Le diabète est l’une des maladies les plus répandues à Maurice. Pour sensibiliser la population sur les dangers du diabète, Manish Gobin, un Mauricien établi au Royaume-Uni, et à Maurice en ce moment, a entamé une marche de Grand-Bassin à Belle-Vue Maurel.
Son objectif : partager son expérience et aider ceux souffrant de cette maladie à adopter un style de vie leur permettant de mener une vie normale. Souffrant du diabète à l’âge de 39 ans, aujourd’hui, il n’a plus aucune trace de diabète dans le sang grâce à son hygiène de vie, dit-il.
Ayant foulé le sol dimanche dernier, Manish Gobin n’a pas perdu de temps. Son projet, visant à marcher de Grand-Bassin à Belle-Vue Maurel, lieu où habitent ses parents, était déjà conçu lorsqu’il était au Royaume-Uni. « Lorsque j’étais diagnostiqué avec le diabète en 2018, le monde s’était écroulé pour moi », dit-il. Son taux de glucose dans le sang était alors tellement élevé que son médecin voulait lui prescrire une prise quotidienne d’insuline. « De plus, j’étais en surpoids. Et dans ma famille, le diabète nous suit de génération en génération. C’était un Wake Up Call », dit-il.
Au moment où le diabète a été détecté chez lui, il ne savait pas quoi manger, ni quoi faire, pour pouvoir continuer sa vie normalement. Face à une situation où il pensait ne pas guérir du diabète, il s’est alors penché sur les connaissances académiques, étant donné qu’il possède un diplôme en Food Production. Ainsi, à travers ses recherches, il dit avoir appris ce qui est bon pour son corps. « L’on dit souvent aux diabétiques qu’ils doivent consommer des fruits. Mais ce n’est pas vrai. Certains fruits peuvent augmenter le taux de sucre. Des sucres naturels vont faire monter le sucre dans le sang », affirme-t-il.
Il regrette qu’il n’existe pas autant de plateformes à Maurice pour éduquer les gens sur le diabète et sur leur alimentation. Les personnes âgées, dit-il, sont souvent laissées à elles-mêmes et manquent de connaissances pour pouvoir vivre avec la maladie. « Le diabète est une mort lente. Il faut changer sa vie complètement ou continuer ce que l’on fait habituellement », dit-il.
Cette marche, qu’il a effectuée, vise à sensibiliser les Mauriciens « pour qu’ils sachent comment le diabète est mauvais », dit-il. À chaque fois qu’il revient à Maurice, il dit ainsi constater de nouveaux véhicules dans la cour des gens, alors que pour lui, « le coeur doit être pris en considération plus que ces véhicules ».
Au Royaume-Uni, Manish Gobin a adopté une nouvelle hygiène de vie à travers des exercices et une bonne alimentation. Il a ainsi pu perdre 37 kilos, tandis que le diabète a quasi disparu dans son sang. Manish Gobin avertit cependant que changer d’habitude alimentaire « ne se fait pas du jour au lendemain ». Pour autant, ce changement est primordial pour lutter contre les effets dévastateurs du diabète. Ainsi, pour lui, le pain, le beurre ou le fromage ne sont pas conseillés. En revanche, la consommation de flocons d’avoine peut être un remplaçant efficace. Il demande aux diabétiques d’effectuer régulièrement des exercices pour pouvoir vivre normalement.
Il dit aussi avoir été étonné après avoir posé quelques questions aux gens sur les produits dont l’indice glycémique est, selon eux, faible. « La majorité ne le sait pas », ajoute-t-il. De plus, il s’étonne que le riz blanc ou le pain continuent d’être consommés par de nombreux diabétiques. Aussi demande-t-il que des labels soient placés sur des produits afin que les gens puissent savoir s’ils peuvent ou non les consommer.
De plus, il maintient que les enfants peuvent être éduqués dès leur plus jeune âge, pour qu’ils sachent quels sont les produits qu’ils doivent consommer pour leur garantir une bonne santé. « Je crois dans l’importance de l’éducation pour les diabétiques », explique Manish Gobin. Pour lui, beaucoup de diabétiques « ne connaissent pas leur maladie, ni même ce qu’ils doivent consommer tous les jours ».
Sa venue à Maurice n’aura cependant pas été facile. Manish Gobin dit en effet avoir été placé sur la liste rouge en raison de sa maladie. « J’étais considéré comme très fragile si je contractais le Covid-19. De ce fait, je n’ai pas pu voyager », dit-il. Cela fait ainsi trois ans qu’il n’avait plus pu voir ses parents.
Jusqu’à mercredi dernier, où il a pu avoir un billet d’avion pour Maurice. Et lundi, il a démarré sa marche, soit exactement à midi, pour arriver chez ses parents, à Belle-Vue Maurel, à 2h du matin.