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Covid-19 – Omicron : simple grippe ?

Alors que certains pays d’Europe lèvent les restrictions nationales, n’obligeant ainsi plus personne à s’isoler quand elle est trouvée positive, et que d’autres ont commencé à considérer le Covid-19 comme une « simple grippe saisonnière », mettant un terme aux tests et à la comptabilisation des cas, l’OMS appelle encore à la prudence, même si la tendance montre qu’Omicron cause des formes moins graves du Covid-19. À Maurice, est-on en mesure d’en faire de même ?

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Le Dr Vasant Bunwaree, médecin cardiologue, reconnaît que le variant Omicron a été « très contagieux, mais pas tellement dangereux », et que « les autres variants qui apparaissent, semble-t-il, ne sont pas aussi virulents que lui ». Ce qui ne veut toutefois pas dire, met-il en garde, « qu’il faut baisser les bras et croire que tout est gagné ». Il importe, dit-il, de « faire attention au risque de trouver un autre variant qui nous pose problème ». Quant à la flambée dans les établissements scolaires, l’ancien ministre de l’Éducation considère que « la chose la plus importante qu’il fallait faire était de ne pas ouvrir d’un seul coup les écoles à 100% ». On peut, selon lui, « assurer les cours en présentiel en même temps que des classes en ligne ».

Pour le Dr Ishaq Jowahir, vice-président de la Private Medical Practitioners Association (PMPA), il ne s’agit pas d’une simple grippe. « Peut-être les gens sont-ils vaccinés et ont-ils développé un peu d’immunité qui les protège contre l’Omicron. On ne peut affirmer que ce variant est banal. Il y a moins de gens qui meurent, mais il y a quand même des cas de décès », note-t-il. Tant que l’Omicron prédominera, la situation ne sera, dit-il, pas inquiétante. Toutefois, nuance-t-il, « il peut y avoir des mutations ». Il est d’avis qu’avec la flambée actuelle des cas, la fermeture des écoles ne serait pas une solution. « Les enfants ont bien souffert. Ce qu’on peut faire, c’est renforcer la désinfection et les gestes barrières ».

Pour sa part, le Dr Deoraj Caussy, virologue et épidémiologiste, s’appuie sur le cas de la grippe espagnole de 1918 pour dire qu’il faut se méfier des accalmies. « Tout le monde pensait que la pandémie était partie. Or, la deuxième fois, elle a contaminé beaucoup plus de personnes. »
Face à la levée des restrictions en Europe, le virologue juge qu’on ne peut se comparer à ces pays. « En épidémiologie, la façon dont les maladies se manifestent est en fonction des populations et du système de santé prévalant dans chaque pays. À Maurice, on n’a pas fait d’étude. » Si la tendance montre que le virus est moins virulent, concède-t-il, « ce n’est pas la fin de l’histoire ». Et d’ajouter : « J’aimerais voir une autre vague l’année prochaine et voir comment cela se présente. » Les restrictions sanitaires sont de fait, à son avis, toujours d’actualité.

DR VASANT BUNWAREE (Médecin cardiologue) : « Restons vigilants ! »

L’Angleterre s’apprête à lever les dernières restrictions nationales dont l’obligation de s’isoler quand on est positif. La Suède a également annoncé la fin des tests et les cas positifs ne seront même plus comptabilisés. Le Covid-19, dans ce pays, vient rejoindre la catégorie des maladies banales comme la grippe et l’angine. L’Espagne a été le premier pays d’Europe à ne plus faire de tests. Les États-Unis ont abandonné le masque à l’intérieur… Est-on près de la fin de cette pandémie alors qu’à Maurice il y a une flambée de cas ?

Si l’on se fie exactement à la définition de pandémie, je dirais que oui. Mais il faut comprendre ce qu’on est en train de dire. La pandémie doit avoir une fin mais sera remplacée par quelque chose d’autre. La pandémie devient une endémie ou devient une maladie régulière, relativement banale, avec laquelle il va falloir vivre. J’ai d’ailleurs toujours dit qu’il nous faut apprendre à vivre avec ce virus qui sera là pour des mois, voire des années. On est mieux placé aujourd’hui pour dire qu’il ne faut pas faire de notre vie une véritable misère. Depuis ces deux dernières années, il y a eu des retombées psychologiques dans le monde. On vit dans une société qui ne se reconnaît plus. Il ne faut pas paniquer. Apprenons à vivre avec cette réalité.

