- Les assureurs dénoncent des abus au niveau des concessionnaires
- Pamela Bussier : « Les pressions inflationnistes auront un impact encore plus important sur le secteur de l’assurance »
La 49e assemblée générale de l’Insurers’ Association of Mauritius (IAM) a été l’occasion pour la présidente de l’association, Pamela Bussier, de dénoncer publiquement le scandale des marges de profit réalisées par certains concessionnaires automobiles sur les pièces de rechange. Et elle n’y est pas allée avec le dos de la cuillère.
Pamela Bussier a évoqué l’exclusivité de certains concessionnaires sur les pièces détachées, qui peut conduire à certains abus : « The exclusivity of spare parts by motor dealers may lead to a position of monopoly and anti-competitive behavior. This is sometimes reflected by the unavailability and pricing of spare parts on the local market », dit-elle.
Elle a expliqué que les assureurs membres de l’association continuent de rapporter des cas où des marges très élevées sont appliquées sur les pièces de rechange, de l’ordre de 300%, voire 500%. « Il s’agit d’un problème grave. Tout d’abord, cela peut conduire à des augmentations significatives des primes. Deuxièmement, et plus inquiétant, pour les réparations qui ne relèvent pas d’une police d’assurance, cela peut conduire à la manipulation de pièces de rechange endommagées ou presque adaptées, ce qui est très dangereux pour la sécurité routière », indique-t-elle.
L’indisponibilité des pièces de rechange sur le marché local est également un problème sérieux pour les assureurs, avec un impact sur le processus et le coût des sinistres. « It will unfortunately become increasingly difficult for insurers to meet the expected level of customer service while containing reinstatement costs », poursuit Pamela Bussier.
La présidente de l’IAM parle de la performance du secteur des assurances en 2021, qui était une année pleine de défis pour le secteur et l’économie dans son ensemble. Malgré tout, les assureurs ont maintenu une croissance soutenue dans le domaine de l’assurance vie. « Cela est principalement dû à une bonne conduite du marché, une gestion prudente, une bonne gouvernance, une approche centrée sur le client et une distribution efficace », avieu-t-elle. L’activité d’assurance générale a continué à connaître une croissance à la hausse en termes de primes nettes en 2021.
Cependant, l’assurance générale reste toujours dominée par le secteur automobile qui représente plus de 50% des primes et 65% des réclamations. Pamela Bussier a ajouté que « the continued positive performance and trend witnessed by the insurance industry in terms of underwriting profit is not only testament to the soundness of our risk management framework and regulations but also shows our inherent resilience, agility and adaptability where we are leaving no stone unturned to continue to serve our customers, our employees and our communities. »
Headline Inflation à 8%
Selon la présidente de l’IAM, le secteur des assurances contribuera substantiellement au redressement de l’économie locale cette année. « Et le principal défi sur le plan macroéconomique demeure le taux d’inflation Headline, qui était de 5,2% en février dernier et qui devrait atteindre 8% d’ici la fin de l’année, avec la hausse continue des prix pétroliers », fait-elle ressortir.
Pamela Bussier estime que les Right Reforms doivent être entreprises to drive progress , en veillant à renforcer le secteur des assurances, au niveau notamment de la pénétration du marché pour ce qui est de l’assurance vie et de l’assurance générale. Elle plaide pour des initiatives pour améliorer la sécurité routière et des innovations basées sur les nouvelles technologies.
Abordant le volet de la pension, la présidente de l’IAM a souligné que la réintroduction d’une incitation fiscale dans le dernier budget concernant les plans de pension privés encourage les individus à « take greater responsibility for their future well-being ». Et de poursuivre : « This was an extremely important measure that would help alleviate the future burden of pension provision on public funds. In this same spirit, the association would propose the reintroduction of tax incentives measures to subscribers of life insurance as well », dit-elle.
Obligations d’Etat
Pamela Bussier a abordé le sujet de Primary Dealership, étant donné que depuis mars 2017, les compagnies d’assurances ne sont plus en mesure d’acheter des obligations d’Etat directement de la Banque de Maurice, et doivent le faire à travers des Primary Dealers. « This means that insurance companies are required to buy the already low yielding government bonds at further lower yields from the primary dealers. Consequently, for insurance companies, low investment returns are impacting on their solvency levels », concède-t-elle.
Elle s’appesantit sur le fait qu’il est fondamental de permettre aux compagnies d’assurances de pouvoir acheter et conserver des obligations d’Etat directement de la Banque centrale en rappelant que « one should note that insurance companies are the ones who carry most of the investable assets in the country and are responsible for the pension and investment funds of all companies trading in Mauritius. »
Revenant au secteur de l’assurance générale, Pamela Bussier note que les pertes liées aux sinistres en 2021 étaient gérables mais que les pressions inflationnistes qui s’annoncent vont impacter davantage plusieurs lignes du business : « Inflationary pressures will impact even more on multiple lines of business such as motor, travel, commercial property policies. »
Mardayah Kona Yerukunondu, président de la Financial Services Commission, a indiqué que ces dernières années, la contribution du sous-secteur assurance, réassurance et pensions au PIB a été de de 2,6%. « En 2021, le sous-secteur a connu une croissance de 2,7%, alors qu’avant la pandémie, sa croissance était d’environ 5%. Les données statistiques indiquent que les primes nettes d’assurance s’élèvent à Rs 17,4 milliards, soit 57% pour les assurances vie et 43% pour les assurances non-vie. À la fin décembre 2020, le total des sinistres nets payés s’élevait à Rs 12,1 milliards », commente-t-elle.
Mardayah Kona Yerukunondu devait que : « globally, the insurance industry is at a critical inflection point as key trends are reshaping the industry. This includes increased competition, rapidly changing customer expectations with digitalization and, in many countries, financial and interest-rate pressures. The Allianz Global Insurance Report 2021 was titled “Bruised but not broken”. These four words appropriately convey how the insurance industry fared during the Covid-19 pandemic. »