La guerre en Ukraine « durera » et « il faut nous y préparer », a averti samedi le président français Emmanuel Macron, en indiquant que le gouvernement préparait « un plan de résilience » pour faire face aux conséquences économiques de cette crise.
« La guerre est revenue en Europe. Cette guerre a été choisie unilatéralement par le président Poutine », a déclaré M. Macron à des responsables agricoles en inaugurant le Salon international de l’agriculture à Paris.
« De manière certaine il y aura des conséquences dans nos exportations pour les grandes filières », comme celles du vin, des céréales et de l’alimentation du bétail, a estimé le président français. « Nous sommes en train de bâtir un plan de résilience, d’abord pour sécuriser pour nos filières nos intrants, ensuite pour bâtir des boucliers en termes de coûts ».
M. Macron, les traits tirés, s’est exprimé pendant une vingtaine de minutes devant les dirigeants des organisations professionnelles. Sa visite au Salon, qui se déroule jusqu’au 6 mars, est écourtée en raison de la crise internationale.
Les professionnels de l’alimentation redoutent des mesures de rétorsion russes en réaction aux sanctions occidentales, qui viendraient perturber les échanges.
La France est le neuvième fournisseur de la Russie en produits agroalimentaires, pour 780 millions d’euros par an, selon l’association française de l’agro-industrie Ania.
Plusieurs grands groupes français sont implantés en Ukraine, en particulier dans le secteur laitier, des céréales et des semences. Le groupe français Lactalis, présent notamment dans l’industrie laitière, compte ainsi trois sites de production dans l’ex-république socialiste.