Omicron qui domine largement désormais à Maurice est-il loin d’être aussi dangereux que les variants précédents ? Peut-on aujourd’hui considérer cette épidémie comme une simple grippe ?

Une fois de plus, les chercheurs ont eu raison. Dès le départ, quand on a annoncé ce nouveau variant en Afrique du Sud, on a eu des brins d’information qu’il allait être plus contagieux que les précédents mais pas vraiment déstabilisateur et dangereux. On a vécu les doigts croisés pendant trois à quatre semaines avant de se rendre compte qu’on a eu raison. La dangerosité est plus faible.

Ensuite, on a eu un sous-variant : B.A.2. Celui-là est plus contagieux et encore moins dangereux. Dès le départ, on a dit que le variant Omicron a pris tellement d’espace dans la possibilité de variation qu’il n’a pas laissé beaucoup d’évolution possible aux autres variants à venir. C’est ce qu’on est en train de vivre : il a été très contagieux, pas tellement dangereux et les autres variants qui apparaissent, semble-t-il, ne sont pas aussi virulents que lui. Ce qui ne veut pas dire qu’il faut baisser les bras et croire que tout est gagné ! On sait comment le virus se mobilise, comment il mute sous forme de nouveaux variants et se propage… Il faut toujours faire attention au risque de trouver un autre variant qui nous pose problème. Mais la tendance depuis quelque temps va dans cette direction : un variant contagieux mais moins dangereux.

Sachant que les anciens variants sont toujours dans les alentours pour des mois encore, comment allons-nous vivre ? Vivre avec des contraintes ? On risque de faire sombrer la nation dans des traumatismes terribles. Tout ceci étant dit, allons faire attention. On connaît beaucoup de ce virus maintenant qui se transmet par la toux, l’éternuement, le crachat, les postillons, l’exhalation, le manque de ventilation. S’il n’y a pas de distanciation et un manque de ventilation, on sait ce que cela peut donner… Il faut donc mettre en pratique les moyens pour éviter la propagation. Si on dispose d’informations sur le virus, il faut les disséminer à la population. C’est là notre faiblesse. L’exemple flagrant, c’est le transport public, le transport des employés et des scolaires. Les gens n’éternuent peut-être pas mais il y a la respiration, et donc possibilité de transmission.

Si Omicron ne semble pas aussi dangereux que cela, est-ce que le fait de laisser se propager le virus dans la population serait une manière d’atteindre l’immunité collective ?

S’il est vrai que l’infection naturelle est meilleure que la vaccination, il ne faut pas laisser le virus se propager car il y a des personnes vulnérables. Quoi qu’on fasse, le virus trouvera son chemin parmi la population. Il faut se protéger et protéger la population.

On a vu le cas d’un collégien vacciné qui serait décédé du Covid-19 depuis la reprise scolaire…

C’est ce qu’on rapporte. Il faut que la population soit assez mûre face à une nouvelle pareille. Moi-même, je n’oserais pas dire que c’est à cause du vaccin ou à cause du virus. Qui nous dit que la même personne n’aurait pas eu une atteinte cérébrale ou une autre cause dans la même période ? Il faut fouiller.

Depuis la reprise des classes, on a vu tout un cafouillage à la suite de la flambée des cas dans les écoles et les collèges. Des enseignants et des élèves ont dû s’isoler après avoir été des cas contacts. Et lorsqu’ils se retrouvent positifs effectivement au terme de leur isolement, ils doivent s’isoler encore une dizaine de jours, ce qui fait environ trois semaines d’absence… Sachant qu’Omicron est considéré moins grave et que la période d’incubation est de trois jours, devrait-on écourter le protocole d’isolement ?

Ce qui est plus important, c’est de donner les moyens aux institutions scolaires de faire le travail tout en gardant le contact permanent avec le ministère. Les gens qui sont dans le milieu sont plus aptes de savoir ce qu’il faut faire. Il y a des protocoles qui ont été définis qui sont corrects. Mieux vaut pécher par plus d’isolement que par moins.

