Un mois de mars sanglant avec 4 femmes tuées en 2 semaines

Elles s’appelaient Dixitha Veerapen, âgée de 24 ans, Mahima Gunga, 19 ans, Fadila Futtinga, 31 ans et Swaleha Khoyratty de 50 ans. Ces quatre mères ont été victimes de la violence aveugle des hommes en l’espace de deux semaines dont trois d’entre elles aux mains de leurs compagnons respectifs. La tension des plus insoutenables au sein de la cellule ou de l’environnement familiaux est à l’origine de ces drames, témoignant témoignent une nouvelle fois encore de la vulnérabilité de la femme au sein de la société.
Ce mois de mars sanglant restera dans les annales avec ces quatre meurtres de femmes. Tout débute le 7 mars, à la veille de la Journée internationale de la Femme, où la police de Bambous est appelée en urgence à l’avenue Belle Île. Dixitha Veerapen , âgée de 24 ans, femme battue, est impliquée dans une énième dispute avec son concubin Vidianand Beekharry de 28 ans. Des voisins inquiets, surtout pour le nourrisson du couple (un an), ont tenté d’avoir accès à l’intérieur plusieurs minutes après avoir entendu des premuers éclats de voix, trahissant les limites de l’entendement.

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Finalement, ils ont dû défoncer la porte cadenassée. Et c’était trop tard. Dixitha Veerapen, en sang, était appuyée contre un matelas et elle ne bougeait plus. Son concubin était au sol avec une paire de ciseaux à la main. Il s’était ouvert les veines dans une tentative de mettre fin à ses jours.

Pour le cas du meurtier présumé, la police est arrivée à temps et devait le conduire à l’hôpital pour le sauver. Après deux jours, il était déjà sur pied et pouvait faire face à son inculpation provisoire pour meurtre devant le tribunal de Bambous.

Vidianand Beekharry a avoué le crime en soutenant que sa concubine avait quitté la maison le matin pour rentrer tard. Il la soupçonnait d’entretenir des relations extraconjugales. Or, la mère de la victime avance que Dixitha Veerapen est venue la rencontrer. La jeune femme s’était plainte que son compagnon l’ait une nouvelle fois agressée lors d’une dispute. Elle a ajouté que la victime lui avait confié de graves problèmes financiers avec la nourriture pour bébé à la maison presque épuisée et qu’elle n’avait plus d’argent. Sa mère l’a alors emmenée à Rose-Hill pour effectuer un retrait d’argent.

De son côté, Vidianand Beekharry a relaté qu’après avoir pressé de questions sa concubine, cette dernière lui a dit qu’il était avec son amant à Rose-Hill. Le suspect s’est mis à lui donner des coups avec un morceau de métal qu’il avait arraché du berceau de son enfant. Il lui a aussi asséné des coups de poing au point où elle n’en pouvait plus supporter physiquement. L’autopsie a attribué le décès de cette mère à un choc hémorragique à la suite de multiples blessures.

Alors que le meurtre de Dixitha Veerapen était encore dans tous les esprits, un autre cas a choqué les Mauriciens. À Médine Camp-de-Masque, Mahima Gunga, âgée de 19 ans, mère d’une fille de quatre ans, est poignardée par son grand-père Dhananjaye Toolooa de 72 ans. Ce dernier n’approuvait pas la vie qu’elle menait. Pourtant, le retraité l’avait élevée depuis son enfance. La victime avait un nouveau compagnon qui était venu habiter avec elle au domicile du suspect.

Le jeudi 17 mars, une dispute avait éclaté après que Dhananjaye Toolooa suite à une remarque désobligeante sur sa petite-fille. Mahima Gunga n’a pas apprécié et devait suivre son grand-père dans sa chambre pour des explications virulentes. Le suspect a expliqué à la CID de Brisée-Verdière avoir sorti un couteau pour faire peur à Mahima Gunga car elle se montrait violente. Dans la mêlée, il l’a poignardée à l’abdomen. Au cours de son interrogatoire, Dhananjaye Toolooa a ajouté qu’il se disputait souvent avec sa petite-fille, surtout par rapport à son train de vie et pour de l’argent.

Fadila Futtinga (31 ans), dite Preety, avait été étranglée par son époux qui lui aussi n’approuvait pas le style de vie de la première. Pourtant, la trentenaire a quitté son premier époux avec qui elle a eu trois enfants. C’est l’année dernière qu’elle a épousé Jiten Futtinga (29 ans) car ce dernier était attentionné à son égard.

Mais elle a vite déchanté après quelques mois. Le suspect n’hésitait pas à la frapper. « Elle était malheureuse », affirment ses proches. Sans compter le fait qu’elle a dû se débrouiller la condamnation de l’agresseur présumé pour vol. Alors qu’il était en prison, des rumeurs circulaient que Preety Futtinga le trompait. Jiten Futtinga voulait la confronter à ces accusations. La dispute entre eux le 20 mars a dégénéré et l’époux avait fini par étrangler sa femme dans leur maison à Poste-de-Flacq.

Après son forfait, Jiten Futtinga avait fait appel à un ami pour se débarrasser du corps dans un champ de canne de la localité. Après la découverte macabre, les soupçons de la police se sont immédiatement portés sur son époux qui est passé aux aveux.

Par ailleurs, Abdool Feizal Mohabuth , âgé de 53 ans a lui aussi avoué le meurtre de son épouse Swaleha Khoyratty (50 ans) mardi soir avant de mourir le lendemain. Ce chef de gare s’était rendu à Plaine-Verte pour voir la victime avec qui il vivait séparé. Elle devait fêter ses 50 ans ce jour-là. La victime avait loué une chambre dans un appartement où elle vivait seule depuis quelque temps déjà. Elle a accepté de recevoir le suspect et lui a même préparé quelque chose à manger.

Le dîner que Swaleha Khoyratty avait prévu avec son premier époux, avec qui elle est divorcée, et sa fille, pour célébrer son anniversaire, n’était pas au goût du meurtrier. Feizal Mohabuth l’a étranglée dans la cuisine. Puis, il a ingurgité une substance nocive avant de se rendre au poste de police pour avouer son forfait. La police l’a transporté à l’hôpital Jeetoo où il est décédé le lendemain. L’autopsie a attribué sa mort à un œdème cérébral et pulmonaire. Ce couple n’avait aucun enfant ensemble.

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