s’agit d’assurer que la demande d’un client vis-à-vis d’une institution est bien gérée. Par exemple, faire la liaison entre un client et une compagnie d’assurances. Prises par le travail, beaucoup de personnes n’ont pas de temps de s’occuper de telles démarches. Donc, il y a des personnes qui se proposent d’aller les représenter.
Le point fort de ces services, c’est qu’ils offrent une proximité avec le client. Le secteur qui a connu une progression fulgurante est l’alimentation. Aujourd’hui, les repas précuits sont très demandés, beaucoup de familles n’ayant pas le temps de préparer à manger. Des PME proposent des services sur mesure avec des plats bio ou plus Healthy. Les clients viennent soit récupérer, soit optent pour la livraison à domicile. C’est un service qui se démarque des fast-foods traditionnels.
Une femme au foyer qui décide, pour aider sa famille à survivre, de proposer des plats à emporter chez elle, est-ce un exemple de résilience par exemple ?
Définitivement. Elle montre une force de lutte pour sa propre survie avant tout. Il faut savoir qu’aujourd’hui, la résilience ne concerne pas que les gros secteurs d’activité. Les PME offrant ce genre de services facilitent grandement le quotidien de milliers de personnes.
Augmenter le nombre d’entrepreneurs solides va-t-il aussi accroître notre production locale et nous rendre moins dépendants de l’importation ?
Définitivement. Il faut encourager l’autosuffisance. Pour cela, il faut encourager de futurs entrepreneurs à produire pour le marché local. Autrefois, on avait tendance à produire pour exporter. Mais, aujourd’hui avec les difficultés qu’on a pour importer, il faut que ces entrepreneurs soient conscients de l’opportunité qui s’offre à eux pour vraiment être présents sur le marché.
Pour cela, encore faut-il que le gouvernement puisse offrir plus d’aide, pas uniquement en termes d’argent mais surtout au niveau des services de conseils. Il faut un service d’écoute qui est très important. La demande de l’entrepreneur en question peut varier et il faut qu’il y ait un service de Counselling qui aidera l’entrepreneur débutant à se lancer avec plus de confiance pour éviter l’échec.
Ils sont nombreux les aspirants entrepreneurs à décrier des lacunes au niveau des soutiens financiers à leur intention ou alors les procédures labyrinthiques les poussent parfois à abandonner leur projet. Y a-t-il suffisamment d’aide authentique pour les entrepreneurs aujourd’hui ?
Ce qu’il faut savoir, c’est qu’il y a beaucoup d’aides qui ont été proposées aux PME. Malheureusement, il existe une lourdeur au niveau de tout ce qui concerne le traitement des dossiers. Il faudrait une démocratisation de l’accès aux fonds d’aide. Il n’y a pas assez de campagnes d’information. Même s’il y a plusieurs schemes qui existent, l’accès au financement est tout de même restreint. Aujourd’hui, le Peer-to-Peer Lending, le Crowd Funding viendront booster les entrepreneurs, leur permettant d’aboutir plus rapidement dans leur quête de fonds. Il faudrait des institutions qui proposent des produits taillés sur mesure pour les start-up.
Qu’aimeriez-vous voir comme mesures pour booster l’entrepreneuriat dans le prochain budget ?
Premièrement, avec les compagnies existantes qui ont fait face à cette crise, il faudrait un allégement au niveau de la taxe à être payée à la MRA. Par ailleurs, il faut que les entreprises ayant connu des difficultés avec cette crise et qui ont été sanctionnées par la MRA soient exemptées de la Tax Arrears Settlement Scheme pour les pénalités de Rs 500 000 et qu’elles bénéficient d’une réduction de 50% sur les pénalités de Rs 1 m.
Aussi, au niveau du traitement des dossiers pour les PME, le ministre des Finances devrait faire en sorte que ces demandes puissent être traitées de manière plus rapide. Aujourd’hui, en effet, il y a beaucoup de personnes qui veulent se lancer dans l’entrepreneuriat mais quand elles font l’expérience du temps que cela prend pour que leur dossier soit approuvé, elles réalisent que c’est trop long. Il faudrait un allégement et une meilleure accessibilité pour les start-up.
Quand on parle d’accessibilité, c’est aussi les encourager dès le départ, en arrivant à leur faire comprendre qu’aujourd’hui, la numérisation est un outil très important. Il faut les éclairer sur les outils d’innovation et les outils du moment. Aujourd’hui, il y a un grand besoin d’une institution qui soit plus à l’écoute des start-up et des PME.