Témoignage : une lettre pour se réconcilier avec soi

Émilie a longtemps méprisé son corps. Parce que les autres la voyaient trop maigre et que son corps ne répondait pas aux critères de beauté décidés et imposés par la société. Cela lui a causé un mal-être qui l’a accompagnée pendant longtemps et qui a été un blocage dans son développement et son épanouissement.

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Puis Émilie a découvert dans personnes dans la même situation qu’elle à travers des blogs et sur les réseaux sociaux. Lentement, elle a intégré la nécessité de se débarrasser du fardeau que représentent les regards des autres pour respirer à pleins poumons.

Et ce corps, continue à la porter tout en l’aidant à affronter les difficultés et la maladie.  La petite fille est devenue une jeune femme qui continue son épanouissement, et son témoignage elle nous le fait à travers la lettre que nous publions ici.

Lettre ouverte à mon corps

Cher corps,

Je t’écris pour te demander pardon de t’avoir méprisé. Aujourd’hui, je me rends compte que j’ai été injuste avec toi. Nous nous connaissons depuis ma naissance. Ensemble, nous avons vécu une grande histoire, tu m’as vu passer de la petite fille à une jeune femme.

Mais pendant longtemps, ton apparence, ou devrais-je dire notre apparence, m’a beaucoup dérangée. Quand je me regardais dans le miroir, j’éprouvais de la colère et de l’aversion car je ne ressemble pas du tout aux filles qu’on voit dans les magazines ou sur les réseaux sociaux. J’étais furieuse car je n’ai pas les seins de la taille standard, tu sais, cette partie de l’anatomie d’une femme qui la rend belle et sensuelle. Une femme que je ne suis pas. Notre société est envahie par le fameux mythe du corps parfait.

Mais quel corps parfait ? Chaque corps grandit, réagit différemment à l’adolescence, à la chirurgie et à l’accouchement. Alors pourquoi devrais-je te détester ? Et puis toi et moi nous avons gagné une bataille ensemble. J’étais au sol et tu m’as aidée à me relever tel un soldat fidèle à son compagnon d’armes. Malgré la maladie, les traitements, les médicaments et les chimiothérapies, tu t’es battu pour nous, je te suis éternellement reconnaissante pour ton aide.

Je vais tout changer, je vais changer d’opinion à ton sujet, si je ne te respecte pas, toi, qui le fera? On t’a souvent pointé du doigt : ‘’Tu es trop mince, tu dois manger, est-ce que tu es malade? ’’. Oui je suis mince, très mince, oui j’ai été malade, j’ai même survécu à une « sale » maladie. Et tout cela, je le dois à toi, mon corps, qui ne m’a pas abandonnée, toi au moins tu ne me juges pas, malgré mon infidélité, car vouloir te changer pour un autre est une trahison.

Aujourd’hui, je te demande pardon pour toutes ces fois où j’ai voulu te transformer pour plaire aux autres. Au final, je souhaite que les gens m’aiment pour ce que je suis, avec mes cicatrices, mes vergetures, mes peurs, mes défauts et mes « défauts de fabrication », et non pour mon apparence. Toi mon corps, mon enveloppe, mon tout, mon sanctuaire, ma peau, mon sang, à partir de maintenant, je vais t’aimer.

Je t’embrasse

Émilie

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