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Pâques — Cardinal Piat : « Sans amour, sans bienveillance, sans solidarité, notre vie humaine se dessèche »

«Sans amour, sans bienveillance, sans solidarité, notre vie humaine se dessèche jusqu’à en mourir », a fait valoir l’évêque de Port-Louis, le cardinal Maurice Piat, dans son message de Pâques. Le prélat explique en substance que le message de la résurrection du Christ est bien celui de l’amour. « Jésus n’a accumulé aucune richesse, mais a simplement porté une attention particulière aux pauvres, aux malades, aux exclus. » Bref, le Christ n’a vécu qu’une vie d’amour envers son prochain…

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Pour l’évêque de Port-Louis, la Bonne Nouvelle de la résurrection du Christ est comme une lueur d’espérance au moment même où la vie familiale et celle de l’entreprise et du travail sont bouleversées par la crise Covid. Pour le prélat, la crise s’amplifie encore plus avec la guerre en Ukraine avec l’horreur du massacre de civils innocents ainsi que la destruction d’hôpitaux, d’écoles et de résidences. Sans parler, dit-il, des contrecoups économiques de cette guerre à travers le monde, avec notamment la hausse des prix. Le cardinal Piat appelle quand même les fidèles à discerner au milieu de tant d’épreuves « les premiers signes d’un soleil qui se lève au cœur de cette nuit. »

Parlant de la vie publique de Jésus, l’évêque catholique rappelle que ce dernier « n’a pas cherché à soulever le peuple ou à prendre le pouvoir.» Ni n’avait-il « accumulé aucune richesse. » Jésus, explique le cardinal, avait simplement porté une attention spéciale « aux pauvres, aux malades, aux exclus. » « Il avait été accueillant envers les gens de toutes les cultures, de toutes les religions et de tous les milieux sociaux. » Proche aussi des pécheurs publics tels les prostituées et les corrompus pointés du doigt.

Crucifixion
« comme
un criminel »

« Sa vie simple, humble et ouverte allait à contre-courant et gênait tant les autorités religieuses que politiques de son temps », fait valoir le prélat. Ce qui allait déboucher sur son arrestation et les humiliations qu’il a subies jusqu’à sa crucifixion « comme un criminel. » « C’est cet homme pauvre, persécuté et rejeté de tous que Dieu ressuscite d’entre les morts », rappelle l’évêque de Port-Louis. Le cardinal Piat explique alors en substance que le message de la résurrection du Christ est celui de l’amour. « Si, dit-il, nous n’avons pas un minimum d’amour, de bienveillance, de solidarité, notre vie humaine est desséchée et finit par mourir. »

Le prélat revient sur la guerre en Ukraine qui, dit-il, nous met « face à une crise économique et sociale majeure. » Et paradoxalement, fait-il remarquer, cette crise avec ses privations et ses souffrances « peut être une chance, car elle nous invite à vivre autrement. » Celui d’assumer nos responsabilités envers nos frères et sœurs. « Pour surmonter la crise, il convient de s’entraider, d’être solidaire, de travailler ensemble pour le bien commun », soutient l’évêque. D’où, dit-il, l’importance de « construire des ponts » et de garder « les yeux fixés sur le bien commun. »

« Portons attention aux plus faibles, aux plus vulnérables qui ont besoin d’un coup de main spécial », plaide le prélat. Mais il prévient : « Ces initiatives rencontreront des obstacles, des oppositions et seront sujettes à des railleries comme dans le cas de Jésus mais seront aussi comme des grains de blé jetés en terre… » Bref, des semences appelées à germer, à grandir et à porter des fruits.

Notons qu’hier soir, après deux années sans célébration de veillée pascale en présentiel en raison des restrictions sanitaires, le cardinal Piat a célébré la veillée en la cathédrale Saint-Louis. Une cérémonie qui a pu se tenir, même en petit comité, avec la légère modification dans la jauge autorisée pour les rassemblements religieux. De même, pour le Jeudi Saint, la messe chrismale a aussi pu être dite en présentiel, toujours en la cathédrale. Cet autre temps fort de l’année liturgique est l’occasion où les prêtres du diocèse renouvellent leur promesse sacerdotale et est aussi marqué par la bénédiction du Saint Chrême et des Huiles Saintes qui serviront à l’administration des sacrements de l’Église au courant de l’année.

En ce jour de la fête du sacerdoce, l’évêque de Port-Louis a insisté sur le fait que le sacrement de l’Eucharistie est incomplet « sans une vie de service à la maison, au travail et dans son voisinage.» Pour le prélat, en effet, « seul le service des autres rend authentique la célébration de l’eucharistie (la messe). »

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