Le tribunal pour enfants de Senlis (Oise), en France, a condamné trois jeunes de huit mois à un an de prison ferme pour le viol de Shaina Hansye. Cette dernière, dont les parents sont des Mauriciens établis dans l’Hexagone, avait été poignardée et brûlée vive dans un cabanon en octobre 2019.
Le viol s’est déroulé le 31 août 2017, lorsque la victime, alors âgée de 14 ans, s’était rendue dans un bâtiment abandonné à Creil pour rencontrer son petit ami, du même âge qu’elle. Ce dernier était en compagnie de trois autres garçons. Son copain et deux autres suspects ont alors harcelé la Franco-mauricienne pour ensuite la déshabiller de force avant de la violer. Ils ont ensuite filmé la victime tentant de cacher ses parties intimes, pendant que ses agresseurs ne cessaient de l’insulter.
Cette vidéo a ensuite été partagée sur les réseaux sociaux, ce qui a terni la réputation de Shaina Hansye. Des jeunes de son quartier la prenaient en effet pour « une fille facile » et ne cessaient de la harceler et se moquer d’elle. Même si cette scène s’est déroulée en présence de quatre jeunes, seuls trois d’entre eux ont été condamnés de huit mois à un an de prison ferme mardi, la plus lourde peine revenant à son ex-copain.
Pour rappel, le calvaire de Shaina Hansye ne se sera cependant pas arrêté à son viol. Celle-ci sera en effet tombé enceinte d’un autre jeune deux ans plus tard. Une nouvelle qu’elle a voulu apprendre au père de son futur enfant, et qu’elle aura rencontré dans une cabane de jardin. Mais une dispute a éclaté, et son agresseur a poignardé sa compagne avant de mettre le feu à la cabane. Le procès du suspect, accusé de féminicide, n’a pas encore débuté.
Shakil et Parveen Hansye, les parents de la victime, eux, se consolent avec le jugement des violeurs, même s’ils estiment que ceux-ci auraient mérité une peine plus sévère. « Ce sont eux qui ont sali la réputation de notre fille », a déclaré à la presse française Shakil Hansye à la sortie du tribunal mardi. De son côté, Yasin Hansye, le frère de la victime, est très amer. « On ne pourra jamais faire le deuil, que ce soit mes parents ou moi. »