Le ministère de la Santé se retrouve en situation de récidiviste pour non-respect des procédures pendant la pandémie de Covid-19. Le dossier d’appel d’offres pour le million de doses de Molnupiravir, ayant été traité en novembre de l’année dernière, ne fera l’objet de commentaires de l’Audit que dans le prochain rapport. Ce n’est pas pour autant que la Santé aura échappé à la vigilance de l’Audit en matière d’écart de procédures pour les exercices d’appels d’offre. Les Jagutpal Boys ont été rattrapés sur le dossier des facilités de quarantaines avec un budget atteignant les Rs 714 millions. L’Audit a également relevé que la Waiting List pour des angiographies, soit des patients cardiaques, fait voir une attente moyenne de 20 mois avec des patients décédés entre-temps. La Santé persiste et signe avec des achats de médicaments sur le marché local à des prix abusifs, soit 17 fois supérieur que le pris contractuel.
L’Audit dénonce d’emblée l’absence de monitoring et de contrôle dans la gestion des centres de quarantaine au plus fort du confinement. Ainsi, pour la période allant de mars à octobre 2021, la facture des Quarantine Charges se montait à Rs 455 millions avec un montant additionnel de Rs 259 millions pas encore réglé à,la fin d’octobre.
Cette situation a pour causes un manque de contrôle interne pour les paiements, des délais dans la signature de contrats avec des gérants des centres de quarantaine et surtout la Non–Compliance with the Public Procuremenrt Act, soit leçon non retenue du premier confinement avec les Rs 1,7 milliards de la State Trading Corporation.
Par ailleurs, sur les dépenses de Rs 205 millions pour des quarantaines à juin 2021, l’Audit dénonce que des factures de Rs 198 millions n’ont pas été vérifiées et certifiées par les Medical Health Officers responsables des centres avant tout paiement. Par ailleurs, à juin dernier, la banque de données de la Communicable Dseases Control Unit n’était pas encore à jouyr.
Par ailleurs des 24 facilités de quarantaine, dans 14 cas des contrats n’avaient pas été encore signés à octobre de l’année dernière avec la réouverture des frontières. Des paiements de Rs 43,7 millions avaient été effectués sans contrat. Pour ce que est des Caterers fournissant des repas à ces centres, des taux de paiement différents étaient appliqués vu que les Procurement Procedures n’étaient pas suivies avec la Santé renvoyant la balle dans le camp de la Mauritius Tourism Promotion Authority.
L’Audit se montre très critique au sujet de la gestion de ces centres de quarantaine. Officiellement, les membres du personnel de la Santé n’étaient pas autorisés à travailler pendant plus de 14 et 21 jours. Or, 16 médecins de la Sécurité sociale ont été déployés dans les centres de quarantaine pendant plus de 100 jours avec des allocations de Rs19,6 millions. L’un de ces médecins avait travaillé pendant 226 jour. « Also, there was no evidence that the doctors of the Ministry of Health were being requested to work in quarantine facilities », note le rapport de l’Audit à la page 301.
Il y a encore le cas d’un Nursing Officer, qui a séjourné dans un centre de quarantaine pendant 92 jours, avec une facture de Rs 920 000, soit une moyenne de Rs 10 000 par jour.
Le scandale d’achat de médicament au prix fort est chronique dans ce ministère. Au 30 juin dernier, des dépenses de Rs 19,1 millions ont été encourues pour l’achat de Listed and Non-Listed Drugs par les hôpitaux. Dans un cas spécifique, le prix payé pour un médicament dans le circuit local est 17 fois supérieur que celui par le ministère suite à des appels d’offres.
Dans d’autres cas, pour éviter tout contrôle, le montant pour les achats de médicaments était fixé à un maximum de Rs 100 000 pour se qualifier sous le plafond du Direct Procurement. Par ailleurs, même s’il y avait de stocks de médicament, jusqu’à 4,5 millions, des hôpitaux ont eu recours à des Local Purchases. Ces médicaments avaient été achetés auprès des fournisseurs, dont les cotations avaient été rejetées lors des exercices d’appels d’offres et à des prix six fois supérieurs dans un autre cas spécifique.
Les délais pour les patients cardiaques pour subir des angiographies peuvent aller jusqu’à 20 mois. À la fin d’octobre, quelque 900 patients étaient sur cette Waiting List. La raison de cette situation catastrophique est le nombre limité d’Angiograohy Machines dans les hôpitaux, dont le coût varie entre rs 30,7 millions et Rs 32,6 millions l’unité. Avec les Rs 198 millions payées pour des frais de quarantaine sans aucun contrôle, le ministère aurait pu doter les hôpitaux de six machines sans aucune difficulté.
Si certains patients peuvent subir cet examen dans des cliniques en mettant à profit leur assurance-maladie, d’autres n’ont pas le choix quant aux risques de mourir sans angiographie.