Vol de bois allégué : Me Preetam Chuttoo aux trousses des « comploteurs »

  • Après la radiation de la charge provisoire de complot pesant sur lui hier, des dommages de Rs 14 millions à Kinsley Perrine, son épouse et Me Dabycharun

Aussitôt qu’il a été blanchi hier après avoir été arrêté et provisoirement inculpé dans l’enquête sur les allégations de vol de bois, l’avoué Me Preetam Chuttoo est passé à l’offensive pour réclamer des dommages de l’ordre de Rs 14 millions à ce qu’il qualifie de « comploteurs », soit Kinsley Perrine, l’épouse de ce dernier, Jocelyne Perrine et l’avocat Me Taij Dabycharun, pour avoir porté atteinte à sa réputation professionnelle.

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En effet, l’accusation provisoire contre l’avoué Chuttoo a été rayée par la magistrate Nitisha Seebaluck du tribunal de Port-Louis, hier. Cette décision fait suite à la position adoptée par Me Krishan Beeharry, State Counsel, qui a présenté une motion en ce sens suivant un avis du Directeur des poursuites publiques, soit le scénario semblable à celui qu’a vécu le leader du Reform Party, Roshi Bhadain le 15 mars.

Le stand du bureau du DPP est que la crédibilité du témoin clé, Kinsley Perrine, dans cette affaire de vol allégué de bois, commis dans l’entrepôt de l’Aapravasi Ghat Trust Fund, à Pailles, en mai 2011, est compromise à la lumière des documents et bandes sonores versés au dossier à charge.

Ayant vu son “provisional charge” rayée, Me Preetam Chuttoo a immédiatement déposé une “plaint with summons” hier devant la Cour suprême contre non seulement le couple Kinsley Perrine mais aussi l’homme de loi qui l’a assisté dans ses manœuvres, Me Taij Dabycharun.

L’avoué estime que son arrestation était « illégale et arbitraire » et que sa réputation a été entachée. Il nie tout complot à l’encontre du charpentier Kinsley Perrine. « Monsieur Perrine avait retenu mes services. Nous avons préparé l’affidavit selon les instructions du client. Il savait dès le départ sur quoi portait cet affidavit », soutient l’homme de loi.

Selon lui, les Perrine et leur avocat l’ont malicieusement, intentionnellement, délibérément et sur la base de simples mensonges, diffamé sur la place publique, lui causant ainsi des dommages et des préjudices indicibles. Et de souligner que cela constitue une faute envers lui. Me Chuttoo avance aussi qu’un mauvais précédent sera créé si les avocats exerçant à Maurice sont autorisés à tenir des conférences de presse avec leurs clients pour « éparpiller les preuves sur la place publique ».

Il déplore la manière de faire de Me Taij Dabycharun et dit que ce dernier ne peut prétendre ignorer les dispositions de la loi. L’avoué affirme que l’avocat de Kinsley Perrine a assisté à une conférence de presse et s’est permis de répondre sur une affaire en cours, « contrecarrant ainsi le cours de la justice en public ».

Me Chutoo estime que l’avocat a agi de manière non professionnelle et contraire à l’éthique. « Les conduites répréhensibles de Me Dabycharun m’ont énormément diffamé », maintient-il. D’ailleurs, cette bataille juridique dans l’affaire de vol de teck allégué a atterri sur le bureau du secrétaire de la Mauritius Bar Association (MBA) ou l’avoué Preetam Chuttoo avait attiré l’attention sur la conduite de Me Dabycharun. La MBA avait été sollicitée pour ouvrir une enquête sur les agissements de l’avocat « which may be in breach of the Codes of Ethics for Barristers ».

L’avocat Dabycharun pourrait se retrouver en situation compromettante avec la bande sonore qui se trouve en possession du Directeur des poursuites publiques, remise précédemment par les avocats de Roshi Bhadain. Selon des éléments versés dans un affidavit juré par l’ancien ministre, ce « complot » aurait été ourdi par le financier politique, Jean-Michel Lee Shim, qui aurait offert les services d’un avocat à l’accusateur Perrine.

« Se ki linn dir mwa se Michel Lee Shim ki pe donn li avoka », aurait indiqué Sunil Boolakhee, un autre protagoniste de cette affaire de vol de bois allégué. Face aux préjudices qu’il dit avoir subis, Me Chuttoo réclame Rs 5 millions à Kinsley Perrine, son principal accusateur, Rs 2 millions à Jocelyne Perrine et Rs 7 millions à Me Taij Dabycharun. Cette “plaint with summons” sera appelée en Cour suprême le 5 mai prochain.

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