Après avoir chahuté Liverpool à l’aller, malgré la victoire des Reds (2-0), l’Inter les a encore fait trembler mercredi (1-0), lors du huitième de finale retour de la Ligue des champions, mais l’expulsion d’Alexis Sanchez à la 63e a sans doute été le tournant du match.
Simone Inzaghi avait dit avant le match que, pour rêver à l’exploit, il serait « important », et même « essentiel » de « marquer en première période », chose que son équipe n’était pas arrivée à faire malgré des occasions très nettes à l’aller.
Il a finalement attendu la 61e et une frappe décroisée, aussi spontanée qu’imparable, de Lautaro Martinez dans la lucarne d’Alisson pour être exaucé et que le match bascule dans la passion des grandes soirées européennes (0-1).
Le seul coup d’éclat du « Toro » qui avait été, jusque là, totalement étouffé par Virgil van Dijk, comme à l’aller, et qui avait même raté quelques secondes plus tôt une action bien plus facile à l’entrée des 16 mètres, face au but.
Mais cette passion, sans doute trop exacerbée, a poussé Alexis Sanchez à commettre un vilain geste sur Fabinho quatre minutes après le but, qui lui a valu un second carton jaune (63e), après avoir déjà laissé traîner ses crampons sur le mollet de Thiago Alcantara à la toute fin de la première période.
Mais le 1-0 pour l’Inter était presque aussi trompeur que le 2-0 de Liverpool à l’aller sur la physionomie du match.
Hormis un coup-franc de Hakan Calhanoglu bien boxé par Alisson (41e), les Italiens ont eu très peu d’occasions.
Les Reds, à l’inverse, doivent encore se demander comment ils n’ont pas marqué dans un match où ils ont tiré trois fois sur les montants: une tête de Joel Matip sur corner qui s’est fracassée sur la barre (31e), un but qui semblait tout fait, avec le gardien hors des cages, mais qui a été refusé par le poteau gauche à Mohamed Salah (52e) et une demi-volée sublime du même Salah, servi par Sadio Mané, qui a trouvé le poteau droit (76e).
Une tête de van Dijk déviée in extremis par Milan Skriniar (32e) et un coup-franc lointain mais parfaitement brossé de Trent Alexander-Arnold et qui avait tutoyé la lucarne droite de Samir Handanovic (45+5), auraient sans doute mérité meilleur sort également.
Et que dire du retour d’Arturo Vidal, dans le temps additionnel, pour contrer Luis Diaz qui était à cinq mètres des buts !
Même si seule la qualification est belle, l’impressionnante série de 7 victoires de rang de Liverpool en C1 cette saison, s’interrompt sans dommage pour eux.
La répétition des efforts ces dernières semaines, dans la course-poursuite engagée pour essayer de rattraper Manchester City en championnat, et la finale de la Coupe de la Ligue intense pendant 120 minutes contre Chelsea, commencent peut-être à laisser des traces.
Pour l’Inter, les regrets sont réels et c’est presque encourageant pour un retour au premier plan européen.
Les occasions gâchées à l’aller et la lancinante question de ce qu’aurait été cette confrontation avec leur meneur de jeu Nicolo Barella, s’il n’avait pas été suspendu, hanteront sans doute longtemps les esprits des supporters, mais faire douter Liverpool comme ça n’est déjà pas donné à tout le monde.