Make-Up : les électrochocs de Cédric Lanappe

En ce moment, il soigne les apparences et les âmes and The Makeup Room qu’il anime au Hennessy Park Hotel. À 28 ans, le make-up artist révélé il y a dix ans continue à rêver grand et à faire les choses à sa manière.

Il faut de l’endurance et une bonne dose d’énergie pour courir au rythme de Cédric Lanappe. À, 28 ans, celui qui s’est révélé comme make-up artist il y a une dizaine d’années parle constamment « d’électrochocs. » Ceux qui l’ont frappé pour le pousser en avant et ceux qu’il a provoqués en faisant les choses à sa manière. Du coup, on ne compte plus les projets qui lui ont permis de se démarquer aux yeux du public et de se faire un nom dans le domaine. Il y a ensuite eu les quelques années passées à Paris, à Londres, à Milan et les expériences et les connaissances qu’il y a ramenées pour poursuivre sa mission à Maurice et continuer à rêver grand.

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The Makeup Room By CL est son truc du moment. Dans ces chambres d’hôtel converties pour ses besoins il reçoit des femmes et éventuellement des hommes qui viennent pour être mis en valeur. Tout en apprenant à ses clients à se maquiller et à prendre soin d’eux-mêmes, Cédric Lanappe pratique aussi l’écoute active et recherche ce qui est mieux pour la personne en face. “Parfois, il suffit de pas grands choses pour arriver à un beau résultat. J’aide les personnes à reprendre confiance en elles et à se sentir bien. C’est un peu ça ma mission”, explique-t-il. Il propose aussi des séances en groupe, entre amies, entre mères et filles, afin que le moment soit spécial.

La conversation, avec Cédric Lanappe, se tient à un rythme effréné, alors qu’il parle de plusieurs choses en même temps, sans perdre le fil de ses pensées ou son contrôle sur le moment. Constamment booster à l’adrénaline naturelle, il tient à peine en place et l’oisiveté pourrait le pousser vers la déprime. Pour ne rien perdre de cette bonne humeur qu’il veut répandre dans son sillage il canalise son hyperactivité dans des projets aussi grandioses que fous. En quelques années, Cédric Lanappe a largement prouvé ce dont il est capable en tant que make-up artist, entrepreneur, ambassadeur de grandes marques, showman, artiste extravagant.

Mais il ne faut pas se tromper. L’extravagance ne fait pas forcément partie de la personnalité du jeune homme qui parle souvent de l’attachement qu’il a pour les membres de sa famille, plus particulièrement pour sa mère. Et face à nous au Hennessy Park Hotel, un jeune homme en veste sombre, la moustache taillée, les cheveux bien en place. Rien à voir avec le personnage maquillé, chatoyant, coloré qu’il affiche souvent sur les réseaux où il compte des milliers de followers de Maurice et d’ailleurs. Bien entendu, il y a beaucoup de lui là-dedans : « Je veux montrer aux gens que l’on peut être ce que l’on veut même si la société n’accepte pas. Je veux projeter une image qui me ressemble, sans trop provoquer, sans manquer de respect à qui que ce soit. »

Le respect, c’est précisément ce qu’il attend en retour, bien que ses choix n’aient pas toujours été compris et acceptés : « Évidemment, quand tu es maquilleur, gay, tout le monde ne t’accepte pas aussi facilement. » Ce respect, il lui a fallu le gagner par l’effort, la persévérance et en réussissant ce dans quoi il s’engageait. Gardant la tête sur les épaules, il précise : « Je suis arrivé là où j’en suis grâce au soutien qui m’a été apporté tout au long. Je ne me suis pas invité seul. Il y a des gens qui m’ont poussé de l’avant. Sans mon entourage, sans ces personnes qui me suivent, je ne suis rien. J’ai compris qu’il faut savoir rester humble et être reconnaissant. »

Dans ce cheminement, cependant, Cédric Lanappe aurait pu se perdre dans les excès, se faire brûler par les lumières de la scène, les paillettes de la réussite et les couleurs envoûtantes. L’adolescent que Scope contribuait à révéler il y a dix ans a parfois été happé dans cet univers. En sus de la cinquantaine de kilos perdus quand il s’est pris en main, il a gagné en maturité et en étant exposé à d’autres expériences. C’est ainsi qu’il a compris que l’Europe n’était pas forcément son monde. « Certes, j’y ai appris beaucoup de choses, mais je me suis rendu compte que mon monde est ici. À Maurice, j’ai ma famille et je sens que je peux venir partager ce que j’ai appris ailleurs. Je suis venu pour chill down et passer mon savoir-faire. Et surtout, ce qui me fait vibrer c’est le regard des miens. »

Photo de couverture :

Photographer -The Dreamer 

Light Assistant  – Ashivin Ramdin 

Outfit – Meloblack The Label

Makeup – The Makeup Room By CL 

Thanks to Hennessy Park Hotel 

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