La sélection nationale ne disputera pas la poule qualificative menant à la Coupe d’Afrique des Nations de 2023 en Côte d’Ivoire. Le nul (3-3) de dimanche dernier n’étant pas suffisant pour surmonter l’écueil Sao Tomé-Et-Principe, trois jours seulement après la défaite (0-1) concédée à l’aller. Et dire que Maurice a pourtant eu l’opportunité de disputer ces deux rencontres à domicile ! Sao Tomé-Et-Principe ne dispose pas de stade aux normes requises par la Confédération africaine de football (CAF).
Bien évidemment, cette élimination nous attriste tous, au même titre que tous ceux qui aiment le football en tenant compte de l’importance d’une qualification au prochain tour. Une étape qui se voulait du reste salutaire, puisqu’elle aurait permis à notre sélection nationale de disputer six matchs supplémentaires de haut niveau.
Malheureusement, il faudra repasser, malgré les bonnes intentions et les dispositions démontrées par les joueurs et le sélectionneur Tony François. Celui-là même qui fût, de par son style et pendant très longtemps, un attaquant élégant et décisif, au sein du Roche Bois Boy Scouts, à la Fire Brigade tout comme en sélection nationale.
On est certes encore très loin de la perfection, mais de par le jeu proposé, on a ce sentiment que quelque chose de positif commence à prendre forme. On peut même espérer que ce Club M sera encore meilleur à l’avenir. Bien évidemment, si toutes les conditions sont réunies. Ce qui n’était définitivement pas le cas avant le match de Sao Tomé-Et-Principe, même si le Club M a effectué une tournée au Népal, puis au Portugal !
Contrairement aux Saotomiens, dont la grosse majorité évoluent à l’étranger, notamment au Portugal. Cela, peu importe si c’est en division inférieure, à l’exception de Ricardo Cardoso, double buteur dimanche dernier, et basé au HJK Helsinki, considéré comme le plus grand club finlandais. Le fait même d’être en activité a fait toute la différence et ça, nombreux sont-ils à en être conscients, sauf certains à la Mauritius Football Association (MFA) !
À Maurice toutefois, les intérêts sont trop souvent ailleurs. La preuve: l’arrêt des compétitions lors des deux dernières saisons en dépit des bonnes intentions du ministre Stephan Toussaint. Tout simplement révoltant et utopique à la fois en considérant, qui plus est, le travail énorme abattu par Tony François et ses adjoints en si peu de temps pour donner un visage présentable à cette sélection. Sans oublier qu’en l’espace de deux jours, il est parvenu à trouver une certaine cohésion entre des expatriés compétitifs et des locaux en manque d’activité !
C’est pour cette raison que nous pensons qu’il y a de l’espoir. La sélection nationale peut encore progresser et viser plus haut. À condition que ceux concernés ratissent encore plus large, en Europe, en Australie et ailleurs à travers le monde, là où des joueurs d’origine mauricienne n’auront pas la chance d’évoluer avec des sélections huppées. Cela fait d’ailleurs des années que nous ne cessons de le marteler en tenant compte de l’exemple concluant des malgaches et comoriens à la CAN.
Aussi est-il très important que des moyens soient mis à la disposition du sélectionneur et non de suspendre l’épée de Damoclès au dessus de sa tête au moindre échec. Tony François, bien qu’il soit accountable, a besoin de temps pour bâtir sur du concret et transformer une sélection qui sera capable de sortir un jeu encore plus chatoyant et efficace surtout. Chose que la Mauritius Football Association (MFA) n’a pas été en mesure de faire au cours de ces huit dernières années au niveau de sa gestion et de son fonctionnement !
La question qu’il faut aussi se poser est de savoir pourquoi et comment Maurice a été éliminée face à Sao Tomé-Et-Principe. Un pays pourtant considéré comme l’un des plus pauvres d’Afrique avec une population estimée à 250 000 âmes. Contrairement à Maurice et ses 1.2M d’habitants et surtout, ses gros moyens financiers dont le point d’orgue demeure la construction d’un complexe sportif à Côte d’Or au coût de 5 Mds de roupies !
Sao Tomé-Et-Principe, lui, ne dispose pas de tout cela et encore moins de stade approprié ! En revanche, dans cette île située au nord-ouest du Gabon, on joue bien au football par le biais d’un championnat ! Ce qui n’est pas le cas chez nous où des restrictions ont pesé sur l’organisation de compétitions depuis un long moment !
Sans compter les décisions contestables de la MFA de mettre un terme unilatéralement à la saison 2019/20, confirmant que la Covid-19 avait bon dos. Idem pour la suivante au moment même où le ministre des Sports Stephan Toussaint avait pourtant entamé les procédures pour une reprise ! Tout simplement grotesque et honteux, mais que certains à la MFA ont pourtant cautionné, pour des raisons qui leur sont propres. Ce faisant, cette fédération n’a-t-elle pas privé cette sélection nationale d’un atout primordial qu’est la compétition, élément clé dans toute progression ? N’est-ce pas une faute grave et contraire à l’esprit sportif ?
La MFA a failli et malheureusement, ce n’est pas la première fois. Désormais, elle doit assumer les conséquences de cet échec qui était, somme toute évitable, et qui prive amèrement le Club M de six matchs supplémentaires ! Et ça, c’est vraiment dommage, surtout à l’heure où des sportifs essaient de redonner un nouveau sens à notre football, contrairement à d’autres !