S’adressant, samedi, aux planteurs ayant subi des pertes suite lors du passage des cyclones Batsirai et Emnati, le ministre de l’Agro-industrie, Maneesh Gobin, souligne les conséquences néfastes de la guerre en Ukraine. Notamment sur le front des prix à la consommation.
« Mes amis planteurs, nous allons faire face à beaucoup de difficultés. Nous utilisons un langage de vérité et nou pa pe kouyonn personn. J’ai déjà parlé avec le ministre du Commerce, Soodesh Callichurn. Savez-vous que la bonbonne de gaz, que vous achetez à Rs 180, coûte en fait au gouvernement Rs 580 ? C’est parce que ce dernier a mis un subside sur ce produit que les consommateurs sont en mesure d’acheter la bonbonne de gaz à Rs 180 », a-t-il fait ressortir à Plaine des Papayes. Les dernières indications sont que le nouveau prix de la bonbonne de 12 kilos de gaz ménager pourrait atteindre les Rs 260 dès le début de cette semaine.
Il a poursuivi à propos du prix du gaz ménager : « nous sommes en train de nous dire que Poutine est devenu fou et qu’il est en train de faire la guerre, mais c’est nous qui allons en subir les conséquences. Le prix du gaz va définitivement augmenter. »
Le ministre a d’autre part déclaré qu’il sait qu’il y a une pénurie de fertilisant sur le marché. « Lorsqu’on arrivera à s’en procurer, le prix aura doublé. C’est une réalité. Nous ne sommes pas en train de vous mentir en vous disant que nous allons importer. Le plus gros producteur des intrants pour fabriquer des fertilisants se trouve en Russie et en Ukraine. Le prix va augmenter car la production a cessé. Même si on arrive à avoir des fertilisants, le bateau sera en retard », a déclaré le ministre. Auparavant, le subside accordé par le gouvernement pour la canne se chiffrait à Rs 52 millions. Maintenant, il est passé à Rs 110 millions vu que le prix des fertilisants a augmenté.
« Il faut donc trouver des alternatives. Des fertilisants sont fabriqués à Maurice à base de mélasse. J’ai demandé aux producteurs locaux d’augmenter leur production pour être utilisée dans les champs de canne. La deuxième solution, c’est d’utiliser des fertilisants bio comme tel est le cas en Inde », soutient le ministre.
Il a aussi été question que l’on cesse de jeter des algues dans les sites d’enfouissement techniques. Elles peuvent être utilisées comme fertilisants dans les champs. D’ailleurs, une compagnie a déjà commencé à fabriquer des fertilisants avec des algues ramassées sur la plage.
« Je disais que de gros problèmes se profilent à l’horizon. Savez que la Russie et l’Ukraine sont de gros producteurs de l’huile comestible Sun Flower ? L’Ukraine est le plus gros producteur de Sun Flower Oil. Toute sa production a cessé en ce moment. Où allons-nous acheter le Sun Flower Oil ? Lorsque tout le monde en achètera d’Égypte, le prix va définitivement augmenter. Je suis en train de le dire car il faut savoir ce qui se passe autour de nous. Le gouvernement ne serait pas en mesure à un certain moment de continuer à augmenter des subsides. Le plus tôt cesse cette guerre, le plus tôt la situation va se stabiliser », déclare le ministre.
Qui plus est, il est à noter que des planteurs ont reçu samedi leurs chèques pour les pertes encourues dans les champs. En effet, suite à la survenue du cyclone Batsirai et des enquêtes menées par le Small Farmers Welfare Fund et le Food and Agricultural Research and Extension Institute (FAREI), le gouvernement s’est engagé à apporter un soutien financier à ces planteurs et a débloqué les fonds nécessaires en conséquence.
Tous les planteurs enregistrés ayant subi les pertes de récoltes ont été appelés à remplir un formulaire d’enregistrement des pertes, indiquant la superficie affectée. Le gouvernement accordera des semences aux planteurs également. « Si la production locale n’est pas relancée, le pays va devoir à chaque fois dépendre de l’importation », regrette le ministre.