« Outre une extension des subventions sur de nombreux produits, encourager l’importation parallèle pourrait être une solution pour soulager le fardeau des consommateurs. » C’est ce qu’estime la Consumer Advocacy Platform (CAP), qui profite de la Journée mondiale des consommateurs, célébrée le 15 mars, pour plaider auprès du gouvernement en faveur de l’adoption de l’épuisement international, « qui favorise la concurrence, permettant aux consommateurs d’avoir accès à un plus grand choix de produits, de meilleure qualité et à des prix compétitifs ».
Pour cette journée mondiale, la CAP exhorte le gouvernement à changer de régime d’importation « en vue de permettre plus de concurrence sur le marché et, par conséquent, de permettre aux consommateurs de bénéficier de prix plus avantageux ». La CAP demande en effet au gouvernement de stimuler l’importation parallèle pour « garantir aux consommateurs l’accès à des produits moins chers ».
De nombreux ménages, anticipe la CAP, particulièrement ceux à plus faibles revenus, « seront lourdement impactés par la hausse des prix des produits essentiels » dans le sillage de la morosité mondiale et de la guerre en Ukraine. C’est ainsi qu’en sus d’une extension des subventions sur de nombreux produits, la CAP est d’avis qu’encourager l’importation parallèle pourrait constituer une solution pour soulager les consommateurs.
« La CAP exhorte le gouvernement à mettre en application les recommandations du Dr Ana Maria Pacon, dont les services avaient été retenus pour évaluer l’impact socio-économique de l’épuisement international des droits relatifs aux marques commerciales. Maurice adopte à présent le régime d’épuisement national, favorisant la représentation exclusive des marques, et donc anticoncurrentielle. Le gouvernement est en présence du rapport d’une consultante qui préconise le régime d’épuisement international, favorisant l’importation parallèle. Les importateurs parallèles peuvent mettre sur le marché une panoplie de produits, authentiques et de marques, à des prix plus favorables que ceux pratiqués par les importateurs traditionnels », plaide ainsi Mosadeq Sahebdin, président de la CAP.
L’importation parallèle permettra aux consommateurs, soutient la CAP, de faire face au choc des prix, qui sont « excessivement élevés », selon elle. « L’importation parallèle permet d’avoir un choix élargi de produits, de bonne qualité et à des meilleurs prix, tout en dopant la concurrence. L’application de l’épuisement international, peut donner un nouveau souffle à l’importation parallèle, ouvrir d’autres marchés et booster la concurrence. »
La CAP pointe du doigt l’épuisement national, qui « vise à perpétuer le mode actuel de la représentation exclusive, prôné par certains, dont la Chambre de Commerce, et qui est contre le principe de la libéralisation, et donc anticoncurrentielle ».
L’impact de la guerre contre l’Ukraine, poursuit-il, pourra être ressenti dans les mois à venir et vient compliquer la situation des consommateurs. « Bien que nous importions très peu de l’Ukraine et de la Russie, il n’est pas impossible que certains produits arrivent à manquer en conséquence d’une pénurie mondiale » , fait-il comprendre.
La CAP souligne par ailleurs qu’il importe que le gouvernement mette en garde « les profiteurs et autres amasseurs de gains faciles qu’il ne faudra pas tout mettre sur le dos de l’Ukraine et de la Russie, au risque de provoquer une révolte des consommateurs ».
FINANCE NUMÉRIQUE : Une loi-cadre pour les agences de financement
En lien avec le thème de la Journée mondiale 2022, en l’occurrence la finance numérique, la CAP revendique une loi-cadre pour les agences de financement. Elle souligne ainsi le « nombre alarmant de consommateurs pris au piège de l’endettement suite à l’utilisation d’une carte de crédit ».
Pour résoudre les problèmes les plus urgents auxquels sont confrontés les consommateurs dans le domaine de la finance numérique, la CAP s’aligne sur la position de Consumers International pour créer un marché financier numérique inclusif, sûr, protégé, privé et durable pour tous. La CAP met ainsi en garde les consommateurs contre la Plastic Trap. « Posséder une carte de crédit dans le monde de la technologie peut être un avantage certain pour ceux qui savent en contrôler l’utilisation, mais un enfer pour des personnes ignorant tout du Revolving Credit et des risques de se faire prendre au piège de l’endettement », dit-il.
Pour la CAP, il est inacceptable que des cartes de crédit soient accordées par des agences financement du crédit à des personnes dont la solvabilité est incertaine, et qui ne disposent pas d’un métier stable et n’ont même pas reçu la moindre information sur l’utilisation d’une carte de crédit. « Pire, il leur aurait été expliqué qu’ils pouvaient utiliser la carte de crédit pour faire des retraits aux guichets ATM contre un paiement de Rs 100, une porte de secours qui pourrait avoir des conséquences fâcheuses pour ceux qui ont des difficultés financières », ajoute-t-il.
Depuis la réduction du taux d’intérêt sur le Hire Purchase et l’abolition de la pénalité sur les retards, vendre à tempérament ne serait plus intéressant pour des agences de financement du crédit, poursuit la CAP. Cette dernière demande ainsi aux décideurs politiques de mettre en place une loi-cadre pour réguler les activités des agences de financement de crédit converties en institutions financières non-bancaires, émettrices, entre autres, de cartes de crédit.