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PMQT – Le PM : « Pas question de cogestion sur Agalega »

Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a déclaré que la piste d’atterrissage, en construction à Agalega, a été complétée à 85% avec la fin du gros oeuvre en septembre. En revanche, les autres infrastructures, notamment la tour de contrôle, le terminal des passagers, le hangar et autres installations, ont accusé des délais en raison de la pandémie de Covid-19. À une interpellation supplémentaire d’Arvin Boolell, le Premier ministre a soutenu qu’il n’a jamais été question de cogestion sur Agalega.

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En ce qui concerne la jetée, les travaux ont atteint 77% et seront complétés en décembre avec la livraison annoncée vers mai/juin 2023.

Outre ces deux grands projets, a rappelé Pravind Jugnauth, la construction de deux salles de classe et une Staff Room, à l’école Jacques Le-Chartier, la rénovation de l’église et la construction de 50 maisons par la NHDC, et celle d’un centre de refuge au coût de Rs 40 millions, sont envisagées. Les résidents peuvent aussi utiliser les facilités médicales mises en place par AFCONS Ltd.

Meea : Avec tous ces projets en cours, Agalega sera bientôt transformé. Des habitants sont venus me voir,  disant qu’ils craignent qu’on leur demande d’évacuer leurs îles. Ce n’est pas mon point de vue, mais celui des Agaléens. De plus, une caution de Rs 500 000 est imposée aux Mauriciens qui souhaiteraient visiter Agalega. Le Premier ministre peut-il rassurer que tel ne sera pas le cas ?

Le PM : Je suis content d’entendre l’honorable membre dire lui-même qu’il ne pense pas que les Agaléens auront à quitter leurs îles. Tous ces projets ont pour objectif de donner les infrastructures nécessaires aux Agaléens afin de leur permettre d’améliorer leurs conditions de vie. Il n’est pas question de leur demander d’évacuer l’archipel.

Meea : Agalega fait partie de ma circonscription et la dernière fois que j’ai eu l’occasion de m’y rendre remonte à dix ans. C’était en compagnie de l’honorable Shakeel Mohamed. J’ai fait des demandes pour une visite en 2015, puis en 2017, et j’attends toujours. Le Premier ministre pourra-t-il faire le nécessaire, dès que possible, afin que les représentants à l’Assemblée puissent visiter la circonscription ?

Le PM : Les Agaléens sont libres de venir à Maurice et de repartir chez eux. Pourquoi un parlementaire mauricien ne pourrait-il pas se rendre à Agalega ? Je précise également qu’il n’y a aucune caution de Rs 500 000 qui est imposée.

XLD : Dans une période d’hostilités à travers le monde, avec la guerre notamment, quelles ont été les dispositions prises pour protéger l’archipel, les habitants et la nouvelle piste, de toute invasion, en vue de s’en servir comme une base dans l’océan Indien ? C’est une question sérieuse.

Le PM : Ma réponse est sérieuse également. Il n’y a aucune indication que Maurice, ou une des îles faisant partie de la République, soit menacée d’invasion. Si l’honorable leader de l’opposition dispose de telles informations, en tant que patriote, il devrait les partager avec moi. Je les analyserais et verrais à quel point une telle menace serait sérieuse pour Agalega ou Maurice.

Les députés Abbas-Mamode et Meea sont revenus sur le volet de la construction de la cinquantaine de maisons par la NHDC.

Doolub : Y a-t-il un monitoring concernant l’impact des travaux entrepris par Afcons sur l’environnement ?

Le PM : Les travaux sont supervisés par le consultant, Wrights Limited, qui compte dans son équipe un ingénieur en environnement. La Health, Safety and Environment Team comprend 17 officiels. De plus, les autorités mauriciennes assurent un suivi de l’impact des travaux sur l’environnement. Une équipe composée d’officiers des ministères de l’Environnement, des Terres et du Logement, ainsi que de mon bureau, a effectué une visite des lieux du 29 septembre au 7 octobre. Ils ont aussi eu des séances de travail avec Afcons et Wrigths.

Il a été ainsi constaté qu’il y avait une bonne gestion des travaux en cours et qu’il y avait peu d’impact sur l’environnement naturel. Des recommandations ont été faites. L’équipe a demandé à Afcons de soumettre des rapports trimestriels au ministère de l’Environnement pour assurer le suivi. Le contracteur a également pris les dispositions pour prévenir les inondations dans les bâtiments résidentiels, ainsi qu’en ce qui concerne la collecte et le traitement de l’eau. Tous les bâtiments sont surélevés, soit à 450 mm au-dessus du niveau du sol.