La chose la plus importante qu’il fallait faire, c’était de ne pas ouvrir d’un seul coup les écoles à 100%. J’avais préconisé un mixte présentiel/Online, soit 60-70% de présentiel et 30-35% en ligne. Si les enfants sont positifs, ils s’isolent mais ne sont pas pénalisés. On peut assurer les cours en présentiel en même temps que des classes en ligne. Cela se fait dans les écoles privées. Dans une classe, une partie est là et une partie suit la classe de chez eux. Le prof gère les deux en même temps. Prenons le côté positif du Covid-19 qui peut nous faire avancer dans la transmission d’informations, la communication, le work from home.

En conclusion…
On connaît les forces et faiblesses de ce virus. Il y a des moyens de lutter contre lui. Il y a des vaccins pour se prémunir. Ce n’est plus un ennemi mais c’est un agresseur quand même. La protection exige que les masques continuent à être portés, que la distanciation soit maintenue et que le lavage des mains reste essentiel. Restons vigilants !

 

DR ISHAQ JOWAHIR (PMPA) : « Ce n’est pas une simple grippe »

L’Angleterre s’apprête à lever les dernières restrictions nationales dont l’obligation de s’isoler quand on est positif. La Suède a également annoncé la fin des tests et les cas positifs ne seront même plus comptabilisés. Le Covid-19, dans ce pays, vient rejoindre la catégorie des maladies banales comme la grippe et l’angine. L’Espagne a été le premier pays d’Europe à ne plus faire de tests. Les États-Unis ont abandonné le masque à l’intérieur… Est-on près de la fin de cette pandémie alors qu’à Maurice il y a une flambée de cas ?

En Angleterre, on a laissé la flambée atteindre la population et celle-ci a développé une immunité collective. Une fois cette immunité collective atteinte, il est possible de lever les gestes barrières et laisser les gens vivre.

Tel n’est pas le cas à Maurice encore ?
Ici aussi, on est en train de prendre la même direction. On laisse la population être infectée et développer l’immunité collective.

Peut-on envisager pour autant la fin du Covid-19 ?
Non, ce n’est pas pour tout de suite. Cela prendra un peu de temps. Mais c’est Omicron qui prime actuellement, qui n’est en général pas très « sérieux » sauf pour les personnes qui présentent des comorbidités.

Cela vous choque-t-il que dans les pays précités, on en est arrivé à banaliser le Covid-19 ?
Oui, mais combien de temps enfermera-t-on les gens, imposera-t-on des restrictions qui impactent l’économie des pays, etc. ? À un moment donné, il faut ouvrir, il faut travailler.

Omicron qui domine largement désormais à Maurice est-il loin d’être aussi dangereux que les variants précédents ? Peut-on aujourd’hui considérer cette épidémie comme une simple grippe ?
Omicron paraît être moins dangereux au vu du faible taux de mortalité pour le nombre de cas dans la population. Mais on n’est sûr de rien. Il y a aussi la possibilité que la majeure partie de la population, ayant été vaccinée, ait développé plus de résistance. Même si on dit que les vaccins ne sont pas totalement efficaces contre Omicron, il se peut que les vaccinés aient développé une certaine immunité.

Le Covid-19 ne suscite donc pas tant d’inquiétude chez vous ?
Ce que le gouvernement révèle comme chiffre chaque jour, ce n’est rien, nous dans les cliniques privées, on sait qu’il y a beaucoup plus de cas. Il y a, par ailleurs, beaucoup de cas d’Omicron qui ne sont pas détectés à travers les tests antigéniques. Donc, on traite les personnes qui présentent les symptômes du Covid-19 comme des malades. Si c’est Omicron qui domine, ce n’est pas inquiétant mais on ne sait jamais. Il peut y avoir des mutations.

Tel quel actuellement, peut-on considérer Omicron comme une simple grippe ?
Pour moi, je ne dirais pas que c’est une simple grippe. Peut-être les gens sont-ils vaccinés et ont développé un peu d’immunité qui les protège contre Omicron. On ne peut affirmer que ce variant est banal. Il y a moins de gens qui meurent mais il y a des cas de décès. On a rapporté qu’un jeune de 16 ans en est décédé.

La prudence est donc toujours de mise même si le variant Omicron est considéré moins grave…
Définitivement. Laissez Omicron se propager dans la population et laissez celle-ci développer son immunité collective. Ensuite, on verra.

