Les glissements de terrain et les inondations provoqués par la tempête tropicale Megi ont fait au moins 133 morts aux Philippines, selon les derniers bilans officiels publiés jeudi.
Des dizaines de personnes sont toujours portées disparues tandis que la tempête, la plus forte à frapper l’archipel cette année, a forcé des dizaines de milliers de personnes à se réfugier dans des centres d’évacuation.
Dans la province centrale de Leyte, la plus touchée, des glissements de terrain dévastateurs ont détruit des communautés d’agriculteurs et de pêcheurs, balayant des maisons et transformant le paysage.
La région, sujette aux catastrophes, est régulièrement ravagée par des tempêtes – dont le super typhon Haiyan qui l’a frappée en 2013 – et les scientifiques préviennent qu’elles deviennent plus puissantes à mesure que la planète se réchauffe en raison du changement climatique provoqué par l’homme.
Les secouristes de la municipalité d’Abuyog ont récupéré des douzaines de corps dans un village côtier détruit par un glissement de terrain mardi.
Au moins 42 personnes ont été tuées dans des glissements de terrain dans trois villages de la municipalité, selon la police. Une autre personne s’est noyée.
– « Seul survivant » –
Le mauvais temps et la boue épaisse ont compliqué les efforts de sauvetage à Pilar, où le sol était instable.
La majorité des décès ont eu lieu à Pilar, et au moins 28 corps ont été transportés vers le bâtiment municipal par bateau, les routes menant au village étant impossibles à pratiquer.
Les secouristes ratissent également le littoral, des corps ayant été emportés à des kilomètres de là par les courants marins.
« Cela ne se terminera pas de sitôt, cela pourrait durer des jours », a prévenu le maire d’Abuyog Lemuel Traya, soulignant que plus de 100 personnes sont toujours portées disparues et qu’il y avait peu d’espoir de les retrouver en vie.
La plupart des personnes décédées avaient essayé de rejoindre la montagne pour éviter les crues soudaines, ont déclaré des villageois à l’AFP.
« On aurait dit un hélicoptère », a dit Anacleta Canuto, 44 ans, conseillère municipale de Pilar, décrivant le bruit fait par le glissement de terrain.
Mme Canuto, son mari et leurs deux enfants ont survécu, mais ils ont perdu au moins neuf proches.
Santiago Dahonog, pêcheur de 38 ans originaire de Pilar, a raconté comment il s’était précipité dans la mer avec ses deux frères et sœurs et son neveu alors que le glissement de terrain fonçait vers eux.
« Nous sommes sortis de la maison, avons couru vers l’eau et avons commencé à nager », a-t-il relaté à l’AFP. « Je suis le seul survivant ».
Le week-end dernier, 86 autres personnes ont été tuées et des dizaines blessées dans des villages producteurs de légumes, de riz et de noix de coco autour de la ville de Baybay, selon les autorités locales.
Le village le plus durement touché est Kantagnos, où 32 personnes sont mortes.
Dans le village voisin de Bunga, 17 personnes ont péri sous une coulée de boue dévalant une colline et engloutissant la communauté. Seuls quelques toits sont désormais visibles dans la boue.
Trois personnes se sont également noyées sur la principale île méridionale de Mindanao, a indiqué l’agence nationale des catastrophes dans sa dernière mise à jour.
Megi a frappé au début de la Semaine sainte, l’une des fêtes les plus importantes dans ce pays majoritairement catholique, où des milliers de personnes voyagent aux Philippines pour se rendre chez leurs proches.
La tempête est arrivée quatre mois après qu’un super typhon a dévasté des zones entières du pays, tuant plus de 400 personnes et privant des centaines de milliers de personnes de leur domicile.
Les Philippines – classées parmi les nations les plus vulnérables aux effets du changement climatique – sont frappées par une moyenne de 20 tempêtes par an.