Boolell : Est-ce que les infrastructures portuaires seront cogérées par l’Inde et Maurice ?

Jugnauth : Je suis surpris par cette question… (Brouhaha) Je ne comprends pas… Si je me souviens bien, à chaque fois que cette question est soulevée à l’Assemblée, l’honorable Boolell a de fortes objections. Il fait toutes sortes d’allégations, comme quoi nous allons céder la souveraineté à l’Inde, et je peux en citer d’autres…

Boolell : J’ai un Point of Order, M. le Président, il n’a jamais été question…

Speaker : Attendez, vous n’avez pas la parole. Ce n’est pas parce que vous avez un Point of Order que vous pouvez parler. Attendez que je vous donne la parole.

Boolell : Où sont les allégations ? J’ai posé une question et j’attends une réponse…

Speaker : Il n’y a pas de Point of Order.

Jugnauth : Je peux me référer au Hansard pour citer les allégations.

(Protestations d’Arvin Boolell)

Speaker : Vous êtes dans le temple de la démocratie.

Jugnauth : J’ai toujours dit que ces allégations – de la part du député Boolell, et non du Ptr – sont fausses et frivoles. Toutes les infrastructures seront sous le contrôle de Maurice. La piste d’atterrissage par le département de l’aviation civile et le port par la Mauritius Ports Authority. Je suis surpris de voir comment l’honorable membre vient aujourd’hui faire un virage de 90 degrés et parler de cogestion entre l’Inde et Maurice. Je laisse la population tirer ses propres conclusions. Il n’est pas question de co-management, mais de one management.

La Backbencher Tour s’intéresse au protocole sanitaire en vigueur à Agalega.

Joanna Bérenger : Combien de Monitoring Reports y a-t-il eu jusqu’ici ? Peuvent-ils être déposés à la Chambre ? Y a-t-il eu des dégâts causés à l’écosystème ?

PM : Ces rapports ne sont pas faits pour être déposés à l’Assemblée. Peut-être que l’honorable membre n’a pas suffisamment d’expérience, vu qu’elle n’a jamais fait partie d’un gouvernement. Ces rapports sont pour l’usage interne.

Comme je l’ai dit, la dernière équipe sur place a constaté que les travaux sont conformes aux conditions imposées. Il y a eu quelques recommandations, je ne vais pas les répéter. En ce qui concerne le nombre de rapports, je n’ai pas ce détail, mais je peux le communiquer ultérieurement.

Mayotte : Les Agaléens ont-ils fait une demande pour développer le secteur des petites et moyennes entreprises ?

PM : Le 17 février dernier, il y a eu une rencontre présidée par l’Acting Permanent Secretary de mon bureau sur la possibilité de développer le secteur des PME à Agalega. Cette réunion a eu lieu en présence des représentants de SME Mauritius. Le 23 février 2022, il y a eu des discussions avec un groupe de 20 Agaléens afin de recueillir leurs points de vue sur la question. Ils ont émis le souhait de pouvoir importer du bétail pour agrandir et renforcer leur élevage. Ils veulent également introduire des cabris et des moutons, et développer également un élevage de poulet pour leur autosuffisance. Ils souhaitent aussi avoir des semences pour développer l’agriculture. Une demande a été faite au ministère de l’Agro-industrie concernant des facilités et autres formations pour cela.

Par ailleurs, il y a eu un brainstorming sur le SME Sector organisé par l’Agalega Island Council et SME Mauritius Ltd le 28 mars de cette année sous la présidence de Gino Alfred.

Speaker : Honorable Ameer Meea, exceptionnellement vous avez droit à une dernière interpellation supplémentaire.

Meea : Cela doit être mon jour de chance. Je parlais plus tôt d’une caution de Rs 500 000 pour pouvoir visiter Agalega. Je voudrais rectifier, il s’agissait d’une proposition de l’OIDC pour une caution, à travers une garantie bancaire, d’un montant de Rs 403 000, et non pas Rs 500 000. Cela a par la suite été suspendu par le Premier ministre dans une déclaration à l’Assemblée le 15 décembre 2020. Puis-je demander que cette condition soit rayée définitivement.

Jugnauth : Cette condition est levée, il n’y a aucune condition. C’est déjà fait.

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