Daphné Amaya Rouillard, 31 ans, est praticienne en Dance Movement Therapy (DMT), qui permet de se reconnecter à son corps à travers des mouvements. Passionnée par la danse depuis son plus jeune âge, elle a lâché une carrière stable dans le domaine socioculturel. La jeune hispano-mauricienne vibre aujourd’hui d’une énergie nouvelle.
“Le corps est un puits de savoir et de sagesse et quand nous prenons le temps de l’écouter, il nous parle et nous communique exactement ce dont nous avons besoin à chaque instant”, confie Daphnée Amaya. S’initier à la DMT, a été un tournant dans sa vie et lui a permis de se reconnecter à son corps ainsi qu’à sa féminité. Elle confie s’être “retrouvée et réinventée”. Nous la rencontrons au jardin botanique de Curepipe où assise en tailleur sur une natte à l’ombre d’un grand arbre, la praticienne aborde ses expériences vécues.
Corps & rythme
Le DMT est une initiation douce au mouvement pour prendre conscience de notre corps à travers la respiration, l’expression corporelle, l’imaginaire, le partage et l’art d’être dans le moment présent. “Nous avons grandi dans un monde où beaucoup d’importance est donnée au mental et à l’intellectuel aux dépens du corps. Ce, en créant un environnement sûr et sans jugement où les participants se sentent en confiance, à l’aise d’être eux-mêmes et de s’exprimer en mouvement.” Les sessions de DMT alternent entre mouvement et des temps de paroles. Savoir danser ou pas est secondaire. Le DMT n’est pas dans la performance ou l’esthétisme, mais dans le mouvement intérieur. “C’est ce qui a besoin d’être exprimé à ce moment-là qui sort et qui fait que nous arrivons à lâcher prise, trouver notre équilibre et notre harmonie”.
Déconnecté de son être
Elle est née à Londres, d’une mère espagnole et d’un père mauricien. Daphné Amaya se considère chanceuse d’avoir grandi dans une famille aimante et bienveillante, qui lui a donné des racines et des ailes. “Ils ont toujours soutenu mes choix et m’ont accompagnée dans mes projets.”
Passionnée de danse depuis son enfance, ça a toujours été “ma façon d’exprimer une partie de ma personnalité et de me connecter à moi.” L’idée de devenir danseuse professionnelle l’a tentée plus jeune, mais la discipline et la technique que requièrent ce métier l’ont découragée. Au terme de presque cinq ans d’études en Espagne et en Allemagne à se former en administration et gestion d’entreprise, Daphné Amaya atterrit dans le domaine socio-culturel en tant que chargé de projet. Nous sommes en 2019. Elle a 29 ans et sa carrière bat son plein “dans un métier enrichissant, mais au rythme intense.” Étant une personne simple et flexible, elle a toujours su s’adapter aux différents univers qu’elle a côtoyés. “Mais à un moment donné à force de s’adapter, on se perd. J’ai commencé à me sentir déconnectée, perdue et confuse. Je m’éloignais de qui j’étais.”
« Wake up call »
À l’étranger, la danseuse a eu l’opportunité d’offrir des cours de danse à un public très large et de tout âge : “On ne parlait pas toujours la même langue, mais nous arrivions à communiquer et à nous connecter à travers le corps.” Il ne lui en fallait pas plus pour prendre conscience de son pouvoir de libération et de connexion. “C’est à ce moment que j’ai eu mon premier déclic.” Elle fit des recherches et tombaa sur le DMT. Pourtant, à son retour à Maurice, elle fit autre chose, jusqu’à ce moment où, à l’aube de ses trente ans, elle eut ce
“Wake-up call” et décida de suivre sa voix intérieure. Elle lâcha son travail et s’envola pour l’Inde pour se former en DMT. “Nous avons une seule vie et c’est notre vie.” Ce fut un choix lourd de conséquences certes. À ce jour, elle n’est toujours pas stable financièrement et a choisi de repartir vivre chez ses parents. Mais elle estime aussi qu’il faut “accepter de reculer pour mieux sauter” et se dit “beaucoup plus épanouie aujourd’hui.”
Essence of Bellydance
A son retour au pays après sa formation en Inde, la jeune femme s’est évertuée à faire des ateliers d’introduction au DMT, car c’est encore un terrain inconnu à Maurice. “Beaucoup de gens sont curieux et viennent essayer, car ils se rendent compte de la possibilité de transformation de cette technique pour se reconnecter à son corps, reprendre confiance en eux-mêmes et accepter leur corps.” Le plus important dans ce processus est l’amour, apprendre à accepter les sentiments étouffés et qui veulent remonter. “Apprendre à se connaître nous permet de trouver l’équilibre dans notre vie. J’accompagne ainsi la personne vers ce cheminement.”
En sus du DMT, Daphné Amaya s’est également formée en Essence of Bellydance. Une méthode holistique qui combine l’art sensuel de la danse orientale à des techniques contemporaines de prise de conscience et de travail corporel. Egalement connue comme la danse de la fertilité, c’est l’une des danses les plus anciennes au monde. A la base, c’est une danse permettant de connecter avec l’essence du féminin “et ses mouvements préparent la femme à différentes étapes de sa vie.” Depuis l’année dernière, Daphné Amaya propose des cours où elle fusionne l’Essence of Bellydance au DMT. Le but étant de créer des espaces pour les femmes, “pour se reconnecter avec leur corps de femmes, apprendre à s’accepter et à prendre plaisir à se connecter à d’autres femmes dans un espace bienveillant.”
La jeune femme suit aussi actuellement une formation en Mouvement Authentique. Elle propose des sessions de DMT tous les lundis de 18 h à 19 h à St Pierre, les mercredis de 18h30 à 19h30 en ligne à travers le programme de HolistiZen et un programme de Essence of Bellydance commencera très bientôt. Les tarifs varient entre Rs 350 – Rs 500 pour les sessions en groupe.