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Spectacle Là-haut : L’enchanteresse Beryl et l’illusion des ballons qui flottent

Elle avait promis aux enfants d’être sur la scène du Caudan Arts Centre avec ses ballons et que son spectacle, Là-Haut, resterait comme un moment d’enchantement. Beryl, la vice-championne de France de magie, a tenu ses promesses samedi. Et pas que pour les petits… Car elle est aussi habile à réveiller cette âme d’enfant qui sommeille chez les adultes. Un spectacle captivant, drôle, mais surtout solaire.

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Entre les nuages et l’arc-en-ciel, Beryl trace sa route et laisse sur son passage cette petite étincelle de bonheur, cette illusion d’un moment pour montrer que Là-Haut existe un monde meilleur. Cette notion de paradis qui résonne comme un conte des Mille et Une Nuits, et qui, d’un coup de baguette magique, a été le thème central du spectacle de Beryl.
Qu’elle est jolie cette marchande de ballons dans son ensemble bleu turquoise. Comme elle est hilarante quand elle fait monter sur scène ce monsieur dodu pour faire croire que, sous ses aisselles, il est capable de fabriquer des étrennes en espèces sonnantes et trébuchantes.

Dans la salle clairsemée, les enfants poussent de grands cris de joie. « Mais comment la dame fait voler les ballons dans les airs au son de la musique ? » lance une petite fille, qui ne quitte pas la scène du regard. Et Son grand frère de répondre : « Apel sa fer mazi. »
Beryl n’est pas que magicienne, elle sonde aussi les âmes, se grime tout en noir pour un numéro de changements rapides de masques. Tour qu’elle a appris d’un vieux magicien chinois, qui lui a fait promettre de garder le secret. Dans sa maison tout Là-Haut, qu’elle montre aux spectateurs par écran interposé, Beryl plonge plus d’un dans une atmosphère aérienne, planante… à la seule pensée que derrière cet arc-en-ciel, il y a aussi un monde fait par les magiciens.

Beryl s’octroie ces moments d’échanges intimistes avec les petits spectateurs, et, ce faisant, ces derniers lui renvoient la propre image de son enfance. Ses ballons sont aux couleurs vitaminées et carburent à son énergie de magicienne. Beryl les hypnotisent un à un, en fait comme un jouet au creux de ses mains. Elle distille son souffle de magie et le charme opère. Cette illusion de ballons qui s’animent, flottent dans les airs, disparaissent… Beryl fait preuve de maestria. Sur scène, elle fait miroiter les couleurs, fait danser la musique, tout en étant jusqu’au bout interactive avec son public de jeunes, conquis d’avance.

Dans ce tourbillonnement d’émotions surgit alors Cerise, la coquine, qui elle aussi a l’art de la maîtrise de la magie. Sauf que Cerise se laisse transpercer par les baleines de plusieurs parapluies en se tordant comme une furie dans une boîte en carton. Horreur… Beryl pense l’avoir tuée par ces gestes mal calculés de prestidigitatrice. Les petits spectateurs retiennent leur souffle. Jusqu’au murmure d’un petit garçon à sa mère. « Ma, madam-la inn touy tifi-la. » Adulte, on a du mal à se retenir de rire. C’est mal connaître Cerise, qui s’en sort à la cantonade sur un air de salsa.

La magicienne Beryl a utilisé aussi la scène pour montrer aux enfants son parcours en France. Son habileté à faire sortir une colombe d’un ballon et, surtout, à les encourager, eux, les petits, à s’adonner à cet art, une sorte d’ouverture sur le monde et qui permet de panser ses blessures de l’âme.

Beryl a su composer avec son personnage avec autant de vecteurs d’émotions en jeu. Elle a de l’audace, de la suite dans les idées et, surtout, cet art de rendre visible le merveilleux. Pas étonnant que la fin du spectacle soit chaudement applaudi, avant de clore sur un lâcher de ballons avec des paillettes, pour s’en prendre plein les yeux. Un pur moment de bonheur…

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