Justement, depuis la reprise des classes, on a vu tout un cafouillage à la suite de la flambée des cas dans les écoles et les collèges. Des enseignants et des élèves ont dû s’isoler après avoir été des cas contacts. Et lorsqu’ils se retrouvent positifs effectivement au terme de leur isolement, ils doivent s’isoler encore une dizaine de jours, ce qui fait environ trois semaines d’absence… Sachant qu’Omicron est considéré moins grave et que la période d’incubation est de trois jours, devrait-on écourter le protocole d’isolement ?
Non. Si cela prend trois jours pour se manifester, cela reste sept jours dans le corps…

N’est-ce pas paradoxal quand vous dites de laisser Omicron se propager et, de l’autre côté, de ne pas écourter le protocole d’isolement ?
C’est le constat que je fais. Le gouvernement va dans cette direction pour atteindre l’immunité collective. Quand les élèves contractent le virus, ils sont malades et ne peuvent étudier. Il faut voir le tout de manière globale.

Quel constat faites-vous au niveau de vos patients qui ont le Covid-19 ?
Les cas que je vois ressemblent à de la grippe, un peu plus sévère qu’une grippe. Je reçois beaucoup de cas positifs. Mais on ne sait pas si Omicron est vraiment moins sévère que les précédents variants ou si c’est parce que les Mauriciens sont vaccinés. Si le variant ne change pas, on pourra être immunisé mais le problème avec le Covid-19, c’est qu’il y a des mutations.

Les syndicalistes du secteur de l’éducation ont réclamé la fermeture des écoles et collèges pour deux semaines, le temps que le pic soit passé. Est-ce la solution ?
Non, pour moi, fermer les écoles n’est pas une solution. Les enfants ont bien souffert. Ce qu’on peut faire, c’est renforcer la désinfection et les gestes barrières. Mais je pense que les écoles doivent rester ouvertes.

Une scolarité en alternance pourrait-elle aider ?
Non, soit on ferme, soit on ouvre.

En conclusion…
En l’absence de tests pour tous les cas, on ne peut avoir une idée précise du nombre de cas. Quand on dit, par exemple, que par jour il y a 300, dans le privé, on en voit bien plus ! On est en train de banaliser le Covid-19 maintenant, ce qui est mauvais. Il faut prendre les précautions nécessaires. Sur 50 personnes dans les mariages, 20-25 en sortent positives. Il faut mieux contrôler. Il faut être plus strict avec le port du masque, les rassemblements. Ce sont ces événements qui causent des flambées.

N’a-t-on pas besoin de cette immunité collective ?
Oui, mais lentement, ne mettons pas la santé sous pression d’un seul coup. Ce n’est pas le temps d’aller visiter des malades, fêter des anniversaires, etc. Même si c’est avec 10-15 personnes. Il faut éviter pour quelques mois ou une année encore. À ce moment on sera libre. Ce n’est pas une simple grippe !

 

DR DEORAJ CAUSSY (VIROLOGUE) : « La comparaison avec la grippe peut mener à un faux sens de sécurité »

L’Angleterre s’apprête à lever les dernières restrictions nationales dont l’obligation de s’isoler quand on est positif. La Suède a également annoncé la fin des tests et les cas positifs ne seront même plus comptabilisés. Le Covid-19, dans ce pays, vient rejoindre la catégorie des maladies banales comme la grippe et l’angine. L’Espagne a été le premier pays d’Europe à ne plus faire de tests. Les États-Unis ont abandonné le masque à l’intérieur… Est-on près de la fin de cette pandémie alors qu’à Maurice il y a une flambée de cas ?

On doit d’abord comprendre ce qu’est une pandémie. Une pandémie frappe le monde entier et la population n’a pas d’immunité contre. Elle traverse les saisons et les tranches d’âge et est causée par un nouveau virus. Nous avions eu un début de pandémie avec le SARS Cov en 2003 qui a finalement disparu au bout de six mois.

À mon avis, certaines personnes font une comparaison avec la grippe sans vraiment savoir ce qu’elles disent. La grippe espagnole de 1918 a été une pandémie et a fait des ravages, beaucoup de morts. Cela a duré deux ans et il y a eu un répit comme l’œil d’un cyclone. Elle est revenue en trois fois, de trois différentes façons. La première fois, elle était sous la forme d’un virus non virulent. Tout le monde pensait que la pandémie était partie. La deuxième fois, elle a contaminé beaucoup plus de personnes. La troisième fois, elle était vraiment partie.

On ne peut donc pas se fier aux accalmies pour conclure que c’est la fin ?
À mon avis, non. Je suis très conservateur quand il s’agit de prendre une décision face aux risques.

