Frères et sœurs dans la foi,
Jeudi 14 avril, les Tamouls du monde entier célébreront Tamizhe puttaandu (Varusha Pirappu) ஆண்டு – « Narseygai aandou » (சுபகிருதுஆண்டSubakrith aandou) – qui signifie bon augure. Il s’agit là en soi d’un rappel que les Tamouls sont parvenus à maintenir le lien avec les traditions culturelles initiées il y a 5124 ans par leurs ancêtres de la Grande Péninsule, et qui se sont répandues dans toute la diaspora tamoule quelles que soient les causes de l’exode et les conditions prévalant dans les terres d’accueil.
Aandou Pirappu (Varusha Pirappu) constitue une étape importante pour maintenir en vie la culture tamoule, dont ses traditions et coutumes, qui nous ont aidés à forger une identité pour laquelle nous avons parfois dû nous battre pour la préserver. Et ce, au sein de la diaspora où nous sommes invariablement des minorités, mais déterminés à défendre nos droits et à préserver notre patrimoine culturel. Heureusement, ici, nous nous entendons bien avec les autres composantes de notre nation arc-en-ciel, bien qu’il faille parfois nous plier, même douloureusement, aux réalités qu’une minorité affronte, inévitablement, en société pluriethnique.
Le début d’une nouvelle année est un moment propice dans toutes les cultures pour des résolutions, remises en cause, ce regard en arrière pour mieux s’armer en vue de faire face aux défis qui se profilent à l’horizon. Les Tamouls ne font pas exception. Le monde, depuis quelque temps déjà, traverse des moments extrêmement difficiles, voire sans précédent – par exemple, ce Thaipoosum Cavadee célébré en ce début d’année dans sa plus simple expression, la pandémie, le déchaînement des forces de la nature, la recrudescence de la criminalité sous toutes ses formes. Parmi les nombreuses résolutions que nous pourrons prendre en cette nouvelle année le mieux serait de revoir nos modes de vie, cette tendance grandissante à se plier aux exigences d’un soi-disant modernisme qui menace la qualité même de la vie quotidienne, et d’accorder davantage d’attention à notre spiritualité. Et ce, dans un monde qui s’éloigne de plus en plus des normes élevées du Créateur prévues pour notre bien-être. Cette citation pourrait nous être d’une grande aide dans notre méditation : « Personne n’a parcouru la route du succès sans traverser les rues de l’échec. Dieu ne nous a jamais promis un voyage facile. Il nous a seulement promis une belle destination ». Et, cette destination, nous l’atteindrons qu’à condition de continuer à marcher dans Ses voies.
Aandou Pirappu (Varusha Pirappu), même dépourvue de célébrations pompeuses qui seraient déplacées dans les circonstances actuelles, conserve néanmoins tout son symbolisme et sa valeur intrinsèque. Il est question de nos coutumes ancestrales et valeurs identitaires que nous sommes déterminés à préserver.
Nos voeux les plus pressants touchent aussi à la nécessité de maintenir la cohésion dans nos rangs, condition suprême pour assurer la pérennité de notre culture ancestrale et notre droit à la différence, notre droit à une place légitime en notre société arc-en-ciel, quoique composante minoritaire, mais nullement inférieure. Nous ne le répèterons jamais assez.
Nous transmettons nos meilleurs voeux à tous les compatriotes tamouls. Nous pouvons bien, le temps d’une journée, jeudi prochain, oublier nos soucis pour célébrer, même modestement, ce temps fort de notre calendrier culturel!
À vous tous, permettez-moi de vous souhaiter Iniya tamizhe puttaandu nalvaaztukkal.
Vaazga Tamizhe Mozhi
Vaazga Tamizhe Makkal
Vaazga Mauritius
Vaazga Narseygai Aandou
Nandri Vanakkam.