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Pénurie d’eau dans la circonscription N°14 : Les nerfs des habitants mis à rude épreuve…

La tension, que l’on pensait apaisée, est de nouveau à son comble dans la circonscription N°14, où la pénurie d’eau est légion. Le phénomène s’est accentué depuis lundi dans les villages du Sud du pays, à l’image de Chemin-Grenier, Surinam, Chamouny, Le Morne et Rivière-des-Galets, où pas une goutte d’eau n’émane des robinets. Les habitants n’ont pas tardé à réagir sur les réseaux sociaux pour alerter les autorités sur leur triste sort. En réponse, les autorités ont, comme à l’accoutumée, déployé des camions-citernes dans les régions affectées… trois jours plus tard.

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On ne compte plus le nombre de fois où les consommateurs du Sud et du Sud-Ouest de l’île sont montés au créneau dans les colonnes de Week-End pour dénoncer le calvaire auquel ils sont confrontés depuis plusieurs années. Ils sont d’autant plus révoltés que les besoins en eau ne se limitent pas aux besoins domestiques, car des milliers de familles vivent de l’agriculture. Rama, 32 ans et habitant Chemin-Grenier, est frustré de ne pas pouvoir arroser convenablement ses champs de légumes depuis qu’il a consenti, en 2018, à intégrer ce secteur d’activité. « Encore heureux que les grosses pluies arrosent le pays depuis plusieurs semaines. Sinon, nou ris diab par lake mem. Je dois parcourir de longues distances à pied à la recherche de l’eau ou attendre l’approvisionnement par les camions-citernes. Mo’nn plin. »

Les nerfs de Rama sont mis à rude épreuve depuis lundi. Malgré la forte pluie qui ébranle le pays depuis deux mois, l’eau ne coule plus ou très peu des robinets des habitants de Chemin-Grenier et des villages avoisinants. Les consommateurs lésés, dont beaucoup soutiennent qu’ils ont fini par s’habituer au fil du temps à la rareté du précieux liquide, ne l’entendent pas de cette oreille cette fois-ci. Jessica Lafleur, qui figure parmi ceux qui en pâtissent le plus, n’est pas allée avec le dos de la cuillère sur Facebook pour critiquer les autorités car, à ses yeux, ce nouvel épisode est la goutte d’eau qui fait déborder le vase : « L’eau coule avec parcimonie dans de nombreux foyers du village depuis des lustres avec, bien souvent, des coupures totales qui durent trois à quatre heures par jour. Mais là, c’en est trop ! Les autorités ne peuvent plus se ranger derrière l’excuse de la rareté de la pluie pour justifier ce marasme. La CWA a attendu quatre jours pour émettre un communiqué. Le comble! »

« Longer tiyo pa bon ! »
Rester plusieurs jours sans eau compte tenu de cette chaleur accablante est insupportable et déprimant. C’est justement là où le bât blesse. « Les personnes âgées souffrent et ont dû attendre jeudi, après que des habitants ont appelé, à maintes reprises, la hotline de la CWA pour qu’elle se décide enfin à déployer des camions-citernes », souligne Jessica Lafleur, qui ajoute avoir mené sa petite enquête pour savoir d’où venait ce problème récurrent. : « Il y a de trop grandes disparités en matière de desserte en eau entre le réseau de distribution du village et deux domaines privés. On nous parle d’équité, mais tout ça c’est du baratin. »

La CWA a eu beau tenter de calmer les choses en déployant des camions-citernes, de nombreux riverains font ressortir que lesdits camions ne sont pas suffisamment équipés pour acheminer l’eau vers les contenants situés sur les toits des maisons pour ceux surtout se trouvant à étage. Du coup, les femmes et les personnes âgées, voire les enfants, se retrouvent obligés de mettre la main à la pâte pour effectuer cette tâche ardue lorsque les autres sont au travail. « La osi ena problem. Gro-gro kamion selma longer tiyo la pa bon », ironise un habitant.

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