Rajeshnarain Gutteea, travailleur social et coordinateur de forces vives dans la région de Trou-aux-Biches, se dit très inquiet. En cause : l’érosion de la plage de Trou-aux-Biches, due notamment au mauvais temps et au changement climatique.
« Trou-aux-Biches était considérée comme une des plus plages de l’île. Mais elle risque de perdre son lustre, si ce n’est pas déjà le cas. Cette plage est le reflet de ce que nous avons déjà reproché aux touristes, mais aussi aux Mauriciens, du fait de leur comportement irresponsable, et qui se trouve être à l’origine de la dégradation de l’environnement », déclare Rajeshnarain Gutteea, qui estime en effet que le phénomène prend de plus en plus d’ampleur, ce qui pourrait avoir des conséquences irréversibles, dit-il, sur le secteur
touristique, et dont les arrivées ont été réduites à cause du Covid-19.
« J’ai informé à maintes reprises les autorités sur la menace qui pèse sur la route côtière du village, gravement touchée par l’érosion sur un tronçon de 400 mètres, et qui s’étend du Storm Drain aux Mariam Villas, à hauteur de la Noe Nemorin Government School de la localité », poursuit-il.
À un certain moment, affirme le travailleur social, « les autorités avaient promis qu’une somme de Rs 35 millions serait puisée de l’Adaptation Fund Board pour entreprendre une étude sur le problème de l’érosion côtière ». Aussi lance-t-il un appel au ministère de l’Environnement et à celui des Administrations régionales pour que ces derniers prennent les mesures appropriées. « A ce jour, seuls 10 à 15 mètres séparent la zone érodée de cette plage de la route côtière. Plusieurs mètres cubes de sable et de dunes ont été emportés par la mer pendant la période cyclonique et avec les raz-de-marée », fait-il ressortir.
Il dit par ailleurs avoir noté que les cocotiers, plantés dans le sable, ainsi que les bancs en plastique recyclés, aménagés sur cette partie de la plage du littoral, courent le risque d’être balayés par la progression de l’érosion, sans oublier les autres arbres qui longent la plage, et dont les racines sont à l’air libre. « Nous ne pouvons plus nous contenter de solutions à court terme. Il faut un règlement durable du problème », lance-t-il fermement,
Cependant, note-t-il, l’érosion n’est pas le seul problème de l’endroit. « D’autres problèmes sont aussi à régler au plus vite », dit-il, évoquant notamment le cas de la balançoire qui se trouve sur la plage, et qu’il faut remplacer, car elle est dans un état lamentable. Il y a encore les chiens errants, qui règnent en maître sur la plage publique de Trou-aux-Biches.
« Ils constituent une grave menace pour les habitants de la localité, surtout pour les enfants et les touristes. D’ailleurs, un habitant a été mordu tout récemment », rappelle-t-il.
Par ailleurs, la voie d’accès menant au Trou-aux-Biches Community Health Centre n’est plus praticable. « C’est à un réel danger dont sont exposés les habitants qui s’y rendent. Surtout les personnes âgées », ajoute-t-il, avant de demander aux autorités de s’intéresser aux filaos emportés par le cyclone Batsirai, et qui n’ont toujours pas été retirés à ce jour.