Vous ne vous rangez donc pas du côté des pays qui commencent à considérer le Covid-19 comme une simple grippe…

On ne peut pas se comparer à l’Europe. En épidémiologie, la façon dont les maladies se manifestent est en fonction des populations et du système de santé prévalant dans chaque pays.

En Europe, le système de santé est mobilisé. Ils disposent de tous les effectifs nécessaires. Ils peuvent donc se permettre cette liberté. Si des gens sont gravement affectés, ils auront accès à des soins médicaux dont l’oxygène. On ne peut comparer notre pays à l’Europe. En Europe, ils ont fait des études et tiré des conclusions. La conclusion qu’on fait appartient à une population particulière. À Maurice, on n’a pas fait d’étude. On ne sait même pas combien de vaccinés sont contaminés… Et, parmi les contaminés, sait-on combien sont graves et combien ont péri ?

N’empêche, on a pu noter un plus faible taux de mortalité depuis quelque temps.

C’est la tendance avec Omicron, c’est vrai.

Pour vous, à Maurice, les précautions ont donc toujours toute leur pertinence même si la tendance montre qu’Omicron est moins dangereux que les autres variants ?
C’est la tendance mais ce n’est pas la fin de l’histoire ! Personnellement, j’aimerais voir une autre vague l’année prochaine et voir comment elle se présente. Si le virus est toujours non virulent, là je dirais qu’il se transforme pour devenir un virus saisonnier. Les restrictions sanitaires sont toujours d’actualité.

La fin n’est donc pas pour de sitôt ?
Non, on peut dire que la pandémie montre une tendance à diminuer mais le Covid-19 reste. Ce sont les médias qui parlent de simple grippe, les virologues ne diront jamais cela. De toute façon, si la grippe était simple, pourquoi fait-on le vaccin chaque année ?

Même avec la grippe, des gens meurent…
Voilà. Il ne faut pas banaliser. Quand le taux de mortalité diminue, ce sera peut-être équivalent à une grippe mais cela ne veut pas dire que tout le monde est protégé. La comparaison avec la grippe peut mener à un faux sens de sécurité.

Ici, depuis la reprise des classes, on a vu tout un cafouillage à la suite de la flambée des cas dans les écoles et les collèges. Des enseignants et des élèves ont dû s’isoler après avoir été des cas contacts. Et lorsqu’ils se retrouvent positifs effectivement au terme de leur isolement, ils doivent s’isoler encore une dizaine de jours, ce qui fait environ trois semaines d’absence… Sachant qu’Omicron est considéré moins grave et que la période d’incubation est de trois jours, devrait-on écourter le protocole d’isolement ?
Pas vraiment. Pourquoi l’épidémie bascule vers les jeunes ? Les virus cherchent à égaliser tout le monde. On a protégé les gens à travers la vaccination mais pas les moins de 12 ans. En général, le taux d’asymptomatiques chez les enfants est plus élevé. Mais ils restent des vecteurs et risquent de contaminer les grands-parents. Faute de données, il est plus prudent de ne pas écourter le protocole d’isolement pour les scolaires.

Les syndicalistes du secteur de l’Éducation réclament la fermeture des écoles et collèges pour deux semaines, le temps que le pic soit passé. Est-ce la solution ? Ne risque-t-on pas d’avoir une nouvelle flambée à chaque rentrée ? Devrons-nous constamment fermer après chaque réouverture ?
On ne peut dire oui ou non catégoriquement. On doit garder toutes les options ouvertes car en temps de flambée, la meilleure façon de l’éteindre, c’est un lockdown des écoles pour deux semaines.

Tel que c’est maintenant, faudrait-il un “lockdown” des écoles ?
Je laisse cette décision aux conseillers du ministère. Ce que je veux dire, c’est qu’on ne peut avoir un protocole catégorique mais avoir plusieurs options selon la situation.

En conclusion…
Actuellement, on est témoin d’une vague d’Omicron comme dans le reste du monde. Le taux de mortalité et d’hospitalisation est bas, et c’est bon signe. Cela suit la courbe normale du reste du monde. On remportera la bataille peut-être, mais on gagnera la guerre quand le virus sera éradiqué sur le plan mondial. On aura une meilleure idée lors d’une deuxième saison, à l’arrivée de l’hiver. Je préconise donc encore les gestes barrières !

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